Afin de prouver le poids de l’Islam au Mali mais aussi protester  contre  les propos blasphématoires proférés à l’encontre de l’islâm, des organisations musulmanes, sous la houlette du Haut Conseil Islamique  du Mali (HCIM),   ont organisé, le vendredi 04 octobre  sur le boulevard de l’indépendance, un méga meeting. L’évènement  a été une véritable démonstration de force. Des dizaines de fidèles ont répondu  à l’appel. Alors tous les leaders musulmans y étaient présents. En l’occurrence : Chérif Ousmane Madani Haïdara, président du HCIM et l’Imam Mahmoud Dicko, ancien président du HCIM  et ancienne caution morale du M5-RFP (le Mouvement politico-social à l’origine de la chute d’IBK). Les temps  forts et analyse de l’évènement !

Durant  le meeting, on pouvait  remarquer  les fidèles  brandir  des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des slogans comme : «On ne touche pas à notre religion», «Ne touche pas à mon Coran» et «Plus jamais ça au Mali». Après  la lecture du saint Coran, dans une déclaration lue par le Secrétaire général du HCIM, Mamadou Diamoutani, l’instance islamique a condamné avec la dernière énergie, les actes et propos blasphématoires, blessant dans la foi des fidèles musulmans à travers le monde et qui représentent une menace pour la paix et la stabilité sociale dans notre pays.

A l’analyse des discours et slogans lors du meeting,  on peut aisément  déduire une volonté de recadrage de la Communauté musulmane pour ce qui concerne l’exercice de la liberté d’expression de la laïcité dans notre pays. Ainsi, si  les initiateurs du meeting ont indiqué se soumettre aux  principes  de la laïcité et de la liberté d’expression, pour autant,  ils ont promis de ne plus  permettre à personne,  le droit de proférer des propos blasphématoires contre la religion du prophète Mohamed (Paix et salut sur lui).

A travers  cette grande mobilisation, les organisateurs du méga  meeting  comptent susciter une réaction  populaire énergique contre les propos blasphématoires d’un individu se réclamant comme malien.  En dépit du fait que  le Parquet du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV de Bamako  ait  déjà commis un mandat de dépôt   concernant six personnes dans cette affaire de blasphème, les leaders  la Communauté  musulmane  veulent mettre la pression sur les pouvoirs publics. Cela,  afin que cesse dans l’avenir tout éventuel dénigrement de l’Islam.

Les leaders religieux estiment que la mauvaise compréhension de la laïcité et de la liberté d’expression est à l’origine de ces dérives à l’encontre de l’islam. Ils ont aussi dit avoir apprécié les déclarations de condamnation de ces propos blasphématoires par les autorités de la Transition, et la promptitude des poursuites judiciaires engagées contre l’auteur et ses présumés complices.

Un forum  politique ?

Le Président du Haut Conseil Islamique, après avoir adressé ses vifs remerciements aux fidèles musulmans, a situé la manifestation dans son contexte. « Ce n’est pas un espace politique. Vous n’avez pas rempli cet espace pour chercher le pouvoir. Vous avez rempli cet espace pour la cause de Dieu », a-t-il souligné. Ainsi Ousmane Chérif Ousmane Madani Haïdara a appelé à l’union entre les musulmans, au-delà des clivages. Il a appelé au calme et à la retenue. 

Toutefois, le dignitaire religieux n’a pas manqué d’interpeller les autorités de la Transition. Dont le Pouvoir exécutif avait sollicité le Haut Conseil Islamique pour fournir une liste de trois (3) personnes lors de la désignation des nouveaux membres du Conseil national de la Transition (CNT). Alors  qu’aucune des trois personnes commises par le HCIM ne figure sur la liste additive publiée. Un fait que le Guide des Ançardines a vivement déploré. Mais si Chérif Ousmane Haïdara soutient que le meeting n’était que religieux et n’avait pas un caractère politique, alors pourquoi a-t-il lancé cette phrase : « Nous  n’avons encore commencé à faire de la Politique ».

Falaye Keïta 

Source: Le Pélican