Selon un très récent sondage mené par le cabinet d’études et de conseils bamakois Statix, Soumaïla Cissé et Aliou Diallo se placent en tête des intentions de vote pour la présidentielle malienne de 2022. Avec respectivement 26 et 25,5% des voix, ils se trouvent à bonne distance des autres candidats comme Moussa Mara (14%) et Cheick Modibo Diarra (11%).

Après le départ forcé d’Ibrahim Boubacar Keita, les acteurs politiques maliens ont convenu d’organiser une nouvelle élection présidentielle dans dix-huit mois. A un peu plus d’un an de cet important scrutin, le cabinet d’études et de conseils bamakois Statix a effectué un sondage pour établir les nouveaux rapports de force politique dans le pays. Il ressort de cette enquête que deux poids lourds de l’opposition malienne partent largement favoris. Il s’agit du président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé, et du leader d’ADP-Maliba, Aliou Boubacar Diallo.

Sur les 1500 sondés, inscrits sur la liste électorale, les deux candidats récoltent respectivement 26 et 25,5% des voix. Loin derrière eux se trouvent l’ancien Premier ministre et président du parti Yéléma, Moussa Mara (14%), et l’astrophysicien et également ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra (11,7%). Viennent ensuite Housseini Amion Guindo (8,2%) et Soumeylou Boubeye Maïga (6,2%). Tous les autres candidats se partagent les 8,4% restants. La présidentielle prochaine devrait donc se jouer entre Soumaïla Cissé et Aliou Diallo.

Soumaïla Cissé et Aliou Diallo se neutralisent à plusieurs niveaux

Selon le sondage de Statix, les deux poids lourds de la politique malienne se neutralisent au niveau de plusieurs catégories. Au niveau du sexe, les femmes votent autant Soumaïla Cissé qu’Aliou Boubacar Diallo (25% tous les deux), mais le premier l’emporte avec les hommes (27% contre 24%). Concernant l’âge, les jeunes de 18 à 22 votent davantage pour le candidat de l’URD (29%) que celui d’ADP-Maliba (22%). Cependant, ce dernier obtient les faveurs des 35 à 49 (27% contre 23%). Dans l’ensemble, chacun est autant aimé par les jeunes que par les personnes âgés.

Au niveau des catégories professionnelles Soumaïla Cissé l’emporte chez les fonctionnaires, commerçants et les sans activité, tandis qu’Aliou Diallo séduit davantage les étudiants et les employés. Ceux-ci prennent sans doute en compte son statut d’hommes d’affaires à succès avec notamment Hydroma, sa compagnie d’exploration de l’hydrogène naturel et de gaz. Enfin, au niveau des catégories d’agglomération, Soumaïla Cissé gagne dans les zones rurales (26% contre 25) et Aliou Diallo dans les zones urbaines (26% contre 24%). Comme ce baromètre ne constitue pas un élément prédictif des résultats le jour du vote, les deux candidats en pole position devraient continuer de bonifier leurs points forts et travailler sur les faibles.

Soumaïla Cissé déjà en campagne

Plus pressé que l’autre de poser enfin ses valises au Palais de Koulouba, Soumaïla Cissé, 71 ans, a déjà lancé sa campagne pour la présidentielle de 2022. Dès sa libération par les terroristes le 8 octobre dernier, l’ancien ministre de l’Equipement (2000-2002) a multiplié les déclarations populistes et inondé les médias nationaux et internationaux. Il a même eu des rencontres avec les officiels français, la diaspora malienne et des cadres de l’URD. Le leader de l’URD se présente comme l’homme de la situation au Mali.

A la présidentielle 2018 – à l’issue de laquelle il avait fini 2e – Soumaïla Cissé avait présenté un programme reposant sur cinq piliers : restaurer la paix, la sécurité du pays et l’autorité de l’État ; instaurer un véritable dialogue entre tous les Maliens ; mettre l’État au service des populations ; donner aux jeunes et aux femmes la place qui leur est due dans la société malienne ; et construire une économie performante et solidaire. Le député de Tombouctou a chiffré ce programme à 7310,1 milliards de francs CFA, soit 82,4 % du PIB du Mali en 2017 (8868, 4 milliards de francs CFA).

Aliou Diallo a un plan Marshall pour le Mali

Quant à Aliou Diallo, il se positionne comme l’homme du consensus et du renouveau au Mali. Cet entrepreneur à succès de 61 ans estime que son pays a besoin de tous ses fils et toutes filles pour se sortir de la crise multidimensionnelle qu’il vit depuis 2018. C’est dans ce cadre qu’il appelle régulièrement au dialogue national et à la formation de gouvernements de large ouverture sur la base des compétences. Philanthrope, il prône aussi une politique de proximité à travers des réalisations pour les communautés rurales. Sur le volet économique, le député de Kayes propose depuis l’élection de 2018 (il avait fini 3e) un plan Marshall pour le Mali de 15000 milliards de Francs CFA. Cet ambitieux programme vise une véritable décentralisation et un développement socio-économique réel de toutes les régions du pays.

Source: afriquenligne