Le Réseau ouest-africain de lutte contre la Tuberculose, le Sida et le Paludisme (WANETAM) tient, aujourd’hui, sa troisième réunion annuelle pour faire le point des activités et mener des réflexions stratégiques sur l´avenir de la recherche médicale en Afrique.

La rencontre réunira 11 pays africains et européens, notamment le Sénégal, le Burkina Faso, le Ghana, la Gambie, le Nigeria, le Togo, la Guinée Bissau, l’Angleterre, le Portugal, l’Allemagne et la Suisse. Il s’agira pour les différents spécialistes de cogiter sur les stratégies efficaces à adopter en vue de relever le défi de la concrétisation des résultats de recherche médicale clinique sur les pathologies concernées.
La troisième réunion annuelle de WANETAM qui se tient sous le thème : « Autonomiser les institutions de recherches cliniques africaines à travers le renforcement des capacités, le partenariat et le réseautage », est dédiée à feu Pr Ogobara Doumbo, un pionnier du Réseau. Ce prestigieux parasitologue et émérite chercheur, aura été sans doute la tête d’ampoule de la recherche dans notre pays voire à l’échelle africaine.
En prélude à cette rencontre les membres du Réseau étaient face à la presse, lundi dernier, pour expliquer le rôle et les missions de leur organisation. Pr Souleymane Mboup, coordonnateur de WANETAM, fait autorité dans la lutte contre le Sida. Il a déclaré qu’avant 2009, on avait remarqué des maladies liées à la pauvreté et contre les quelles les pays africains n’avaient pas les moyens de combattre.
« Ces maladies représentaient alors les principales causes de mortalité », a expliqué le conférencier principal. Selon lui, il fallait forcement des acteurs africains pour faire face à ces maladies. C’est en réponse à cette situation que le partenariat pour les essais cliniques des pays européens et ceux en développement (EDCTP) a mis en place quatre réseaux régionaux d’excellence en Afrique subsaharienne, y compris le WANETAM, dans le but de renforcer les capacités à mener des essais cliniques.
WANETAM a été créé en 2009 et regroupe 16 institutions africaines de 9 pays d’Afrique de l’Ouest et 4 partenaires européens. Il ressort des explications fournies par les conférenciers que dans le cadre de cette collaboration, des institutions plus fortes soutiennent les plus faibles pour le développement de la prochaine génération de chercheurs, ainsi que pour la mise en place des structures de soutien nécessaire à la conduite de la recherche dans le respect des normes de qualité. À ce jour, le Réseau a pu consolider un noyau de scientifiques qualifiés issus de pays francophones, lusophones et anglophones d’Afrique de l’Ouest. Plus de 100 jeunes scientifiques ont été soutenus à travers des formations transversales et spécifiques à court terme.
Six laboratoires ont été accrédités et de nombreux essais cliniques sont en cours dans divers sites du Réseau.
Mme Doumbo Safiatou Diarra, épouse de feu Pr Ogobara Doumbo, ajoutera que le Réseau a été créé pour s’occuper de la recherche des trois fléaux (Tuberculose, Sida et le Paludisme) et en plus Ebola. Pour le Pr Mahamadou Ali Théra, WANETAM a permis d’augmenter l’expertise africaine, d’évaluer des produits pharmaceutiques et de voir leur efficacité.

Fatoumata NAPHO

Source : L’ESSOR