Les cartes d’électeurs biométriques sont là, tout près de chacun d’entre nous et n’attendent que d’être enlevées par chaque titulaire. Après la réception  de tous les lots à Bamako, ces cartes ont été acheminées dans les circonscriptions administratives pour distribution. Et la distribution a démarré le mercredi 20 juin sur toute l’étendue du territoire.

Il faut dire que le Gouvernement a tenu parole. Quand elle annonçait la fabrique de ces cartes, il y eut un tollé de doute quant à leur pertinence quand bien même elles figurent dans la loi électorale. Et lorsqu’il s’est agi de leur délai de réception et de distribution avant l’élection du 29 juillet, là également il y eut une clameur de doute pour la parole gouvernementale, voire la bonne foi du pouvoir.

Le Gouvernement semble donner de bons gages pour l’organisation du scrutin présidentiel  tant attendu du 29 juillet. Le secrétaire général de l’ONU lors de son passage au Mali, une délégation de l’OIF tout récemment l’attestent : les conditions sont réunies.

Les cartes d’électeurs sont là, et après ? Reste à présent que les partis politiques qui sont tous dans les starting blocks pour conquérir la colline de Koulouba passent à la tâche : celle de mobiliser les populations qui renferment en leurs seins leurs militants pour aller retirer les cartes. Plus d’un mois nous sépare du premier tour et le temps semble amplement suffire si l’on s’y met. La société civile est attendue pour y aider. Et toutes ces parties ne doivent pas perdre de vue deux choses : nos compatriotes tardent à se décider pour une telle action et ils aiment jouer la montre en se décidant au dernier moment. Et ce sera comme toujours le grand rush. Il y a lieu d’ajouter dans les messages de sensibilisation qu’il faut faire les choses à temps. Avoir sa carte bien logée dans sa poche, son tiroir, sa boite à gants, son armoire dès ce mois de juin vaut mieux que d’attendre la veille du scrutin.

N’té voté ma’a hi yé ! (je ne voterai pour personne. On entend souvent cette réplique dans les causeries.  Et nous le rappelons à nos compatriotes qui veulent l’entendre : on ne vote pas pour quelqu’un, on le fait pour soi-même en tant que citoyen d’abord et donc pour son pays. Le vote a un double sens : en même temps que vous accomplissez un devoir civique, vous choisissez votre camp. Mais l’essence de l’exercice est avant tout le devoir civique. Les élections peuvent avoir tous les défauts du monde, il faut que l’électeur parte voter pour parler de véritable élection. Ni’tè  voté mayé, t’aa voté, i ka bulletin blanc taa. I votera o’la ! (Si tu ne votes pas pour quelqu’un, vote tout de même en usant du bulletin blanc)

Au Mali nous votons depuis 1992 en toute liberté démocratique, nous sommes un pays démocratique de tradition pectorale. Et cette année nous devons le démontrer comme ce fut le cas tout près, en 2013. Pour le faire avec éclat, retirons nos cartes d’électeurs biométriques.

Et après ce retrait de cartes ? Attendons le 29 juillet et allons voter pour le bien du Mali. Et puis c’est tout ! Démocratiquement !

Ibrahim MAIGA

Source: LE TEMPS DU SAHEL