La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme des Mouvements du 14 Juin 2014 d’Alger viennent de valider la mise en place d’un Cadre stratégique permanent (CSP). Ce cadre ambitionne de contribuer à diligenter la mise en œuvre de l’accord et de lutter contre l’insécurité, etc. Un autre leurre des ex-rebelles qui continuent de fêter l’indépendance d’Azawad en violation flagrante de l’Accord et de collaborer avec les groupes djihadistes contre les forces nationales et étrangères. Et pour les observateurs, ce sont ces petits arrangements qui sont en train de plomber l’application de l’Accord.

 

La nouvelle est tombée, ce mercredi, les ex-rebelles (CMA) et la Plateforme, deux signataires importants de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ont décidé de créer un Cadre Stratégique Permanent (CSP) après deux jours de concertation. Une convergence de points de vue, soulignent-ils, basée sur une communauté de destin.
Pour la recherche de cette communauté de destin qu’ils ont torpillée, quatre missions principales sont assignées à ce Cadre. Il s’agit en occurrence de : concrétiser la mise en synergie des efforts en faveur de la mise en œuvre diligente de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ; opérationnaliser les mécanismes conjoints de lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes afin de garantir la libre circulation des personnes et de leurs biens; encourager et mener des initiatives en faveur de la cohésion sociale et du vivre ensemble entre les toutes communautés ; réaliser une meilleure cohérence dans la prise en charge des aspirations communes des populations. Une commission provisoire de huit (8) membres est désignée pour animer le CSP en attendant la grande rencontre élargie prévue après le mois béni du Ramadan.
L’initiative en la forme est une bonne chose.
Cependant, l’atteinte de ses objectifs risque d’être une chimère. En effet, des signataires de cet accord-Cadre refusent toujours de renoncer à leur volonté séparatiste. De plus, il y a d’autres qui continuent de ramer contre l’application de l’Accord en apportant leur soutien aux groupes djihadistes. Des accusations rapportées par différents rapports de l’ONU sur le Mali. Dans l’un comme dans l’autre cas, ils portent préjudice à l’application de l’Accord d’Alger et par ricochet au retour de la paix et de la stabilité pour lesquelles ils prétendent se battre.
S’agissant du premier aspect, ce cadre a été approuvé alors que la CMA continue de célébrer l’indépendance de l’Azawad, à travers plusieurs festivités organisées dans différentes localités du Nord. Or, en signant l’accord d’Alger, la CMA accepte d’abandonner ses velléités séparatistes. Pour montrer son attachement à cet accord, la CMA devrait renoncer au moins à cette commémoration.
Pour le 2e aspect, des rapports de l’ONU accusent des membres influents du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), membre de la CMA, d’être des narcotrafiquants et d’autres sont accusés de collaboration avec les groupes djihadistes. Ce document d’évaluation dénonce également des membres du MAA loyaliste de collaborer avec les groupes terroristes.
Outre la CMA, il est aussi reproché à des membres de la Plateforme de collaborer avec les djihadistes contre les forces étrangères et nationales. La Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), membre de la Plateforme, selon les Nations unies, aurait coopéré avec les terroristes dans l’attaque de Soumpi.
Au regard de ces faits, la mise en place d’un cadre Stratégique Permanent (CSP) ne doit pas enchanter pour le retour de la paix surtout que pour les observateurs, ce sont ces petits arrangements qui sont en train de plomber l’application de l’Accord. En tous cas, plus de 6 ans après la signature de l’Accord d’Alger le dividende de la paix est toujours attendu par la population.

Par Sikou BAH

Source : INFO-MATIN