Un collectif pour le soutien à Adama Sangaré, Maire du District, incarcéré depuis le 22 octobre 2016, a vu le jour. Ce collectif, composé des militants de son parti et de ses collaborateurs, pense qu’il est arbitrairement arrêté et qu’il n’a aucune responsabilité dans l’affaire pour laquelle il se trouve aujourd’hui en prison. Il souhaite que la lumière soit faite pour qu’il recouvre sa liberté. Ceux qui s’agitent sont-ils réellement au sérieux ou bien c’est par solidarité entre camarades qu’ils font du bruit ? Les charges qui sont retenues contre Adama Sangaré ne sont-elles pas suffisamment graves pour penser à sa libération ? Les agitateurs savent-ils que ramer à contrecourant de la lutte contre la corruption s’est faire preuve de trahison du peuple malien ?

Soutien parmi les soutiens d’IBK pour son second mandat, le Maire du District, Adama Sangaré, membre du Comité Exécutif de l’ADEMA-PASJ, est écroué à la prison centrale de Bamako pour gestion opaque des fonds publics. Il est reproché au Maire du District  d’avoir détourné un demi-milliard de Franc CFA, fonds qui devrait servir à l’éclairage de certaines artères pendant les festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Mali. Au lieu que le collectif demande à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire, au grand bonheur du contribuable malien qui a été floué, il crie à l’acharnement et à la chasse aux sorcières. Sait-il réellement que cette affaire n’est que la face visible de l’Iceberg de ce qui pourrait être reproché à Adama Sangaré ? Selon l’ancien ministre de la justice garde des sceaux, Me Mohamed Ali Bathily, le Maire du District, Adama Sangaré, est au cœur des 50 % de tous les litiges fonciers de Bamako.

Selon Me Bathily, cité par notre confrère du journal Le Combat, il a été Ministre des domaines et de la Justice, et qu’il a  eu des dossiers sur Adama Sangaré qui dépassent l’entendement du commun des mortels. Adama Sangaré, martèle-il, a procédé à toutes sortes de vente de parcelles, avant de conclure  que ce dernier n’a même pas épargné des parcelles qui sont construites.  Me Mohamed Bathily  serait lui aussi un revanchard et  dans un règlement de compte ? Pour rappel, Me Bathily n’était pas à sa première sortie médiatique  contre le Maire du District, contre lequel, il a même porté plainte. En affirmant Urbi et orbi que le Maire du District serait au cœur de 50 % de litiges fonciers de Bamako, Me Bathily, loin de faire des affirmations gratuites, parle en connaissance de cause.

Le Collectif de soutien au Maire du District, au lieu de céder à la passion, comme ce fut le cas de cet autre collectif de soutien à Bakary Togola, aurait dû analyser tous les contours de l’affaire incriminant Adama Sangaré avant de se lancer dans une diatribe contre la Justice qui risquerait de coûter cher à celui qu’il défend.

En définitive, s’il est de tradition chez nous,   quand un ami, un collaborateur ou un membre du groupe ou du parti est confronté à des problèmes judiciaires, de se mobiliser, ne serait-ce que pour compatir à sa douleur, il est de bon ton en démocratie et en état de droit de répondre à ses actes. Surtout que ceux-ci dépassent largement la camaraderie ou l’amitié pour être une affaire d’Etat. Et quand c’est le cas, nul n’est au-dessus du droit et  nul n’est censé ignorer la loi.

Youssouf Sissoko   

 

Source: Infosept