Depuis sa démission de l’armée, le 30 avril 2017, l’ancien général Moussa Sinko COULIBALY, ne manque pas d’occasion pour critiquer avec les mots les plus durs le régime IBK. Le 2 octobre dernier, dans un Tweet, l’ancien général putschiste a franchi le rubicond en appelant à mettre fin au régime du président IBK, qu’il juge incompétent et incapable de faire face aux défis de l’heure.

Ce comportement antidémocratique lui a valu une convocation au camp 1 de la gendarmerie, ce jeudi 10 octobre 2019. Mais au lieu de s’assumer, l’ancien général n’a pas pu contenir sa panique. À travers la ligue démocratique, qui le soutient, il a fait inonder les réseaux sociaux d’un communiqué au sujet de cette convocation. Une manière pour ce général putschiste d’alerter la communauté nationale et internationale sur ce qui lui adviendrait. De quoi Moussa Sinko a-t-il peur ?

Surement cet ancien putschiste joue à la stratégie de la victimisation. Point d’étonnement, pour qui connait les raisons qui ont poussé ce général de l’armée à un retournement spectaculaire de veste alors que le pays est encore en pleine guerre contre le terrorisme, on peut conclure que ce communiqué est un appel à ses parrains de l’ombre, dont le calcul sur une éventuelle reproduction du phénomène Macron au Mali est vite tombé dans l’eau. Dès lors, doit-il continuer à compter sur ces apprentis charlatans pour avoir une place au soleil ? Nous pensons que le président Moussa Sinko Coulibaly doit compter sur ses propres forces et expertises s’il ambitionne d’aller un peu plus loin dans sa carrière politique.

Les déclarations antidémocratiques de Moussa Sinko COULIBALY ne datent pas d’aujourd’hui. Déjà le 11 janvier 2018, lors d’un point de presse animé par la Plateforme pour le changement, l’ancien Général Moussa Sinko COULIABLY avait dénoncé avec la dernière rigueur l’annulation du lancement officiel de son Mouvement qui était prévu au Stade du 26 mars. À cette occasion, il a qualifié le régime IBK de régime dictatorial.

Aussi, le 20 janvier 2018, lors du lancement de sa Plateforme, Moussa Sinko COULIBALY avait clamé la démission du président de la République en ces mots : ‘’ IBK doit démissionner sinon, le 4 septembre, il ne sera pas là pour prêter serment’’.

Encore, lors d’un meeting au Palais de la culture après le premier tour de l’élection présidentielle de 2018, Moussa Sinko COULIBALY a montré sa vraie intention de déloger IBK de la colline du pouvoir d’une manière ou d’une autre.

« Pour nous, la place des fraudeurs, la place des voleurs, c’est à la prison centrale de Bamako, ce n’est pas à Koulouba. Ceux qui volent, ceux qui trichent, ceux qui fraudent les élections ou autre chose, leur place, c’est à la prison centrale de Bamako-Coura et non à Koulouba. Nous savons aussi faire les calculs et après nos calculs, nous avons constaté que sur les 24 candidats, IBK est 22e. Je vous rappelle que le mandat du candidat IBK finit, le 3 septembre prochain, et celui que vous avez choisi sera investi le 4 septembre. Si on veut, nous allons faire l’investiture de notre président ici au palais de la Culture. C’est pour dire à tout le monde que nous n’allons jamais renoncer à ce combat… », a-t-il déclaré. Mais ces propos incendiaires appelant à la révolte population pendant une période électorale aussi sensible sont restés impunis.

C’est ainsi que profitant des événements malheureux de Boulkessi que le général démissionnaire en temps de guerre écrit sur son compte tweeter : « il est impérieux de mettre fin à ce régime incompétent pour abréger la souffrance du Peuple… La nation est meurtrie par l’incompétence du régime d’une médiocrité à nulle autre pareille. Il est temps de trouver des moyens pour mettre fin à cette gouvernance scabreuse ». C’est cette déclaration qui lui a valu la convocation qui fait polémique.

‘’La ligue informe ses membres, sympathisants et l’opinion publique que le régime IBK dans sa logique d’intimidation de toute opposition et de faire taire toute vérité vient d’envoyer une convocation à la gendarmerie pour notre cher président le général Sinko’’, informe le communiqué de son organisation politique. Nous pensons qu’il ne s’agit ni moins ni plus que des signes d’une panique chez le général, qui s’apitoie déjà sur son sort, sans même connaitre véritablement l’objet de sa convocation et le sort qui l’attend.

PAR MODIBO KONE

SourceInfo Matin