En Suisse, à Genève et dans le Jura, depuis bientôt 22 ans vit et travaille notre compatriote Dr Ahamada dit Cheickna Badini. Son domaine de spécialisation et surtout sa compétence ont fait de lui une des adresses les plus sûres en ce qui concerne la santé mentale en général et plus spécifiquement certains aspects touchant à la psychiatrie pénitentiaire et légale qui englobe les consultations post carcérales, le suivi ambulatoire des personnes ayant une obligation de soins, le suivi des personnes en semi-liberté et semi-détention ne sont que certains de ses domaines de réussite.

 

Reconnu pour son expertise, il travaille avec les grandes compagnies d’assurance-maladie helvétiques. Son avis compte pour les juridictions spécialisées qui traitent des affaires criminelles. Praticien émérite, ses patients, viennent de tous les milieux et de tous les pays ; ils ont confiance dès qu’il s’agit de « Dr Badini ».

Et pourtant rien ne prédestinait ce natif de Bamako à une telle carrière. Après son baccalauréat au lycée Askia Mohamed de Bamako en 1987, il effectue ses études de médecine à l’école nationale de médecine et de pharmacie du Mali. Il en sort diplômé en 1995. Il travaille un moment sur place. En 1997, il est le médecin principal de la Commission électorale nationale indépendante du Mali, après avoir travaillé pendant deux ans en tant que médecin de famille et médecin d’entreprises.

Très tôt, il a compris l’intérêt de la formation et de la spécialisation. Le voilà qui met le cap sur la Suisse, pays dans lequel il arrive en 1997. Il s’inscrit à la Faculté des sciences économiques et sociales de l’Université de Genève. Il en sort avec un diplôme d’études supérieures du développement en juin 1999 avec à la clé un mémoire sur les relations entre « la santé communautaire et les mutuelles de santé au Mali ».

Ce parchemin n’était pour lui qu’un tremplin car sa véritable ambition portait sur la maîtrise de la santé mentale en tant que discipline scientifique. Il décide de s’inscrire en formation post graduée en psychiatrie et psychothérapie dans le département de santé mentale et psychiatrie des Hôpitaux universitaires de Genève. Il ne passe pas inaperçu. Il retient l’attention à la Clinique de psychiatrie adulte à Belle-Idée, Genève ; au pôle de garde des urgences psychiatriques des Hôpitaux universitaires de Genève. Le célèbre professeur A. Andréoli est son responsable.

Il réalise déjà des missions d’expertise civiles et pénales, celles ayant trait aux mesures civiles de protection et les expertises pour l’assurance invalidité.
En juin 2010, il ajoute une corde supplémentaire à son arc. Il décroche un diplôme de formation continue universitaire en psychothérapie cognitive et comportementale à l’Université de Genève, sous l’égide de l’Association suisse de psychothérapie cognitive et comportementale et des Hôpitaux universitaires de Genève.

En 2017, il obtient le diplôme fédéral de médecin et la même année, le titre convoité de « spécialiste en psychiatrie et psychothérapie », sous la forme d’une cerise sur le gâteau !

Auparavant, il a eu le temps de fourbir ses armes en tant que médecin interne à l’Unité carcérale psychiatrique avec comme tâche principale la prise en charge des patients en crise venant du Concordat de la Suisse latine (Romandie et Tessin, 2005-2006) ; dans le service de médecine et psychiatrie pénitentiaire (Unité médicale à la prison de Champ-Dollon, 2004-2005), entre autres.

Depuis le 1er septembre 2015, il est médecin adjoint à la clinique La Métairie à Nyon. Sous la coordination du Docteur Nicolas Gervasoni, médecin directeur, il est responsable d’une unité de soins de psychiatrie générale d’une vingtaine de lits.
Parallèlement, il a intégré à partir de juillet 2016, avant d’en devenir le référant principal, l’équipe médicale en charge de la sismothérapie, c’est-à-dire l’utilisation des chocs électriques en tant que méthode de traitement dans la psychiatrie.

D’octobre 2014 à août 2015, il est médecin chef de clinique au Centre médico-psychologique pour les adultes, en consultation ambulatoire, à Delémont. à ce titre, il est chargé d’animer et de coordonner le travail de consilium au service des Urgences et de liaison dans les autres unités de l’Hôpital du Jura.

De décembre 2011 à Juillet 2014, il est médecin chef de clinique à l’Unité hospitalière médico-psychologique et de l’Unité hospitalière de géronto-psychiatrie dans le cadre de l’hôpital du Jura. Il participe aux activités cliniques y compris les piquets de deuxième ligne, procède à l’accompagnement pluridisciplinaire des patients et de leurs proches, renforce l’encadrement des médecins internes, supervise la prise en charge dans les unités.

À ce titre, il a apporté une contribution décisive dans l’instauration d’une collaboration étroite avec les institutions judiciaires du Jura, un canton de la Suisse. La supervision et la rédaction des expertises médicales sont devenues depuis, du fait de son implication académique, des activités structurantes dans la formation des internes.

D’octobre 2010 à novembre 2011, il est médecin chef de clinique à l’Unité « Le Seran ». Il assure la prise en charge globale (psychiatrique, réinsertion) de patients faisant l’objet d’une mesure pénale et qui sont en phase de réhabilitation sociale.
Il est aussi chef de clinique pour la consultation post carcérale, c’est-à-dire le suivi ambulatoire des personnes ayant une obligation de soins, notamment les délinquants sexuels, la transition avec le réseau de soins externe, et le suivi des personnes en semi-liberté et semi-détention.

D’octobre 2006 à septembre 2010, il est médecin chef de clinique en psychiatrie à l’Unité médicale à la prison de Champ-Dollon.

Pendant la même période, il travaille en tant que chef de clinique à la prison de la Brenaz, pour les exécutions de peine, ainsi que dans l’équipe mobile de psychiatrie pénitentiaire, les prisons Favra et Riant-Parc…

Parallèlement à ses activités cliniques et de formation, il a été, durant quatre années, membre du comité de coordination de la démarche qualité au niveau du département de santé mentale et de psychiatrie et président du groupe « incidents » du centre de médecine pénitentiaire.

Dr Badini a la passion de son métier. Être médecin psychiatre psychothérapeute est une façon pour lui de contribuer à l’équilibre, au bien-être et à l’harmonie dans la société.

À ce titre, il est un maillon essentiel qui aide à la cicatrisation des blessures de l’âme. Cette action est d’une grande efficacité en période de guerre, de catastrophes naturelles comme les tremblements de terre. Qui sont ses patients ? En Occident généralement et dans l’univers anglo-saxon, l’équilibre des dirigeants est si primordial que chacun a son psychothérapeute. Il est même devenu courant d’entendre des professionnels se présentant en fonction des personnalités dont ils ont le suivi. Cela fait partie de la politique managériale.

Dr Badini a aujourd’hui la nationalité suisse mais n’a jamais rompu avec le Mali. Il y séjourne fréquemment. Son seul regret réside en ce qu’il ne parvient pas à faire partager son expérience avec ses compatriotes. Il était sur le point de réussir ce challenge quand le Pr Ogobara Doumbo était entré en contact avec lui, pour un circuit de formation universitaire et professionnelle. Mais l’étincelle s’est éteinte depuis. Il reste ouvert à toutes les initiatives de collaboration.

Dr Ibrahim MAïGA

Source : L’ESSOR