Initiée par le ministre malien de la Santé, Michel Hamalla Sidibé en relation  avec  l’Organisation Africaine de la Santé (OAS) cette réunion a vu la participation des ministres de la santé de la CEDEAO avec l’objectif de définir une réponse commune face à l’épidémie de Coronavirus en Chine. L’ambassadeur de ce pays était présent à la cérémonie d’ouverture des travaux.

 

A l’issue de leurs travaux d’une journée, les ministres ont souligné l’urgence de la situation actuelle concernant le Covid-19, à l’origine de la convocation de cette réunion pour convenir des stratégies de protection des populations de la région. Suite aux présentations d’experts sur la situation qui prévaut, à l’échelle mondiale, les processus actuellement en place dans la région et l’état de préparation des laboratoires, les ministres ont décidé, entre autres, de renforcer la coordination, la communication et la collaboration entre les États membres en matière de préparation à l’épidémie de Covid19, y compris la collaboration transfrontalière.

De même, ils ont prôné le raffermissement des mesures de surveillance et de management de Covid-19, en particulier aux points d’entrée (voies aérienne, terrestre et maritime), en passant par l’amélioration de la communication afin que le public reçoive des informations précises, appropriées et opportunes au sujet de l’épidémie.

Il s’agit également  de renforcer, d’urgence, les capacités nationales essentielles pour le diagnostic et la prise en charge des cas et élaborer un plan stratégique de préparation régionale, assorti de prévision de dépenses, basé sur les priorités des États membres et qui sera financé par les Gouvernements, les partenaires et le secteur privé.

Les ministres de la Santé de la CEDEAO ont aussi émis le vœu de mettre en œuvre des mesures plus concrètes pour assurer la disponibilité des fournitures médicales essentielles, y compris le matériel de laboratoire, et les équipements de protection individuelle dans la région et  promouvoir les efforts nationaux multisectoriels à partir de l’approche  » une seule santé  » pour mettre à profit l’impact.

Lançant les travaux, le  Premier ministre, Boubou Cissé a rappelé que la présence des ministres de la Santé de la CEDEAO et des  experts à cette réunion, convoquée d’extrême urgence, témoigne  de l’esprit d’anticipation et d’engagement sans faille à la résolution des problèmes de santé.

Il a précisé que la rencontre se tient à un moment très particulier pour nos pays, déjà confrontés à des défis tant sécuritaires, sociaux que sanitaires.  A l’en croire, l’objectif est de promouvoir une initiative commune pour prévenir l’introduction de la maladie par la mise en place des différents dispositifs, stratégies et sensibiliser les populations aux niveaux national et sous régional sur la conduite à tenir face à ce fléau.

Il affirmera que la récente crise sanitaire en Afrique de l’Ouest, causée par la maladie à virus Ebola, a enregistré environ 28.000 cas pour 11.000 décès.  » En Guinée, au Libéria, en Sierra Léone, au Sénégal et au Mali, cette épidémie a démontré non seulement les limites de nos systèmes de surveillance mais a aussi mis en évidence la nécessité d’une collaboration entre nos pays dans la gestion des problèmes de santé « , a indiqué l’orateur.

Il s’est dit persuadé que la présente rencontre sera empreinte de franchise, de sérénité et de courtoisie dans les échanges, pour cerner les objectifs prioritaires en matière de santé humaine, animale et environnementale par rapport à toutes les maladies émergentes et réémergentes.

Auparavant, l’ambassadeur de Chine, Zhu Liying, avait tenu à réitérer, au nom du gouvernement chinois, ses sincères remerciements au gouvernement malien, ainsi qu’à tous les pays de la CEDEAO, pour leur solidarité fraternelle et leur politique de coopération, d’amitié et d’ouverture vis-à-vis de la Chine en ces moments difficiles et compliqués.

» Face à ce défi mondial, nous sommes tous sur le même bateau. Mieux vaut la coopération fraternelle que la polémique politicienne ou la politisation du dossier de la santé. Pire encore, ce sont le racisme, la discrimination et même les exploitations économiques et politiques en profitant du malheur des autres« , a déploré l’ambassadeur.

En Afrique, a-t-il dit,  où le système de santé publique est relativement vulnérable, la Chine n’a cessé de faire des efforts.  » Même si aujourd’hui la Chine a d’énormes difficultés d’approvisionnement en matériels pour sa propre population, elle a fourni des milliers de kits de détection et d’analyses médicales pour l’Union Africaine dans le combat contre le coronavirus « , a tenu à préciser le diplomate chinois.

Et d’ajouter que tous les ressortissants chinois qui arrivent au Mali, même s’ils ne présentent aucun symptôme, se mettent en quarantaine pour 14 jours, à  domicile.

A sa suite,  le Directeur de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé a indiqué que, face à la transmission interhumaine associée à la propagation rapide dans un contexte de mondialisation, il devient urgent pour chaque pays de mettre en place des outils de surveillance et de diagnostic ciblant le nouveau coronavirus. Cela, afin de mieux préparer la réponse à d’éventuels cas ou à une  épidémie, a-t-il souligné.

Rappelons que l’initiative de la réunion d’urgence de haut niveau des ministres de la Santé de la CEDEAO, pour harmoniser les stratégies régionales de prévention, émane du ministre de la Santé et des Affaires sociales du Mali et de l’Organisation Ouest Africaine de Santé (OOAS).

Ramata TEMBELY

Source: l’Indépendant