« Il faut que les nouvelles autorités de la transition prennent en compte nos revendications pendant longtemps restées lettre morte avec l’ancien régime », dixit le sergent-chef, Aziz Dembélé, non moins président du syndicat du renouveau de la police nationale du Mali.

 

Ces propos, il les a tenus au cours d’un entretien qu’il a bien voulu nous accorder. En effet, ce jour, il était entouré par les sergents Adama Diakité et Boubacar Sérémé, tous les deux, membres du syndicat dont il préside les destinées.

La question du recrutement de l’année 2018 à la police nationale; la nomination d’un fonctionnaire de la police au poste de secrétaire général du département; la dotation individuelle en arme et la situation de leur collègue, le célèbre inspecteur Papa Mamby Kéîta alias l’épervier du Mandé, actuellement en exil forcé en France étaient entre autres les sujets que nous avions abordés avec les syndicalistes de la police.

Sur le premier point, le sergent-chef Aziz Dembélé a fait savoir que plusieurs jeunes gens qui avaient concouru afin de pouvoir intégrer le corps de la police nationale, après avoir passé avec succès à l’épreuve écrite, avaient malheureusement été recalés à l’oral. Des pourparlers entre le syndicat et l’ex-ministre le général Salif Traoré avaient abouti sur une éventuelle prise en charge de leur revendication qui consistait à repêcher un bon nombre de ses jeunes afin d’étoffer l’effectif de la police et par la même occasion donner aux leurs de l’emploi.

Cette promesse faite par l’ex-ministre suivie d’un budget alloué à cet effet n’a jamais vu le jour, a-t-il déploré notre interlocuteur .

Concernant la question de la nomination d’un fonctionnaire de la police au poste de secrétaire général du département, le président du syndicat du renouveau de la police nationale du Mali croit savoir, qu’il ne faut pas politiser, un tel poste qui est névralgique et capital dans la vie et le bon fonctionnement des prises de décision au sein de la police. « J’estime au temps que mes collègues qu’il y a au sein de notre brave police des hommes et des femmes qui ont la carrure, le niveau et l’expérience pouvant leur permettre de mener à bien ce poste, » dira le sergent-chef Aziz comme pour interpeller nos plus hautes autorités.

Et qu’en est-il  du sujet très sensible qu’est la dotation de chaque agent de police en arme ? Sur ce point, notre hôte s’est montré un peu étonné de savoir qu’il se trouve parmi les policiers en général et plusieurs des nouveaux entrants qui ne possèdent aucune arme. « Cela peut sembler comme fantaisiste, mais, croyez-moi, au moment où je vous parle, il y a des policiers qui se font agresser et même tuer parce qu’ils sont désarmés face à des bandits lourdement armés. Cela est inadmissible, car, comment voulez-vous qu’un policier qui n’a aucune arme puisse se défendre lui-même à fortiori une autre personne dans la population ? », s’est-il demandé tout en lançant un cri de cœur et un appel pressant aux nouvelles autorités de la transition ?

Pour terminer cet entretien comme en chœur, le sergent-chef Aziz et ses deux collègues syndicalistes se sont appesantis sur le cas de celui qu’ils considèrent comme étant une référence pour plusieurs jeunes policiers.

En effet, parlant du célèbre inspecteur Papa Mamby Kéîta alias l’épervier du Mandé qui se trouve depuis déjà quatre années en exil forcé en France, nos défenseurs des droits du personnel de la police nationale se disent outrés du sort que subit à tort ou à raison, celui qui diront-ils a servi loyalement cette nation pendant plusieurs décennies. Papa, ont-ils témoigné, mérite plus que ce sort qui est le sien aujourd’hui. «Nous avons le cœur qui saigne d’assister impuissant à ce que nous qualifions d’injustice faite à un policier qui s’est sacrifié pour donner à ce corps ces lettres de noblesse. L’épervier représente à nos yeux l’exemple du policier qui mérite d’être à titre exceptionnel réhabilité et promu en guise de reconnaissance pour les bons et loyaux services qu’il a rendus à notre pays. En voilà un grand homme qui avait en son temps rendu possible des missions qui étaient presque impossibles pour beaucoup dans le cadre des enquêtes pour mettre hors d’état de nuire des bandits de grand chemin. Alors, c’est ici le lieu pour nous d’inviter les nouvelles autorités à prendre à bras le corps ce dossier afin que notre ainé Papa puisse rentrer et qu’il soit réhabilité comme le souhaitent les valeurs de chartes de ce nouveau Mali qui est en train de voir le jour dans la justice ». C’est par cet appel tel un cri de cœur à l’endroit des nouvelles autorités de la transition que nos syndicalistes de la police vont prendre congé de nous en espérant que leurs revendications auront un écho favorable auprès de qui de droit.

Tchéwi Adams Konaté

LE COMBAT