Depuis quelques jours, le maire de la Commune rurale de Kaladougou, Yacouba Dowélé, et certains de ses conseillers, ne soufflent plus dans la même trompette. Quinze de ses collaborateurs sur 23 reprochent à l’édile des actes de malversations financières. Ils déclarent avoir décelé plusieurs millions de F CFA de manque à gagner, ce qui entrave le développement de la Commune.

 

La hache de guerre entre le maire et des conseillers de la Commune de Kaladougou (Dioïla) n’est toujours pas enterrée. Ils sont 15 conseillers sur 23 à crier à la mauvaise gestion orchestrée par le maire principal, Yacouba Dowélé. A la tête de la mairie depuis 2 ans, les conseillers estiment que les lignes peinent à bouger. Le bilan est, selon eux, négatif.

Dans une lettre adressée au préfet, ils ont mis en exergue les griefs reprochés au maire. Dans le document, il ressort globalement que ces conseillers reprochent au maire Yacouba Dowélé, une mauvaise gestion de la cité et de la Commune. “Vous avez créé un gouffre d’argent à la mairie pour piller celle-ci par des factures fictives. Il faut aussi signaler que la ligne budgétaire de la mairie est néant, à cause des caisses parallèles créées par vous pour saigner la mairie. La gestion de la mairie est devenue un héritage. Il ne nous consulte pas avant de prendre une décision. Souvent il y a des actions qui se passent à la mairie que nous ignorons. Mais qu’il sache que nous n’allons jamais laisser détruire la Commune. Nous sommes venu pour développer la Commune et non pour piller les sous”, ajoute un conseiller du nom de Soumaila Coumaré. Celui-là même qui fait office de 1er adjoint à l’édile de la Cité de Banico, dénonce tendance au clanisme.

Les auteurs de ce tract fustigent aussi le fait que le redéploiement des employés par rapport à leur compétence, leur formation ne respectent pas la procédure normale. Il s’agit surtout de l’approche par compétence. C’est pourquoi, il s’est fait entourer des agents non qualifiés. Pour quel objectif ? S’interroge M. Coumaré, qui ne se retrouve pas dans le système. “Monsieur le maire, nous vous rappelons à une réforme morale afin que tout revienne à l’ordre”, exhortent les conseillers opposants. Aux accusations de malversations financières présumées, décelées par ses opposants à la mairie, il faudra désormais ajouter des soupçons de “recrutement fantaisiste”. En clair : favoritisme et/ou népotisme, ajoutent-ils.

Cavalier seul

Les conseillers ne sont pas seuls à être remontés contre le maire Yacouba Dowélé. Les commerçants aussi ne sont pas satisfaits. Ils se plaignent de ses mesures de disparités. “Certains ont déposé des cautions pour l’accompagnement et l’avancement de la Commune de Kaladougou. L’objectif était de contribuer à l’aménagement de certains sites d’affaires qui peuvent générer des ressources. Mais à la grande surprise, le maire est venu avec des taxes non standards. Problèmes : nous sommes obligés de payer les loyers et autorisations selon la tête du client…”, avoue un commerçant.

Une source bien introduite nous laisse entendre que le maire est loin de mettre en pratique la feuille de route à lui assignée par le conseil municipal. D’ailleurs, cette rencontre semestrielle des élus avait été plusieurs fois reportée. Mais lorsqu’il s’est débrouillé à réunir les conseillers, Yacouba Dowélé a superbement mis à côté les recommandations qui lui avaient été faites. Il s’agissait de la création d’une commission chargée de gérer la coopération décentralisée et la communication, l’amélioration de ses rapports avec les différents acteurs et observer le droit de réserve, être plus réceptif que réactif, être humble.

Il avait aussi été recommandé au maire de geler les recrutements, redéployer le personnel pour une efficacité de service en collaboration avec la commission municipale appropriée et sur proposition de son 1er adjoint afin d’éviter les caisses parallèles et mettre fin à l’arnaque.

Tout laisse à croire que la bonne gouvernance est loin d’être un système dans la commune de Kaladougou. Selon certains usagers, elle se trouve paralyser depuis plus de 2 ans par la faute du maire puisque l’obtention de certains documents est devenue un luxe. Parmi lesquels l’acte de mariage. Tout déclarant paye 35 000 F CFA cash.

Dans notre volonté de recouper les faits, nos démarches n’ont pas été couronnées de succès. Les proches du maire se sont seulement contentés de dire qu’il travaille pour mettre en œuvre ses engagements.

Adama Diabaté

L’Indicateur du Renouveau