Le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, a présidé jeudi la toute première réunion générale, à mi-parcours, du Programme développement de l’excellence en matière de leadership et de formation en génétique pour l’élimination du paludisme en Afrique sub-saharienne (DELGEME). La réunion s’est déroulée à l’amphithéâtre de la Faculté de médecine et d’odonto-stomalogie (FMOS) du Point G.

Elle a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Assétou Founè Samaké Migan, du directeur général de DELGEME, le Pr Abdoulaye Djimdé, des autorités universitaires et des étudiants de la FMOS.
Constatant que le paludisme demeure un problème majeur de santé publique en Afrique au sud du Sahara, le directeur général de DELGEME a estimé que son élimination et son éradication vont nécessiter de nouveaux outils, médicaments, vaccins plus performants que ceux dont on dispose aujourd’hui. La découverte de ces nouveaux outils nécessite des connaissances nouvelles en génétique et en bio-informatique ainsi que des équipements informatiques adéquats.
«Le programme DELGEME s’inscrit donc dans la formation de jeunes Africains en génétique et en bio-informatique pour que les chercheurs africains puissent faire mieux face à ces nouveaux défis», a déclaré Pr Abdoulaye Djimdé. «En plus, nous nous investissons dans le développement de l’infrastructure de recherche adaptée à cette nouvelle situation. Nous avons déjà en formation cinquante étudiants de 15 pays africains en Master, Ph.D, Post Doctorants et leader en herbe dont une douzaine de Maliens. Nos étudiants sont tous inscrits dans les Universités africaines dont l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB)», s’est réjoui le directeur. Il a précisé qu’en plus, une autre cinquantaine de jeunes dont des agents des programmes de lutte contre le paludisme des 15 pays ont reçu des formations de courte durée. Trois Centres de recherche en Afrique ont été équipés de serveurs de dernière génération d’au moins 140TB de capacité de stockage chacun et sont fonctionnels. Tout cela a été possible grâce au soutien indéfectible des gouvernements de notre pays, des pays membres du réseau et des partenaires comme AESA. Pour sa part le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a indiqué, citant
l’Organisation mondiale de la santé (OMS), que le paludisme cause aux alentours de 445000 victimes par an dans le monde. Environ 40% de la population mondiale est exposée à la maladie et plus de 212 millions de cas cliniques sont observés, chaque année, a ajouté le ministre. Le Pr Assétou Founè Samaké Migan a par ailleurs rappelé que plus de 90% de cette morbidité est malheureusement supportée par notre continent.
Précisant que la carte d’identité du paludisme est connue, elle a fait remarquer que la lutte organisée pour vaincre la maladie est complexe et loin d’être achevée. C’est dans ce contexte que le développement de l’excellence en leadership et formation en génétique pour l’élimination du paludisme en Afrique subsaharienne a décidé, avec détermination, de se constituer en fer de lance pour lutter et vaincre le paludisme à travers son programme de formation soutenu par l’initiative DELTAS Africa. Cette initiative est financée par Welcome Trust, le gouvernement britannique et le Nouveau partenariat pour le développement de l’Union africaine (NEPAD). Après la réunion, le Premier ministre a inauguré et visité les locaux du nouveau Centre permanent de formation en génétique et en bio-informatique de «DELGEME». Bâti sur 132 m2, ce Centre a couté 170 millions de Fcfa. Il est composé d’un rez-de-chaussée plus quatre niveaux, d’une salle de formation en bio-informatique et génétique de 300 places, de serveur, des laboratoires de biologie monoculaire, des bureaux, d’une cabine de traduction, d’un magasin, d’un hall et des toilettes.
Le Centre permanent de formation en génétique et en bio-informatique appuie aussi le MRTCI dans ses recherches scientifiques. «C’est un devoir pour nous de nous impliquer et de développer les compétences des étudiants dans la recherche.
C’est par la valorisation de nos connaissances qu’on peut se développer. Nous allons aussi investir dans le capital humain et continuer à travailler pour renforcer le goût de la recherche et des initiatives pionnières chez les chercheurs », a assuré Soumeylou Boubèye Maïga. Il a promis de réhabiliter le statut du savoir des enseignants et des étudiants et a annoncé la tenue, très bientôt, d’une rencontre nationale sur le savoir.
Le Programme développement de l’excellence en matière de leadership et de formation en génétique pour l’élimination du paludisme en Afrique sub-saharienne a débuté le 23 août 2016. DELGEME a pour mission de former les étudiants venant d’une quinzaine de pays africains en Master, Ph.D et post-Doctorat.
Le Programme vise, aussi, à soutenir et à enrichir le bassin de scientifiques africains travaillant dans les Institutions africaines, avec une expertise pertinente pour tirer partie des grandes données génétiques et génomiques dans la campagne pour l’élimination du paludisme en Afrique subsaharienne. Il proposera une formation de courte durée et de maitrise à au moins 90 jeunes scientifiques africains.

Sidi Y WAGUÉ

 

Source: Essor