Pas de délestage, assure EDM qui signale des incidents mineurs sur les réseaux

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L’heure n’est pas encore à l’alerte générale, mais les interruptions de fourniture d’électricité intervenues ces dernières nuits et la reprise du ronronnement facilement identifiable des groupes électrogènes devant les magasins et autres structures dans la capitale font resurgir le spectre du délestage énergétique. Dans la nuit de mardi à mercredi, une grande partie de Bamako s’est vue brusquement sevrée d’électricité. Les mordus du ballon rond en ont eu pour leur compte puisque la coupure de courant a coïncidé avec l’heure de la retransmission des matches retour de la Ligue européenne des champions.

Naturellement les usagers des services d’EDM sont allés très vite aux conclusions. Le temps de la disette est arrivé, ont-ils diagnostiqué, avec son corollaire de délestages. La conclusion ainsi tirée est compréhensible quand on sait que la période de canicule représente un moment de grande consommation, dépassant même les capacités de production de l’entreprise EDM. Mais pour cette fois-ci, la rupture récente de service énergétique relève uniquement d’une simple panne technique au niveau des points de transits communément appelés postes de distribution d’électricité. C’est l’apaisement qui est donné par la direction générale de EDM. Dans un communiqué diffusé pour l’occasion, la société indique que « des pannes sont survenues sur les grosses liaisons de transit de l’électricité entre les centrales de production et les zones de consommation ». Cela a provoqué depuis mardi de longues coupures dans la fourniture de l’électricité dans nombre de quartiers, ajoute le communiqué, tout en précisant que cette situation ne résulte pas d’un déficit de production entrainant des délestages.

Pour le conseiller à la communication de la société, Tiona Mathieu Koné, l’on est encore loin des délestages. Les coupures actuelles qui interviennent temporairement ne sont dues qu’à des incidents mineurs sur les réseaux. Pendant la période de forte consommation, explique Koné, il y a ce qu’on appelle un phénomène de faiblesse qui se révèle au niveau des réseaux de distribution. Cette situation est liée à plusieurs facteurs. En premier lieu, intervient la forte consommation en énergie qui entraine une surcharge sur le réseau, comme c’était d’ailleurs le cas au niveau des centrales de Darsalam et Balingué où des cas de disjonction avaient été signalés. A cela, il faut ajouter les incidents dus aux travaux de génie civil en cours actuellement dans bon nombre de points de passage des câbles de EDM. Ces creusements de canaux ont par endroits fortement endommagé les câbles souterrains de la société, entrainant des coupures momentanées, note notre interlocuteur qui précise que des dispositions sont en cours pour circonscrire ces coupures intempestives.

En effet, si les coupures sont difficiles à supporter pour les usagers, elles portent préjudice à la société elle-même qui met un temps relativement long à en localiser l’origine surtout lorsque les câbles souterrains sont en cause. Cette situation cependant est en voie d’être résolue. EDM dispose désormais d’un car adapté aux recherches des pannes souterraines. Cet équipement basé sur une technologie de pointe vient compléter les programmes de renforcement du dispositif énergétique via les travaux d’installation des générateurs dans les centres isolés. Dans le proche avenir, la poursuite du projet d’interconnexion énergétique avec la Côte d’ivoire et l’entrée en production du tout nouveau barrage hydroélectrique de Félou devront, l’une dans l’autre, reléguer les désagréments qui surgissent encore au rang de mauvais souvenirs.

L. DIARRA