Un vent de protestation souffle, depuis hier, sur cet établissement hospitalier contre le départ du directeur général, Dr Abdoualye Sanogo, et son remplacement par le médecin lieutenant-colonel, Moussa Sidibé, lors du dernier Conseil des ministres. Ce mouvement d’humeur des travailleurs a perturbé la quiétude des malades, les consultations externes, les interventions à froid, c’est-à-dire les opérations programmées. Mais les urgences étaient bien prises en charge au niveau du Service d’accueil des urgences (SAU).

 

Selon les témoignages, les travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré se sont regroupés très tôt le matin à l’entrée principale du côté du SAU où, ils ont fait un sit-in obstruant la voie d’accès avec des banderoles réclamant le maintien de leur désormais ancien directeur général.

Les esprits auraient commencé à se surchauffer avec l’arrivée des éléments du maintien d’ordre, dont la présence aurait heurté les travailleurs. Mais ils ont fini par raison garder et libérer la voie après l’appel au calme du directeur général sortant à l’initiative d’autres travailleurs. Ils se sont repliés dans l’enceinte de l’établissement pour exprimer leur ras-le-bol de voir ce changement de gouvernance au sein de leur établissement surtout qu’ils estiment que l’actuelle administration hospitalière a apporté une amélioration.

Dr Djiré Mohamed Kassoum, chirurgien pédiatre et maître assistant à la Faculté de médecine et d’odontostomatologie, est dithyrambique au sujet de son patron. Il explique que le désormais ex-directeur général a fait la preuve de ses compétences par l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.

Il évoque volontiers le paiement régulier des ristournes des travailleurs et leur augmentation substantielle. Il explique que ces émoluments accordés à l’ensemble du personnel sur la base des recettes obtenues sont passés à titre d’exemple pour les cadres à de 60.000 à 90.000 Fcfa. Le chirurgien pédiatre indique aussi que les primes des bi-appartenants, c’est-à-dire ces praticiens qui émargent au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique mais gardent toujours un pied à l’hôpital où ils perçoivent des indemnités aussi pour leur participation aux activités hospitalières (soins, formation et recherche) sont à jour. L’administration hospitalière, selon lui, vient d’éponger les arriérés.

Un autre travailleur de l’établissement qui a requis l’anonymat relève qu’Abdoulaye Sanogo a aussi fait une augmentation sur les salaires des travailleurs contractuels qui émargent sur ressources propres, notamment des hygiénistes et recruté environ 82 jeunes (toutes catégories confondues).

Mais tout cela fait sourire un syndicaliste qui explique avoir connu mieux à Gabriel Touré. Il souhaite ne pas engager une polémique sur ces allégations. Pour lui, la seule question qui vaille aujourd’hui est la nécessité et l’urgence de s’inscrire dans l’amélioration de la gouvernance et pour le bien des travailleurs.

Le secrétaire général du bureau du Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la femme et chef du département de la pharmacie, Loséni Bengaly partage cet avis et donne la position nettement tranchée de son comité syndical. «La relève ou la nomination d’un directeur n’est pas du ressort d’un syndicat. Nous ne sommes pas concertés et nous ne souhaitons pas être impliqués dans ça», souligne le syndicaliste. Mais il s’empresse de préciser que le syndicat travaillera avec tout directeur et exigera de lui, la satisfaction des besoins des travailleurs.

Les travailleurs promettent de remettre aujourd’hui encore leur mouvement de protestation. Mais pour la tranquillité de l’établissement et l’intérêt général des malades et autres usagers (parce que cet établissement est l’un des plus fréquentés du fait de sa position géographique et des grands maîtres qui y officient aussi), il est important de voir les autorités compétentes prendre les décisions qui s’imposent dès maintenant pour éviter le pourrissement de la situation.

Bréhima DOUMBIA

Source : L’ESSOR