Les clients sont devenus rares. Le risque sanitaire est une réalité. A Bamako , la situation provoquée par le Covid-19 touche aussi l’activité des prostituées. Cependant, ces filles ne veulent pas suspendre « leur gagne-pain » pour rien au monde.

Bamada.Net – L’apparition du coronavirus a pratiquement mis au ralenti tous les secteurs de la vie économique et sociale du pays en plus d’avoir changé certaines habitudes. Ceux qui s’activent dans le plus vieux métier du monde en subissent les contrecoups avec l’état d’urgence et le couvre feu instaurés par le Chef de l’Etat sur le territoire Maliens en vue de contrecarrer la propagation de la pandémie.

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Ces travailleuses de la nuit traversent actuellement une période difficile faute de clients, lesquels sont confinés. Les bars, dancings et trottoirs, lieux de racolage, quadrillés par la police. Quelques-unes d’entre elles sous le couvert de l’anonymat se confient.

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CONFIDENCES D’UNE PROSTITUÉE

C’est le cas de Maimouna Cissé rencontrée sur son lieu de travail dans le quartier périphérique de Bamako. « Monsieur, vous avez arrêté votre travail parce qu’il y a la maladie à coronavirus ? », interroge-t-elle. Et de poursuivre : « Si j’arrête qui va me nourrir ? C’est mon travail. C’est vrai, il y a la maladie, mais nous ne pouvons pas arrêter. Avec nous, il n’y a pas de congés techniques. Au contraire, d’autres hommes viennent passer du temps avec nous pour se refaire le moral », argumente-t-elle.

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Kady Souko la blonde abonde dans le même sens : « Depuis que l’on a annoncé cette maladie (Covid-19), certains de nos clients ne viennent plus pour la simple raison que nous recevons différentes personnes. Donc, ils préfèrent s’éloigner le temps que la maladie passe. Mais, nous ne pouvons pas arrêter. Nous ne sommes pas des fonctionnaires pour dire, même si nous ne travaillons pas, nous serons payés ». Pour elle, pas question de fermer « ses jambes » pour n’importe qu’elle raison. « C’est mon café-cacao », affirme-t-elle.

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Assises chacune devant sa chambre de passe, ces jeunes filles, belles les unes que les autres, cette nuit du samedi 28 mars 2020, dans le quartier Senou, attendent de potentiels clients.

« Bonsoir joli garçon. Tu viens avec moi ? Une fois sans capote 4000 FCfa, avec préservatif 1000 FCfa. Si tu veux aussi les caresses , tu ajoutes 500 FCfa. Avec moi, tu seras satisfait », dit une prostituée qui a pour pseudonyme « Chouppette». Elle invitait ainsi un jeune homme qui hésitait à entrer dans la zone à l’ampoule rose. Il était 20h 45 min.µ

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De 19h à l’heure du couvre-feu (21h), ces filles jointes par téléphone plus tard, pour certaines, ce sont deux, trois ou quatre clients qu’elles ont satisfaits. « Cette nuit, au moins j’ai eu quatre clients. Sinon cela fait une semaine que je n’arrivais pas à en avoir. On dirait que votre visite m’a apporté de la chance », explique Sadio Touré.

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En somme, ces filles de joie, malgré cette situation où des activités sont stoppées, ne comptent pas mettre la clé sous le paillasson. En tout cas pas de chômage technique pour ces prostituées en cette période où le Covid-19 règne en maître dans le monde.

Source: Bamada.Net