Depuis quelques années, les festivals en l’honneur d’une communauté ou d’une région se multiplient. Même si elles sont l’expression d’une diversité culturelle, ces manifestations atteindront difficilement leurs objectifs de façon isolée.

 

Motivé par l’évolution de la crise sécuritaire, qui a mis à mal le secteur touristique dont vivait en partie la région de Mopti, le festival Ogobagna de Bamako visait la création d’un « cadre d’expression culturelle » dans le souci de sauver des acteurs qui « s’appauvrissaient et risquaient de tomber dans l’intégrisme ». Mais l’initiative, soutenue par l’association Ginna Dogon, n’est pas un « festival communautaire » parce qu’elle réunit « ceux qui aiment la culture pour magnifier les cultures du Mali », se défend M. Amassagou Dougnon, Président de la commission d’organisation. Initié par « un fils du terroir à la conquête de sa culture, peu valorisée », le festival Nagnerki se veut aussi rassembleur. Au delà de la culture et du symbole du nagnerki, l’arbre dont sont issues les lames du balafon « intégrateur », il se veut un véritable outil de développement de la ville de Sikasso, afin que ceux qui détiennent « le savoir-faire en vivent ». La capitale du Kénédougou doit devenir une « région touristique » et ce rendez vous annuel permet de recenser le patrimoine culturel de la zone et de faire du balafon un instrument qui unit au-delà des frontières, selon M. Kassim Bengaly, son promoteur. Retour aux sources Pour sa première édition, à la fin du mois de mai, le festival Bwa n’en est pas moins ambitieux. Malgré son nom, il se défend d’être dédié à une seule ethnie. C’est « au regard de ce que traverse notre pays » que l’Association des jeunes du Mali pour le développement humanitaire prône le retour à nos « valeurs sociétales ». « L’intégrité, le respect du bien public notamment, qui sont des valeurs qu’incarne encore cette ethnie, d’où ce choix », explique M. Michel Zerbo, l’initiateur. Promouvoir les valeurs d’une ethnie pour « impacter la vie de la Nation », c’est son objectif. Le festival Bwa veut donc être un cadre de « sauvegarde de nos valeurs cardinales », en « complémentarité » avec toutes les autres cultures. Car aucun festival « purement communautaire n’est viable », insiste M. Dougnon. Si Ogobagna est conscient d’avoir « inspiré », ses organisateurs souhaitent que ceux qui ont des « initiatives communautaires » s’associent pour « magnifier la culture malienne ». C’est pourquoi, chaque année, le festival met à l’honneur une autre communauté.

Source : Journal du Mali