Fidèle à son sens de l’écoute et du dialogue, le Premier ministre Soumeylou Boubeye MAIGA a rencontré, ce samedi matin, des groupements de femmes, de jeunes et d’élus dans le cadre d’un dialogue interactif à l’hôtel Maeva, sis à l’ACI 2000, sur les sujets d’intérêt national (paix, sécurité, cohésion sociale, gouvernance, développement, dialogue politique, réforme politique…).

Élargissement du dialogue, qui du cadre social, embrasse désormais tous les grands problèmes de la nation, ou viatique à une situation sociale et politique à décrisper ? Quête d’entente nationale, réflexion et échange en vue du renforcement de la paix, de la cohésion sociale, de conscience en notre destin commun, mais également fort besoin d’un moratoire sur les deux fronts en turbulence. Car « aucune nation ne peut se construire et se reconstruire dans la dissension permanente », dit-il. Que veut SBM ? Derrière quoi court-il ?

Conformément aux orientations du Président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA, qui a instruit au gouvernement de ‘’travailler à l’amélioration du climat social’’, le Premier ministre a lancé, ces derniers jours, une série de rencontres qui est en train de s’étendre à l’ensemble des couches socioprofessionnelle et politique de notre pays.

Si, dans un premier temps, les rencontres visaient à préparer la conférence sociale, annoncée pour janvier 2019, avec la classe politique et les organisations de la société civile, il s’agit de faire le tour de l’ensemble des questions d’intérêt national (paix, sécurité, instauration d’un climat apaisé et du vivre ensemble de l’ensemble des communautés maliennes).

Les fondements de la dynamique

Selon les estimations de la Primature, la Conférence sociale, dont il est question en premier lieu, a pour objectif de créer les conditions d’un dialogue social rénové sur une base durable, et de traiter des questions liées aux statuts, au régime des rémunérations, à la gestion des carrières… dans un esprit d’équité et de justice.

C’est dans ce cadre que le PM a eu à rencontrer le 1er et 2 novembre dernier, successivement, les représentants de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), de la Confédération malienne des travailleurs (CMT), de la Centrale syndicale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM) et des syndicats libres et autonomes.

« Je les ai informés de la volonté du Gouvernement d’organiser la conférence sociale sur une base inclusive et dans un esprit de coresponsabilité. Enfin je les ai invités à participer utilement à la conférence à travers des propositions, suggestions, et contributions en vue de garantir sa réussite. »

Dans cette même dynamique, le Chef du Gouvernement a rencontré, ce samedi 3 novembre 2018, les chefs de Juridictions et de Parquets, ainsi que les représentants des syndicats de la magistrature.

Les échanges ont porté essentiellement sur les voies et moyens de doter la magistrature d’une loi d’orientation et de programmation permettant une gestion programmatique et pluriannuel des problématiques auxquelles la corporation est confrontée, notamment, en matière d’infrastructures, d’investissements, de gestion des ressources humaines et de rémunération afin de placer la Justice dans la vie de la Nation.

Élargissement du cadre de dialogue

Des syndicats affiliés et libres, le PM a élargi à partir du 5 novembre la base de son dialogue, en l’étendant à la Société civile et au Secteur privé.

Comme dans les précédentes rencontres, SBM a tenu lui-même à informer, de vive voix, les acteurs sociaux et les opérateurs économiques du Mali, des initiatives du Gouvernement d’organiser, dans les prochaines semaines, la conférence sociale sur les conditions de vie et de travail des travailleurs maliens et les concertations régionales autour du projet de découpage administratif.

Sur le premier chantier relatif à la conférence sociale, le Chef du Gouvernement dira que son objectif est de créer les conditions d’un dialogue social rénové et de traiter des questions liées notamment aux statuts, au régime des rémunérations et à la gestion des carrières des travailleurs du Mali, qu’ils soient du secteur public ou privé.

Sur le second chantier, le patron de l’administration malienne a informé ses interlocuteurs de la ferme volonté du Gouvernement de mieux et de plus rapprocher l’administration des populations.

Comme pour faire d’une pierre deux coups, le PM informera par la même occasion le secteur privé de sa volonté d’entretenir les populations sur un certain nombre de préoccupations de l’heure afin de récolter leur avis.

C’est ainsi que les représentants de la société civile et du secteur privé sont restés attentifs aux explications du Chef du Gouvernement. Particulièrement, au sujet de la conférence sociale, le représentant du Président du Conseil National du Patronat a manifesté son intérêt particulier à la rencontre avant de rassurer le Premier ministre du soutien de son institution.

Concernant le projet de découpage administratif, les organisations de la société civile et du secteur privé se sont réjouies de la démarche des pouvoirs publics de privilégier l’information des citoyens sur le projet et la concertation pour recueillir les préoccupations des populations sur le projet.

Démarche appréciée

Face à la montée du mercure suscitée par l’avant-projet de découpage sur les réseaux sociaux notamment et sa volonté de renforcement du dialogue entre les fils du pays, la base des concertations du PM a été élargie le mardi 6 novembre 2018 aux Chambres consulaires, partis politiques de la majorité présidentielle et au Conseil national de la jeunesse.

A l’instar des précédentes rencontres, l’exercice a consisté à informer les responsables de ces organisations l’agenda du Gouvernement relatif aux chantiers cités plus haut.

Ces différents acteurs rencontrés : le Président de l’Union des chambres consulaires du Mali, Youssouf Bathily, et le Président du Conseil national de la jeunesse, (CNJ-Mali), Souleymane Satigui Sidibé, se sont réjouis de la démarche inclusive du Premier ministre sur les questions d’intérêt national.

Après les chambres consulaires, c’est le siège des partis de la majorité présidentielle (EPM) qui a accueilli SBM pour les mêmes objectifs ; ensuite le Conseil national de la jeunesse (CNJ).

