Depuis que le désormais ex Général Moussa Sinko Coulibaly, a mis de côté sa vareuse pour s’habiller en péquin et se donner un air de présidentiable, je ne peux m’empêcher de me rappeler que c’est cet homme-là qui fut quand même le directeur de Cabinet d’un certain Amadou Haya Sanogo, sur les épaules duquel il s’était projeté dans l’attelage gouvernemental de la Transition sous Dioncounda Traoré.

Ou peut-être suis-je devenu sénile à cause de l’âge pour confondre torchons et serviettes, au point de prendre le Moussa Sinko Coulibaly membre d’un très opaque Cnrdre pour celui qui se trouve actuellement projeté au-devant de l’actualité, comme le sauveur d’un Mali en danger.

Mais depuis son passage à l’émission “Politik” d’Africable, je me suis ressaisi, comprenant que je ne m’étais pas trompé. Il s’agit bien du même Moussa Sinko Coulibaly, qui a d’ailleurs reconnu, avec des mots à peine audibles, que le coup d’Etat n’est pas souhaitable car il existe des voies démocratiques pour s’exprimer et tenter d’infléchir le cours des choses, après avoir déclaré que le Général Amadou Haya Sanogo Sanogo est, et reste son ami.

Bon, une faute avouée, même à mots couverts, est à moitié pardonnée. Comme nous l’enseigne un célèbre adage. Que faut-il faire de l’autre moitié ? Elle bénéficiera d’un enterrement de première classe, selon la vision d’un confrère qui justifie ses bêtises éditoriales ainsi : “J’ai appris par mon métier que les Maliens oublient vite donc je ne me soucie pas de ce qu’ils disent. Je gère la sauce qui arrose mon riz blanc et le reste on verra !”.

C’est ce qui explique certes que nous ne sommes pas dans un pays normal où les choses se font normalement. En d’autres termes, le pays a encore du mal à se relever de sa maladie de 2012 qu’il faut guérir certainement par des remèdes préparés à partir des agents pathogènes qui l’avaient infecté un jour de mars 2012. Pourquoi pas, c’est ce que l’on fait bien avec les vaccins, non ? Raison pour laquelle d’ailleurs, lui, Moussa Sinko, et ses amis qui vont lancer officiellement dans deux jours le Mouvement populaire pour l’alternance, peuvent se prévaloir des prétentions de remettre de l’ordre dans ce pays. Et ric-rac !

Peut-être qu’à travers leur courte expérience de la gestion des affaires publiques ils ont vite appris et savent par quel bout tenir les multiples problèmes qui nous assaillent. Mais surtout, s’agissant de Moussa sinko, il sait certainement très bien comment on fabrique un président de la République au Mali, pour avoir eu la main à la pâte. De toute façon, un embouteillage s’annonce déjà à la ligne de départ de la course pour Koulouba au mois de juillet prochain, avec les nombreuses candidatures déclarées, suggérées et souhaitées. Cela renvoie à l’image d’un malade couché et autour duquel se bousculent de prétendus praticiens, chacun déclarant pouvoir le guérir. Mais attention aux charlatans qui se font passer pour de vrais médecins !

A.B.N. 

 

Source: Aujourd`hui mali