Le « moi » comme « Je », devient un mal réel et le quotidien dans notre pays. Nos grandes familles et nos structures administratives sont les endroits qui façonnent notre image et notre esprit de patriotisme.   

Le ‘’moi’’ comme ‘’Je’’, un mal fort et déterminé ; déchainant dans les cœurs nous conduit à abandonner l’esprit d’équipe et de patriotisme. Un mal réel et très visible dans toutes les couches du pays. Que ce soit aussi bien dans nos familles que dans nos différentes structures administratives, le ‘’moi’’ comme ‘’Je’’ est devenu, il ne faut pas se le cacher, un mal quotidien. Dire ou faire un acte patriotique sans penser à soi, uniquement à soi, serait considérés par bon nombre de citoyens maliens comme une malédiction. Une malédiction qui sera dictée et colportée par-ci, et par-là comme c’est le cas du crieur public. C’est nous, citoyens de ce pays clamant notre amour pour le Mali qui parlerait ainsi sans le cacher aux yeux des étrangers.

Des étrangers qui propageront cet esprit, sinon cette mentalité qui est sans doute la nôtre. Ce qui rend la vie de nos expatriés difficile. Notre image est vendue et ternie sous toutes ces formes dans la malignité et dans un esprit de patriotisme. À nous de voir. Le ‘’moi’’ comme ‘’Je’’ dans nos familles est une situation qui n’est cachée à personne, en ce 21e siècle.

Les grandes familles sont éclatées à cause de ce ‘’moi’’ de malheur. Un ‘’moi’’ qui parle. Je ne suis pas en train de faire de la poésie lyrique, comme chez Victor Hugo, mais évoquer les faits réels se passant à longueur de journée sous le regard des plus hautes autorités sans aucune réaction. Cette union-là, autrefois solide, se dégrade davantage.

Les frères et sœurs ne s’entendent plus, des fraternités se déchirent à l’air libre. Les faits sont très clairs. Celui-là qui, ayant un peu de moyens, se sépare des autres pour aller se faire une place ailleurs. Ce qui fait que des familles nucléaires deviennent de plus en plus nombreuses. Ce ‘’moi’’ individuel s’est aussi infiltré dans nos vies administratives.

La plupart des secteurs publics sont devenus des espaces où on peut s’enrichir sans aucune sanction judiciaire. Chacun vise sa poche sans se soucier de la caisse publique de l’État. À ce niveau, les autorités judiciaires sont interpellées afin de supprimer absolument cette grande impunité. Cet esprit de viser l’intérêt global au profit de l’intérêt partiel ne nous habite plus.

La démocratie serait-elle la cause ?

De l’avènement de la démocratie à nos jours, la dégradation des mœurs et la hausse de l’esprit du ‘’moi’’ : sont devenues des facteurs destructeurs et répréhensibles. Le  »moi » comme  »Je’’ : est devenu malheur pour nous depuis que la démocratie est apparue dans nos vies. Oui, cela paraît une réalité que nul ne peut nier.

En se basant sur ces aspects, on pourrait dire sinon penser que ce régime jugé comme celui du peuple, serait l’une des sources de notre régression, tant sur le plan social que politique. Des exemples politiques pour illustrer cet état de fait ne manquent pas. La tournure que prend souvent notre situation politique à travers la formation de la nouvelle des gouvernements de plus de 30 membres. Tant tôt une équipe de large ouverture souvent composée de certains cadres de l’opposition. À notre avis, celle-ci se fait lorsque l’on veut satisfaire des intérêts politiques et privés. Ils ne penseraient qu’à leurs poches rien que leurs poches, vidant les ressources de l’État. Le  »moi » est responsable. Imaginer à l’époque, les Tièbilé Dramé, Amadou Thiam, etc., dans le gouvernement de l’ère IBK, c’était inimaginable. Au regard de leurs grandes luttes des propos lancés lors de la réforme constitutionnelle boudée par le mouvement « An tè Abana » et les événements postélectoraux de Soumi et ses poursuivants, à l’époque Tièbilé et… le « moi » est responsable. Alors, changeons de langage, et disons « -nous ou notre »

Moriba DIAWARA  

Source: LE COMBAT