Bien que la chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako ait annulé le 2 mars dernier, les poursuites contre les personnalités citées dans l’affaire dite « d’atteinte à la sureté de l’Etat », le procureur général du parquet, de plein droit, Idrissa Arizo Maiga, un expérimenté magistrat à la cour, a formulé un pourvoi en cassation pour annuler cette décision de mise en liberté des personnes inculpées. L’affaire s’est ainsi poursuivie, jusqu’à ce 19 Avril 2021, devant la cour suprême, pour voir rejeté le pourvoi en cassation du procureur général du parquet.

Cette décision n’est pas sans conséquences, puisqu’elle induit la libération des inculpés dont Ras Bath et le Directeur général de PMU-Mali, Vital Robert Diop. Est-ce un coup dur pour le parquet général ? Sans doute car il vient de voir son pourvoi annulé dans cette affaire définitivement tranchée par la cour suprême. Cet épilogue, bien que marquant clairement une « présomption d’indépendance » à la justice malienne, souligne aussi un autre versant de cette même justice. Celle d’une justice aux procédures bâclées, aboutissant à des non lieux, acquittements, ou abandons de poursuites, souvent spectaculaires, comme ce fut le cas de l’affaire dite des bérets rouges.

Un fait qui évoque bien des griefs de l’appareil judiciaire. Si l’arrêt de la cour suprême relaxe les personnalités inculpées dans cette affaire, elle résume dans la même veine, une procédure judiciaire à soigner, notamment l’intervention de la Sécurité d’Etat dans le dossier, alors que ce service n’a aucune qualité pour composer ou de transmettre des dossiers de poursuite à la justice, cela étant de la prérogative d’autres services comme la gendarmerie ou encore les officiers de police judiciaire. Malgré tout, le parquet général tenait à faire appliquer le droit qui aurait pu maintenir les inculpés dans les liens de l’accusation.

Ousmane Tangara

Source: Bamakonews