Après les violentes manifestations contre le  président IBK et son régime, un calme précaire est revenu à Bamako hier. Les barricades érigées par les manifestants du mouvement M5-RFP sont levées. Des responsables du mouvement arrêtés au cours des manifestations ont été également libérés. Au même moment, certains leaders religieux lancent un appel au calme. Amnesty International dénonce les violences et exige « une enquête indépendante ». Alors que la Cour Pénale Internationale, Mme le Procureur dit suivre avec intérêt l’évolution des évènements de ces derniers jours.

 

Si le 10, 11 et 12 juillet a été très mouvementé avec des manifestations à Bamako la journée de ce mardi 14 juillet a été relativement calme contrairement. Aucun mouvement n’est signalé pour l’heure dans la capitale. Mais le visage de la ville semble triste. Des déchets et pneus brûlés sur les grandes voies, des barricades levées, des hangars des policiers cassés. Voilà le nouveau visage de la ville de Bamako après trois jours de manifestations du mouvement M5 RFP contre Ibrahim Boubacar Keïta et son régime.

En conséquence, les pourparlers entamés durant la journée du lundi 13 juillet ont permis la libération de certains responsables du M5-RFP. Il s’agit de Issa Kaou N’Djim, coordinateur de la CMAS, de Choguel Kokala Maïga du FSD, Adama Ben Diarra, dit « Ben le cerveau » et de Oumar Diarra.

Après avoir condamné les violences contre les manifestants, les représentants de la communauté internationale ont rencontré le mardi les leaders M5 RFP pour tenter de calmer la situation.

Au même moment, le Président du Haut conseil islamique, Ousmane Madani Haidara, le Cardinal Jean Zerbo, et le patriarche des Niaré lancent un appel au calme. Ils demandent aux contestateurs de « prôner le dialogue».

De son côté, l’imam Mamoud Dicko a appelé au calme et à la retenue. Dans une interview aux médias, le parrain de la CMAS, membre du M5-RFP, a déclaré que la coalition peut obtenir la satisfaction de ses revendications dans la légalité et non dans la violence.

Dans un communiqué, Amnesty International a dénoncé «les restrictions de libertés », telle la censure de l’internet. L’ONG de défense des droits de l’Homme a regretté « l’usage de la violence » et exige « une enquête indépendante » pour établir la lumière sur les manifestations.

La Cour Pénale Internationale, CPI, suit les évènements de Bamako. C’est du moins ce qu’a affirmé la Procureure Fatou Bensouda. Elle l’a affirmé hier mardi 14 juillet, à l’ouverture du procès du présumé djihadiste malien Al Hassan Ag Mohamed, poursuivi pour « crime contre l’humanité » pour son rôle présumé dans la crise au Mali pendant l’occupation de la région Tombouctou entre 2012 et 2013. Lors de la conférence de presse d’hier, le M5-RFP a été clair. « Nous allons saisir la cour internationale de justice pour les crimes commis les 10 et 11 juillet à Bamako », Me Mountaga Tall. Rappelons que les éléments de la force de sécurité antiterroriste communément appelée, FORSAT a été déployée au cours de la manifestation du 10 juillet qui a fait des morts et des blessés. D’où est partie l’autre polémique.

Bourama Kéïta

LE COMBAT