Après avoir saisi le Président de la Commission Nationale de Conciliation et d’Arbitrage pour dénoncer les irrégularités intervenues lors de la 10e conférence nationale de l’URD qui entachent sa sincérité et violent totalement les statuts et règlement intérieur de l’URD, le Collectif Pour la Sauvegarde de l’URD (CPS-URD) est en train de passer au palier supérieur dans sa démarche politique de sauvetage du Parti qu’il estime pris en otage par une ‘’minorité’’ inféodée au vice-président Salikou SANOGO.

 

Il a ainsi entamé, le week-end dernier, une tournée de sensibilisation dans l’ensemble des sections du Parti. Objectif : obtenir l’adhésion du plus grand nombre à l’organisation d’un congrès extraordinaire, une idée émise de longue date, mais combattue par la Direction de l’URD qui use de divers arguments ou arguties, y compris l’intimidation, à propos notamment d’une conférence nationale extraordinaire, comme le laisse croire cet extrait d’une lettre du 1er vice-président aux membres du Bureau exécutif national et aux secrétaires généraux de section de l’URD :
‘’Il me revient que certains de nos camarades ont entrepris par voie d’huissier pour la signature d’une pétition aux fins de l’organisation d’une Conférence Nationale extraordinaire de notre parti.
Je voudrais attirer l’attention de tous et de toutes sur les dangers que comporte une telle démarche pour notre parti…’’
Le Collectif pour la Sauvegarde de l’URD (CPS-URD), apprend-on de sources bien informées, ne compte pas se laisser conter fleurette. Aussi, justifie-t-on, eu égard à l’échec de toutes les tentatives de médiation et de conciliation, seule l’option d’un congrès extraordinaire devrait prospérer. Ce, dans le souci de renforcer le leadership du Parti passablement brimbalé depuis plusieurs mois, notamment en raison de la désignation d’un candidat à la candidature du Parti pour la prochaine élection présidentielle.
C’est pour baliser la voie à l’organisation d’un congrès extraordinaire que des missions du Collectif Pour la Sauvegarde de l’URD (CPS-URD) sillonnent les différentes sections du pays. Dans cette veine, Mahamadou Hawa GASSAMA était ce week-end dans la région de Kayes. Pour lui, il s’agissait de rencontrer les militants et de leur expliquer les impératifs qui prévalent à l’organisation d’un congrès extraordinaire. L’ancien député et membre influent du Parti Union pour la République et la Démocratie a rappelé les dispositions règlementaires du Parti qui disposent que le congrès peut être convoqué valablement avec le quitus des 2/3 des membres du Bureau exécutif national, soit 172 membres. De toute évidence le projet de congrès extraordinaire est en train de prendre forme puisque, selon Mahamadou Hawa GASSAMA, le Collectif Pour la Sauvegarde de l’URD a déjà récolté 180 signatures qui y sont favorables.
« Le congrès est souverain. Ce sera l’occasion pour les délégués de faire le choix de maintenir Salikou SANOGO ou de le remplacer par un autre cadre. Pour sauver l’URD, il faut cette décision », a assené ce vice-président de l’URD, chef de la mission de sensibilisation.
L’on apprend de sources proches du CPS-URD que les localités inscrites dans l’agenda des missionnaires sont Kénièba, Bafoulabé, Yelimané, Diéma. Les régions de Nioro du Sahel et de Kita, ne sont pas en marge de ce périple qui vise à ratisser le plus large possible pour asseoir la légitimité du congrès extraordinaire.
Selon certains cadres, la situation actuelle du Parti commande objectivement la création d’un Collectif Pour la Sauvegarde de l’URD (CPS-URD).
Ce Collectif, fait-on savoir, fort de la signature de plus des 2/3 des membres du BEN, va s’atteler à organiser un congrès extraordinaire qui devra pourvoir au remplacement du président du Parti préparant ainsi l’URD à une gouvernance vertueuse en vue d’aborder les échéances futures avec détermination et responsabilité.
‘’Le parti se personnalise, et est en plein dans la dictature. Il y a lieu alors de dénoncer ces faits et d’y apporter les solutions idoines conformes aux textes de l’URD’’ avait tonné le Collectif Pour la Sauvegarde de l’URD dans la lettre adressée au Président de la Commission Nationale de Conciliation et d’Arbitrage, en date du 9 novembre dernier, avec ampliation au 1er vice-président Salikou SANOGO et aux présidents d’honneur du Parti.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin