Le projet de loi électorale, présenté par le gouvernement Choguel Kokalla Maïga devant le Conseil National de Transition (CNT), a finalement connu son sort, le 17 Juin 2022.

Élaboré par un obscur comité mis en place par le Premier ministre Choguel, sans consultation des acteurs majeurs de la vie politique, ce projet a réuni contre lui les critiques et autres dénonciations des spécialistes du Droit et des responsables politiques.

Arrivé sur la table du CNT début décembre 2021, le projet a bénéficié de l’écoute de nombreux spécialistes du Droit et d’acteurs politiques. Plus de 100 amendements ont été portés, certains articles jugés discriminatoires ou inappropriés.

L’organe unique de gestion des élections, réclamé depuis longtemps par la grande majorité des partis politiques, figure bien dans le projet de loi électorale du gouvernement, mais les critères et le choix des membres posent problème. Dans le projet “Un collège de 7 membres dont 4 désignés par le Premier ministre, et les 3 autres par le CNT, choisit les 9 membres, sur appel à candidatures, qui composent l’Autorité Indépendante de Gestion des élections ( AIGE) “.

L’amendement porté modifie totalement cette disposition et dit que ” l’AIGE comprend 15 membres dont 3 désignés par le Président de la Transition, 2 par le Président du CNT, un proposé par le Premier ministre, les autres par les partis politiques et la société civile”. Ce qui fera dire au ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des réformes institutionnelles, que “le Gouvernement ne se reconnaît pas dans cette loi électorale”, et soupçonne le CNT de vouloir, par ces modifications, détruire le MaliRéponse du berger à la bergère, Le président de la Commission des lois du CNT a rappelé qu’ils veulent plutôt « une loi électorale pour tous les Maliens et non pour un clan. »

La nouvelle loi électorale, adoptée par le CNT par 115 voix « pour » et 3 voix « contre », attend désormais d’être promulguée par le Président de la Transition. Un grand pas vient d’être fait.

Le gouvernement doit désormais s’atteler à l’essentiel : produire un chronogramme détaillé et inclusif.

 Le Mali Kura est à ce prix.

Le temps n’est pas notre meilleur ami.

Qu’Allah veille sur notre Mali.

Hamidou Konaté 

 

Source: Journal Les Échos- Mali