Le Mali a célébré ce 12 mai 2022 la 18e édition de la campagne nationale de la Planification familiale. Une édition dédiée aux personnes déplacées et aux victimes de violences en cette période de crise. L’espacement des naissances à travers la PF est une stratégie importante pour réduire la mortalité maternelle.

 

 

Depuis 18 ans, le Mali s’est engagé tant sur le plan national qu’international à faire la promotion de la Planification familiale. C’est pourquoi, chaque année, le Mali organise une campagne nationale sur la Planification familiale (P F) pour que toutes les femmes et filles aient accès au service gratuitement. Cela témoigne de l’importance que les autorités accordent à la P F pour que les femmes espacent les naissances afin de réduire considérablement le taux de la mortalité maternelle et infantile. Dans les discours, tous sont unanimes que la Planification familiale a une importance capitale dans la vie des femmes.

Pour Sanè N’Diaye, coordinatrice de Lahidou mètre : « Grâce à une Planification familiale, la femme espace les naissances avec moins de décès maternel. Mais aussi avec des enfants qui naissent et grandissent dans des bonnes conditions avec 0 décès maternel et infantile. Cette campagne de P F est une belle opportunité pour les femmes, filles et adolescents de bien s’imprégner sur la Planification Familiale ».

Les déplacés des trois sites Faladié, Niamana et Mabilé ont des difficultés pour accéder à la P F comme en témoignent quelques femmes interrogées.

Fatoumata Togo, déplacée : « Cela fait presque 19 ans que j’utilise les services de la Planification familiale. Depuis que je me suis déplacée à cause de l’insécurité, j’éprouve d’énormes difficultés pour accéder à la P F. Mais avec cette campagne de la Planification familiale dédiée aux personnes déplacées, nous allons profiter. La Planification familiale est très importante pour une femme. Elle réduit considérablement la mortalité maternelle et infantile. Nous remercions le ministère de la Santé et l’ensemble de ses partenaires pour cette initiative en faveur des déplacés ».

Mamou Sidibé, Sage-femme au CSCom de Magnambougou : « Avec toute cette mobilisation que nous avons vue, je suis sûre que l’objectif, 396 000 nouvelles utilisatrices sera atteint. L’espacement des naissances à travers la Planification familiale est très important. Elle contribue à la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Elle permet à la femme de se rétablir après un accouchement avant de faire une nouvelle grossesse ».

Dans son discours, le Secrétaire général du ministère de la Santé, Ali Diop non moins représentant de la ministre de la Santé reste optimiste pour atteindre ce combat qui est le bien-être de la femme : « depuis 2011, le Mali a fait de la P F une priorité nationale pour améliorer le bien-être des femmes. Au Mali, l’utilisation de la Planification familiale permet de réduire de 30 % les décès maternels infantiles évitables. J’invite tous les acteurs à redoubler d’efforts pour atteindre moins de 244 décès maternels sur 100 000 naissances d’ici l’horizon 2030. Tous contre la mortalité maternelle », a-t-il ajouté.

Pour Dr. Ben Moulaye Haïdara, directeur général de l’Office national de la Santé et de la Reproduction, la P F réduira considérablement le taux de la mortalité maternelle et infantile : « pour lutter contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile, c’est faire en sorte que les femmes comprennent l’importance d’espacer les naissances, c’est pourquoi on a érigé depuis 18 ans des campagnes en faveur de la promotion de la Planification familiale. Les campagnes P F nous permettent de booster le taux d’utilisation de la P F. Nous sommes à 17 % comme taux alors que vers l’année 2010, nous étions seulement à 7 %. Nous voulons atteindre 30 % en 2025. Parce que plus les femmes espacent les naissances, plus on peut éviter les grossesses rapprochées qui peuvent provoquer des problèmes chez la femme et le nouveau-né. Pour atteindre cela, il faut mettre fin aux rumeurs sur la P F. Ces rumeurs qui sont liées au fait que la P F, c’est pour empêcher la femme d’accoucher. Je trouve que c’est faux. Nous disons espacer les naissances pour permettre à la femme d’être en très bonne santé et à l’enfant qui vient de naître d’être en bonne santé et de se mettre sur ces deux pieds en ce moment faire programmer une nouvelle grossesse, ce n’est pas pour arrêter les naissances, mais espacer les naissances », a-t-il fait savoir.

 

Ousmane Mahamane

Ce reportage est publié avec le soutien de JDH et FIT en partenariat avec WILDAF et la Coalition des OSC-PF

Source : Mali Tribune