Selon le sociologue, Dr. Moussa Coulibaly, la nouvelle loi peut être le levier de la refondation du Mali dans la mesure où les Maliens, dans leur grande majorité, ont la volonté de créer les conditions qui permettront au pays de retrouver le chemin de la stabilité. Tous les acteurs politiques, la société civile et l’ensemble des forces patriotiques doivent se faire confiance et s’écarter des préjugés sur les intentions des uns et des autres.

Dr. Coulibaly estime que les autorités de la transition doivent veiller à ce qu’on n’assiste pas à des conflits de compétences entre les différentes entités chargées des élections, notamment AIGE et le ministère de tutelle. Pour lui, l’urgence est que chaque acteur doit faire violence sur lui-même pour dépassionner l’enjeu qui dépasse la simple désignation d’un président ou des députés, mais qui doit viser une stabilité institutionnelle avec en toiles de fond le retour de la sécurité, le retour de l’administration partout sur le territoire et enfin le décollage économique.

Ces élections, à ses yeux, doivent être l’occasion pour le Mali de démontrer que malgré les turpitudes et les errements démocratiques nous restons ce grand peuple qui a eu l’honneur d’écrire dans les annales de son histoire, la première constitution qu’est la charte de kurukanfuga. Par ailleurs, notre Sociologue pense que les candidats doivent s’engager solennellement devant le peuple, au nom des victimes des différents massacres, de ne pas s’aventurer dans une contestation post-électorale qui ne fait qu’isoler notre pays en l’isolant aussi des objectifs pour lesquels les Maliens se sont mobilisés depuis bientôt 3 ans.« En tirant les leçons d’un douloureux passé récent, certaines dispositions de la loi électorale permettront sûrement d’assurer au scrutin la nécessaire impartialité dont il a besoin : il s’agit par exemple de l’interdiction de toute forme de campagne dans les lieux de culte sous peine d’emprisonnement et d’amende », explique-t-il.

En effet, la disposition concernant la candidature des autorités de la transition, notamment celle de la « grande muette » est sans aucune opacité.  Il faut démissionner ou solliciter la retraite pour être candidat. A en croire Dr. Coulibaly, cette disposition assure au scrutin, les conditions de la transparence. Ce qui est absolument nécessaire, pour lui, c’est la confiance mutuelle entre les acteurs d’où cette obligation de maintenir un climat d’échanges fructueux et sincères. « La loi électorale la mieux élaborée ne peut assurer les conditions d’un vote transparent que si les acteurs qui se font confiance, en mettant en avant l’intérêt du pays », préside-t-il.

Il rappelle que l’histoire récente de la démocratie la plus solide au monde l’atteste. Aucun observateur averti n’aurait imaginé même dans un rêve l’assaut du capitole des États-Unis par des milliers d’émeutiers radicaux, le 6 janvier 2021, suite à des contestations postélectorales.

Ibrahima Ndiaye

Source: Mali Tribune