Le Palais de la Culture AMADOU HAMPATE BA abrite depuis ce matin le 4e congrès ordinaire de l’Union pour la République et la Démocratie (URD). Son président et chef de file de l’Opposition, l’honorable Soumaila Cissé a saisi cette occasion pour revenir sur, entre autres, les raisons de la non-participation de sa formation politique et du FSD au Dialogue national inclusif, sa demande de l’ouverture d’enquête parlementaire dans l’affaire  des « avions cloués au sol »…C’était en présence des partis amis de l’URD du Mali et de l’extérieur dont le Burkina Faso et la Guinée Conakry.

« Notre congrès se tient à 10 jours avant la fin de 2019, une année noire, une année laide, une année de désolation … », a introduit Me Demba Traoré, secrétaire à la Communication du comité exécutif du parti de la poignée de main. L’avocat affirme que l’URD est la formation politique sur laquelle comptent les Maliens pour « restaurer l’espoir ».

Habillé en boubou blanc à l’effigie de l’URD,  le chef de file de l’opposition malienne a, dans son allocution, donné des précisions concernant la position de son parti sur les sujets d’intérêt national : le Dialogue national inclusif, le soutien aux FAMa,  la lutte contre la corruption… Il a d’abord déploré que le 4e congrès de son parti se tienne  « dans un contexte marqué encore par les violences de masses qui s’installent hélas durablement sur la majeure partie du territoire national, entrainant la désolation, les déplacements de population, le dénuement et le désespoir pour des millions de nos compatriotes ».

L’armée et le peuple victime de la mal gouvernance selon l’URD

 Le député de Nianfunké a déploré les attaques barbares contre les FAMa qui, selon lui, sont des soldats braves. Sans tabou, le chef de file de l’opposition malienne affirme que l’armée malienne est «victime comme les autres corps de l’insouciance et de la gabegie du régime ». Pour lui, le Mali est victime de la mal gouvernance. Le président de l’URD a profité de ce congrès pour rappeler que suite à sa saisine, l’Assemblée nationale a déjà mis en place une commission d’enquête parlementaire sur « les fameux aéronefs cloués au sol ». Aussi, est-il revenu sur les exigences du FSD. Ces exigences sont entre autres : un audit financier et comptable dans les plus brefs délais sur l’utilisation des 1230 milliards votés par l’Assemblée nationale dans le cadre de la Loi d’orientation et de programmation militaire, une enquête approfondie sur la livraison, l’état et la disponibilité des équipements militaires, une enquête sérieuse sur l’absence de points d’eau dans la plupart des postes de sécurité,  un cimetière militaire national, lieu de recueillement et de souvenir ;une pension aux veuves ;une prise en charge des orphelins, une véritable politique de formation et de recrutement.

Les raisons du boycott du Dialogue par l’URD

Parlant du Dialogue national inclusif, le chef de file de l’opposition lie leur refus d’y prendre part à la non-acceptation, par le gouvernement,  des conditions qu’ils ont posées. « Comme vous le savez, toutes nos propositions ont été rejetées pour empêcher tout compromis sur ce sujet, pour faire de nous des faire-valoir autour de décisions prises à l’avance, pour une entreprise de communication qui ne dit pas son nom », a-t-il expliqué. L’ancien patron de l’UEMOA affirme avoir écrit au président de la République du Mali et regrette de ne pas avoir eu de réponse. « Nous avons écrit officiellement au président de la République pour donner les 7 conditions de notre participation. A l’heure où je vous parle, nous n’avons reçu aucune réponse écrite », précise l’honorable Cissé qui trouve cette attitude du président de la République inacceptable. Aussi, a-t-il déploré que le mode de gestion du Mali soit dans « l’informel ». «L’informel n’est pas le mode de gestion qui sied dans de telles circonstances », a-t-il indiqué. Le président de l’URD a ensuite indiqué que l’opposition malienne restera attentive «aux conclusions du DNI notamment celles relatives aux Accords d’Alger et à la révision constitutionnelle ».

La position de l’URD sur la présence des forces étrangères au Mali

Ce 4e congrès a été l’occasion pour Soumaila Cissé de se prononcer sur la présence des forces étrangères au Mali. Selon lui, nul ne peut douter « de la qualité et de la dimension de leur intervention, ni de la sincérité de leur engagement ». Parlant de la cohérence des actions de ces forces, le chef de file de l’opposition malienne met la balle dans le camp du gouvernement malien. «Il appartient au gouvernement du Mali quand il y a difficulté ou incompréhension avec un partenaire ou un tiers engagé, de lui parler honnêtement, clairement et précisément afin de résoudre la crise et d’avancer ensemble vers des voies concordantes pour affronter l’ennemi commun », a-t-il laissé entendre avant de préciser : «Telle est la position fermement défendue par notre parti ».

L’espoir de Soumaila Cissé pour un Mali meilleur

Malgré les difficultés de l’heure, le président du FSD n’est pas pessimiste pour un avenir radieux du Mali. Pour lui, le peuple malien ne peut pas « sombrer ». « Nous ne pouvons pas subir le sort qu’on veut nous imposer. Quand on s’appelle le Mali, on n’a pas droit à la résignation », a-t-il prêché devant ses militants. Le leader de l’opposition malienne va plus loin en déclarant : « La bataille qui est devant nous aujourd’hui, n’est plus une bataille politique, mais une lutte pour la survie ».

Avant de terminer, Soumaila Cissé a invité les militants à rester plus mobilisés pour un Mali émergent.

Il faut préciser que lors de ce congrès, il y aura le renouvellement des  instances et proposer d’importantes réformes organisationnelles.  

Boureima Guindo

Source: le pays