Pour des raisons sanitaires et de non-respect des conditions d’utilisation exigées en la matière, le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche a interdit l’abattage d’animaux au niveau de l’Abattoir frigorifique de Bamako. Celui-ci ne remplissait plus, depuis un certain temps, les conditions d’utilisation digne d’un abattoir selon les résultats de nombreuses inspections des services vétérinaires sur le terrain. Cette décision de fermeture est entrée en vigueur depuis le 1er mai. Elle permettra à l’abattoir d’avoir un certain niveau d’hygiène et d’organisation pour garantir la consommation de la viande saine. L’annonce a été faite jeudi, au cours d’une conférence de presse co-aminée par les directeurs nationaux des services vétérinaires (DNSV), Dr Drissa Coulibaly et des productions et industries animales (DNPIA), Khalifa Dembélé.

 

Rappelant le contexte ayant abouti à cette fermeture, le directeur national des productions et industries animales a expliqué que la vocation d’un abattoir est de produire de la viande saine dans un environnement propre et assaini pour protéger la santé de la population. Khalifa Dembélé a estimé que l’Abattoir frigorifique de Bamako, créé en 1965, a subi plusieurs mutations avant d’être privatisé en 2002. « De cette date à aujourd’hui, nous avons constaté une dégradation progressive de son environnement.

Les services techniques (DNPIA et DNSV) y ont effectué depuis 2016 des missions de vérification pour voir dans quelle condition, les abattages se vont et des alertes ont été faites au PDG de l’abattoir. De janvier 2021 à aujourd’hui, plusieurs missions de la DNPIA, de la DNSV et des missions conjointes ont révélé des points de manquement par rapport aux conditions d’abattages qui n’ont pas été prises en compte par le PDG », a déploré le DNPIA.

Ces inspections des services techniques vétérinaires avaient mis l’accent sur cinq points appelés dans le jargon des services vétérinaires les cinq «M», a appuyé Dr Drissa Coulibaly. Le premier est l’assainissement de l’environnement immédiat et des infrastructures où est faite la production ; le second est relatif à la méthode utilisée pour produire la viande ; le troisième, le matériel utilisé ; le quatrième la main d’œuvre utilisée pour faire le travail et le cinquième concerne la matière : animaux vivants qui arrivent à l’abattoir et la viande qui en sort pour la consommation.

Les différentes missions d’inspections ont décelé des manquements quant au respect de ces cinq «M», a précisé le directeur national des services vétérinaires. Face à cette situation, a insisté Khalifa Dembélé, le ministre en charge de l’élevage a agi en fermant les lieux le temps que les conditions d’hygiène adéquates soient réunies afin de préserver la santé de la population. Ce qui n’est toujours pas le cas, car les conditions d’abattage restent toujours précaires, a expliqué le directeur national des productions et industries animales.

Avant la réouverture de l’Abattoir frigorifique de Bamako, il a été recommandé aux bouchers de s’orienter vers l’Abattoir frigorifique de Sabalibougou où les conditions d’hygiène nécessaires sont réunies.

Source : L’ESSOR