Et depuis, le Premier ministre ne ménage ni son temps ni son énergie pour apaiser le climat social et conforter le dialogue politique.

Le jeudi 8 novembre, il s’est rendu successivement à Faladié et à Djélibougou à la rencontre du Président de la Plateforme pour le Changement, Moussa Sinko Coulibaly et de Housseiny Amion GUINDO, président de la CODEM.

Les groupes armés CMA et Plateforme, acteurs incontournable de l’Accord pour la paix, ont reçu le 9 novembre par le PM ; le 10 novembre, c’était le tour de Me Mountaga Tall du CNID Faso yiriwa ton et Mohamed Aly Bathily ; les jeunes, les femmes (à Maeva hôtel) le 10 novembre 2018.

L’ensemble de ces acteurs ont réaffirmé leur disponibilité et celle de leur regroupement à renforcer le dialogue et la concertation en faveur d’une bonne gouvernance.

Après avoir brièvement présenté la Plateforme qu’il dirige, Moussa Sinko Coulibaly a salué la démarche du Premier ministre qui participe à la décrispation du climat social. Il a réaffirmé la disponibilité de son regroupement à renforcer le dialogue et la concertation, avec comme axe central l’amélioration de la gouvernance.

Me Mountaga TALL s’est tout d’abord réjoui de la démarche d’écoute de proximité du PM. Il a saisi l’occasion pour rappeler que SBM est le deuxième Premier ministre après M. Zoumana SAKO en 1991 à avoir visité les partis jusqu’à leur siège.

Au nom de la continuité de l’État

Le Premier ministre a indiqué que sa démarche participe de la construction de la démocratie et de la courtoisie. Elle vise à asseoir les conditions du consensus le plus large possible et la sérénité requise pour mener à bien les réformes politiques, institutionnelles et administratives indispensables au développement et à la stabilité de notre pays.

SBM a réitéré la volonté du gouvernement à mener les réformes à venir dans un esprit d’inclusion, d’ouverture et de transparence. Il a saisi l’occasion pour préciser que la réforme administrative envisagée est la continuation et la mise en œuvre de la loi de 2012 créant les 19 régions. Dès lors, l’objectif du Gouvernement n’est pas de créer de nouvelles régions, mais d’opérationnaliser celles existantes, d’ajuster la gouvernance territoriale aux défis et enjeux du moment, a-t-il expliqué.

Avec les représentants de la CMA et de la Plateforme, le vendredi 9 novembre dernier, dans la dynamique de cet adage bien connu de chez nous qui dit : ‘’la concertation est source de convivialité’’ (Djèkafo yé Damou Yé).

L’exercice avait pour but de donner l’information officielle et de recueillir les contributions des acteurs sur les trois chantiers prioritaires du gouvernement, à savoir la conférence sociale, la réorganisation administrative et les réformes politiques et institutionnelles.

Sur le premier point, le Premier ministre a expliqué que l’implication de tous les segments de la société est souhaitable, en raison de l’enjeu lié à la réflexion globale à venir sur les questions statutaires et salariales des travailleurs tant du secteur public (État et collectivités) que du secteur privé.

Le destin communautaire

Enfin, évoquant les réformes politiques et institutionnelles, Soumeylou Boubèye MAIGA a indiqué qu’elles n’obéissent pas uniquement à la mise en œuvre de certaines dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation, mais d’une nécessité qui n’a échappé à aucune législature de la IIIè République pour rénover le cadre politique et institutionnel national et répondre à centaines exigences d’harmonisation communautaires dans le cadre de l’UEMOA.

En conclusion, le Chef du Gouvernement a invité ses interlocuteurs à se référer uniquement aux termes de référence officiels soumis par l’État sur chacun des sujets évoqués plus haut et à œuvrer, en toute circonstance, à préserver et à renforcer la cohésion sociale, la paix et la concorde nationales.

Le dialogue entamé avec la classe politique, a soutenu le PM devant ses hôtes, permet de livrer la bonne et saine information, de lever les malentendus éventuels à la veille des concertations régionales sur la réorganisation administrative et de recueillir les contributions des acteurs politiques.

Les préoccupations de la jeunesse

Le samedi 10 novembre 2018, la salle de conférence Maeva palace, sise à ACI 2000, a servi de cadre, à la rencontre pour le «dialogue franc et fructueux» entre le SBM et les femmes, les jeunes et les élus.

Il s’agissait, indique-t-on, de la suite d’une constance chez le PM SBM d’être à l’écoute des citoyens aux fins de susciter un dialogue constructif avec eux. Soumeylou Boubeye MAIGA n’a pas dérogé ce samedi, avec la règle en écoutant les préoccupations des jeunes, des femmes et des élus.

Les préoccupations soulevées par les uns et les autres ont tourné autour des questions liées à l’école, la formation, l’emploi, l’autonomisation et la promotion des jeunes. D’autres sujets non moins importants ont été à l’ordre du jour de la rencontre entre le PM et les couches les plus importantes de la Nation. Il s’agit des sujets d’intérêt national, comme la paix, la sécurité, la cohésion sociale, la gouvernance, le développement, le dialogue politique ou encore les réformes politiques, etc.

À l’occasion, du Premier ministre s’est prononcé sur les sujets relatifs à la démocratie et à la paix, à l’élection présidentielle de 2018, à la gouvernance, à la famille, à la jeunesse, aux salaires et aux infrastructures.

En résumé et à la lecture des conclusions des différentes rencontres, l’on peut dire que le PM est à la quête d’entente nationale, conformément à la volonté du Président de la République, IBK, qui est de faire du Mali un pays de paix dans le sens d’une prise de conscience à un ‘’destin commun’’.

Par Sidi Dao

Source: info-matin