Suite à une altercation à Rabat entre l’agent comptable de l’Ambassade du Mali au Maroc, Mme Fadimata Mahamane Dicko, et la troisième conseillère de l’Ambassadeur, Binta Tiendé Coulibaly, cette dernière a été convoquée dare dare à Bamako pour y être écrouée. L’affaire n’aurait pas fait couler tant d’encre et de salives dans les milieux diplomatiques et judiciaires si l’époux de la plaignante, qui ne voulait rien entendre, n’était personne d’autre que le tout puissant Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, Idrissa Arizo Maïga,. On se demande si elle est soutenue par son époux ou si elle a profité de la position de ce dernier pour porter plainte contre sa collègue et la faire écrouer pour coups et blessures.

Suite à une altercation avec la troisième conseillère de l’Ambassade du Mali, dame Binta Tiendé Coulibaly, le 22 juillet 2020, l’agent comptable, Mme Maïga Fadimata Mahamane Dicko, porte plainte contre cette dernière. Qui sera finalement convoquée à Bamako par le procureur de la Commune IV la semaine derrière, via la Brigade de recherche de la gendarmerie de Camp I de Bamako.

Informé qu’une citation est déposée au nom de son cadre au ministère des Affaires Etrangères, l’ambassadeur instruit à Binta de rentrer à Bamako à ses frais (faute des sous dans les caisses de la mission diplomatique) et que son billet lui sera remboursé.

De bonne fois, la 3e conseillère décide de répondre à la convocation. Elle prend un vol le dimanche 7 février 2021 et le lendemain lundi 8 février 2021, elle se présente à son Département à Koulouba où elle se fait remettre une convocation avec un ’soit transmis’’ lui intimant de se présenter dès le lendemain à la gendarmerie. Elle s’y rend et audition dura 7 heures d’affilée. A 20 h, l’adjoint du commandant de brigade chargé de l’enquête lui notifie sa mise en garde à vue. Elle passe effectivement une nuit blanche dans un bureau certes climatisé en attendant d’être conduite le mercredi matin devant le Procureur de la République près le Tribunal de la Commune IV. Mais les pandores du Camp I la laissent partir à la maison avec une nouvelle convocation de revenir jeudi à 10 H.

Jeudi, comme prévu, elle est présentée au procureur du tribunal de grande instance de la commune IV où l’attendait manifestement un mandat de dépôt déjà prêt et Binta est immédiatement conduite à la prison de Femmes à Bolé.

Comment en sont-elles arrivées aux mains ?

Mardi 22 juillet 2020 matin, la troisième conseillère de l’Ambassade apprend de la secrétaire que les salaires sont tombés. Elle demande à cette dernière d’aller prendre le sien avec l’agent comptable Fadimata Mahamane Dicko car nouvellement venue, elle était jusque-là payée sur billettage. Lasse d’attendre, la secrétaire qui ne venait pas, elle ralle celle-là qui lui répond alors d’aller elle-même prendre son enveloppe dans le bureau de l’agent comptable au rez-de-chaussée de l’immeuble.

Mais une fois en possession de son enveloppe, elle dit à l’agent comptable, avec qui elle avait déjà eu des antécédents, que cette dernière peut la priver de tous ses droits sauf de son salaire qui est le fruit de ses labeurs. Elle a la maladresse de tapoter avec l’enveloppe la joue de l’agent comptable qui réagit vivement. Au cours de l’altercation qui s’ensuivit, chacune a donné et pris des coups comme en attestent les égratignures sur leurs corps.

La bonne foi de la dame ne souffre l’ombre d’aucun doute. Car, elle a pris à ses frais son billet d’avion pour répondre à la convocation de la justice. Preuve qu’elle a regretté de s’être emportée car ayant subi plusieurs frustrations de la part de son adversaire, elle lui a tout de même présenté ses excuses. Une mission dépêchée à Rabat pour faire la paix des braves n’est pas parvenue à apaiser la plaignante.

Sommes –nous devant un cas où « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir». Jean de La Fontaine : Fables, Les Animaux malades de la peste (1678).

Affaire à suivre !

AK Dramé

Une diplomate en prison pour l’humilier ?

Ce mandat de dépôt décerné le 11 février dernier contre une diplomate en fonction à l’Ambassade du Mali à Rabat suite à une plainte pour coups et blessures volontaires suscite moult interrogations au niveau du Tribunal de Grande instance de la Commune IV du district de Bamako.

La diplomate a regretté son malheureux geste et a présenté des excuses. De Rabat à Bamako, toutes les tentatives de médiation ont échoué. Toutes les démarches auprès du proche de la plaignante, dont le mari est un haut placé au Parquet général de la Cour d’Appel, se sont brisées sur «un mur de béton souterrain».
Selon l’article 123 du Code de Procédure pénale, «En matière correctionnelle, si la sanction encourue comporte une peine d’emprisonnement la détention provisoire peut être ordonnée :
– lorsque la détention provisoire de l’inculpé est l’unique moyen de conserver les preuves ou les indices matériels ou d’empêcher soit une pression sur les témoins soit une concertation frauduleuse entre inculpés et complices;
– lorsque cette détention est nécessaire pour préserver l’ordre public du trouble causé par l’infraction ou pour protéger l’inculpé, pour mettre fin à l’infraction, pour prévenir son renouvellement ou pour garantir le maintien de l’inculpé à la disposition de la justice ;
– lorsque l’inculpé se soustrait volontairement aux obligations du contrôle judiciaire».
A la lecture de cet article, la délivrance de ce mandat de dépôt suscite des interrogations. La proximité de la plaignante avec un haut magistrat du parquet de la Cour d’appel de Bamako a-t-elle pesé lors de cette décision ? S’agit-elle d’une manœuvre visant à humilier une dame qui a montré toute sa bonne foi en quittant le Maroc pour venir répondre à la convocation de la justice de son pays ? Qu’est-ce qui empêchait donc le tribunal de laisser la dame en liberté en attendant le jour de l’audience fixé au 2 mars prochain ? La diplomate n’a-t-elle pas prouvé sa bonne foi en prenant son billet d’avion pour répondre à la convocation de la justice de son pays ? En quoi le fait de la laisser en liberté peut gêner la procédure ?

Affaire à suivre

Source: Le challenger