Après avoir observé  » une grève de protestation et de revendication  » de 120 heures, allant du 16 au 20 novembre dernier, le comité syndical de la SOMISY-SA, affilié au Syndicat national des constructions civiles, des mines et de l’énergie (SYNACOME), a déposé auprès de la direction de sa société un nouveau préavis de grève de cinq jours, à compter du 7 décembre prochain. Il compte aussi enchainer avec le mot d’ordre de cinq jours (du 14 au 18 décembre) de l’UNTM, à laquelle il est affilié via le SYNACOME.

Comme nous l’avons annoncé dans nos récentes parutions, c’est un bras de fer qui est désormais engagé entre la Direction générale de la société de la mine de Syama, contrôlée par la maison mère australienne  »Resolute Mining Limited » et le comité syndical. Ceci s’est traduit, depuis le mois d’août dernier, par une succession de grèves qui perturbent le fonctionnement normal de la mine.

Le comité syndical, après avoir fait le point de la dernière grève du 16 au 20 novembre, a conclu qu’il n’y a aucune avancée dans la satisfaction de ses différentes revendications. La Direction de la mine restant confinée à une position d’intransigeance. Face à cette situation, le syndicat, dont l’ultime arme reste la grève, a donc remis ça à travers un nouveau préavis. Si les négociations n’aboutissent pas, il entend observer un nouvel arrêt de travail du 7 au 11 décembre.

L’UNTM ayant également déposé un préavis de grève auprès du gouvernement pour le même mois, mais du 14 au 18 décembre, les miniers ne reprendront le travail que pour trois jours de travail avant de repartir en grève, toujours de cinq jours, soit un total de dix jours perdus en ce seul mois de décembre. Une situation qui risque de compromettre fortement les prévisions de production d’or de la société.

Il faut rappeler que, dans son préavis, le comité syndical s’insurge contre le non-respect des engagements contenus dans les différents procès-verbaux de conciliation et de ceux de la commission mixte par le directoire de la SOMICY-SA. Le Secrétaire général du comité syndical, N’Fa Doumbia et ses camarades exigent  » le retour immédiat et sans conditions de tous les travailleurs illégalement suspendus dans un projet de chômage technique et des travailleurs jusquelà en congé Covid-19, l’indemnisation totale desdits travailleurs, le respect de la liberté syndicale et du droit de grève et enfin l’arrêt de toute forme de discrimination et de l’emploi abusif des compagnies contractuelles des travailleurs temporaires et des expatriés aux postes permanents nationaux « . Sur ce dernier point, il ressort que la mine de Syama est celle qui emploierait le plus de travailleurs étrangers au Mali et, surtout, aux postes subalternes du commerce de la sécurité. Cela en violation de la législation malienne en la matière et contre l’avis de la Direction régionale du Travail de Sikasso. Une source proche de la société relève même que des fois, ce sont des Maliens qui assurent l’encadrement de ces travailleurs expatriés, dont certains arrivent sans grande notion des postes auxquels ils sont affectés.

Y. CAMARA

Source : l’Indépendant