Le Président, le Premier ministre et le gouvernement de la Transition ont été mis en place, mais l’attente devient de plus en plus longue quant au Conseil national de la transition (CNT), qui sera l’organe législatif, en lieu et place de l’Assemblée nationale dissoute par l’ancien Président de la République. Notre pays vient de passer un mois d’octobre sans session budgétaire. Cette situation n’est pas sans conséquence pour la bonne marche du pays. Quelle perspective budgétaire pour l’année 2021 ?

 

Plus d’un mois après la ‘’désignation’’ du Président, la nomination du Premier ministre et la formation du gouvernement de Transition, l’organe législatif se fait toujours désirer. C’est le Conseil national de la transition qui légiférera jusqu’à la tenue des prochaines élections législatives. Vu le rôle qui lui est dévolu, la tergiversation dans sa mise en place paralysera bien de projets et d’initiatives indispensables à la réussite de la Transition.
La Charte de la Transition confère au Conseil national de la Transition certains pouvoirs. Selon la Charte, le Conseil national de Transition est l’organe législatif de la Transition. Il sera composé de 121 membres répartis entre les Forces de Défense et de sécurité, les représentants du Mouvement du 5 Juin Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP), les partis et regroupements politiques, les organisations de la société civile, les centrales syndicales, les syndicats libres et autonomes, les organisations de défense des Droits de l’Homme, les ordres professionnels, les Maliens établis à l’extérieur, les Mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, les Mouvements de l’inclusivité, les groupements de femmes, de jeunes et des personnes vivant avec un handicap, les confessions religieuses, les autorités traditionnelles et coutumières, les chambres consulaires, les faitières de la presse, des arts et de la culture.
Cet organe dont la mise en place fait l’objet de toutes les attentions actuellement veillera à l’orientation, au contrôle et au suivi-évaluation de la Feuille de route de la Transition. Il faudrait le quitus du CNT pour procéder aux différentes réformes prévues pendant la Transition.
La Transition n’a que 18 mois de mission avant de laisser le pouvoir à un régime démocratiquement élu. Malheureusement, plus d’un mois après le début de la Transition, les autorités trainent toujours le pas à mettre en place le Conseil national de Transition.
Le Président de la CODEM a tenté de donner des explications à ce blocage. Il a évoqué le nombre pléthorique de parties prenantes et de leurs positions divergentes. Aussi, à en croire Housséini Amion GUINDO, les autorités veulent éviter de se retrouver avec un conseil composé uniquement de Bamakois et veulent qu’il soit inclusif. L’autre défi, dit-il, est de former un comité qui ne soit pas contesté et entraîner une autre crise.
S’il est vrai que la mise en place du CNT dans la précipitation peut entrainer une crise, il faut reconnaitre aussi que ce retard est un sérieux handicap pour la bonne marche de la Transition. Par exemple, l’année 2020 tire vers sa fin et il faut une prévision budgétaire pour la nouvelle année. Plusieurs autres projets, initiatives et lois sont en instance. Les autorités sont interpellées à diligenter la mise en place du CNT qui est un organe indispensable pendant cette transition.

PAR MODIBO KONE

Source : INFO-MATIN