Le terrain Calcio, en CII, a accueilli, du 23 au 29 novembre dernier, la 1ère édition de la Semaine Internationale du Dépistage. Organisés par l’ARCAD Santé Plus, les dépistages, effectués au cours des 7 jours de cette opération, ont concerné notamment le VIH/Sida, les hépatites, la drépanocytose, le diabète, la tuberculose, le cancer du col de l’utérus et du sein.

 

Initiée par la Coalition Plus, un réseau international de lutte contre le Sida et les hépatites virales, dont l’ARCAD Santé Plus est membre fondateur, la Semaine Internationale du Dépistage vise à sensibiliser les populations sur le dépistage, premier pas dans la lutte contre les maladies.

En effet, selon les données du  » Spectrum  » en 2019, dans notre pays, seules 43% des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique. Ce qui est bien loin de l’objectif fixé au niveau mondial de dépister 90% des personnes vivant avec le VIH à l’horizon 2020.

Concernant les hépatites virales, cette prévalence au Mali, en 2019, se situait entre 15-20% pour l’hépatite B et entre 4-5% pour l’hépatite C. Toutes les études faites au Mali démontrent que notre pays est un pays à forte endémicité.

Pour ce qui est du cancer du col de l’utérus, il vient en première position pour le cancer chez la femme, avec une fréquence de 26,6% et une incidence de 35,1% pour 100.000 habitants. Dans la majorité des pays en développement, en particulier au Mali, ce cancer est diagnostiqué généralement à un stade tardif au-delà de toutes possibilités thérapeutiques.

Quant au cancer du sein, il constitue, selon les données du service d’hématologie médicale au CHU du Point G, le deuxième cancer chez la femme, avec 1 755 cas par an. Sur ce taux, 80% des cas sont diagnostiqués en stade avancé.

En ce qui concerne la tuberculose, elle demeure au Mali un problème de santé publique avec une incidence estimée à 57 cas pour 1000 et 10.000 cas nouveaux sont attendus. Déjà, 7 038 cas de tuberculose, toutes formes confondues, ont été notifiés en 2016 contre 4 407 cas en 2015. On note environ 30% de cas manquants non diagnostiqués, selon les dernières données nationales.

A ces maladies, il faut ajouter la drépanocytose, dont l’ampleur, en 2020, se traduit par un taux de prévalence élevé du gène, de l’ordre de 12% de la population totale, représentant environ deux millions de personnes. Tandis que le risque pour un couple porteur de gènes de la drépanocytose de donner naissance à un enfant malade est de 25% à chaque grossesse.

Il y a aussi le diabète, dont la prise en charge correcte pose d’énormes problèmes, si le diagnostic est fait en retard. En effet, selon FID, au Mali, 3,2% de la population était diabétique en 2017 et une personne sur deux n’est pas diagnostiquée. Dans la plupart des cas, le diabète est reconnu au stade de complications aigues, responsables d’une morbidité et d’une mortalité importante en l’absence de traitement approprié et précoce.

Toutes ces maladies précitées ne sont pas une fatalité, à condition que l’on parvienne à se faire dépister à temps pour pouvoir ensuite initier un traitement. D’où l’initiation de cette Semaine Internationale de Dépistage, dont la première édition a été marquée par des opérations de dépistage sur le VIH, les hépatites, la drépanocytose, le diabète, la tuberculose, le cancer du col de l’utérus et du sein.

Cette Semaine aura été également mise à profit par l’ARCAD Santé Plus pour organiser des opérations de sensibilisation sur l’importance du dépistage ainsi que la distribution de masques pour aider les populations à se protéger contre la Covid-19.

Ramata S.Kéita

Source: l’Indépendant