La cérémonie de sortie de la première promotion de l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de la communication a eu lieu le samedi 18 juin 2022 au CICB. Les 21 récipiendaires ont reçu leurs diplômes de licence professionnelle en journalisme après six semestres de cours, soit trois années scolaires. Cette première promotion a été baptisée Diomansi Bomboté, l’un des initiateur et formateur de l’école.

Présidée par Dr. Choguel Kokalla Maïga, la cérémonie a enregistré la présence de Me Harouna Mamadou Toureh, du ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’administration, de Pr. Amadou Kéïta, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, d’anciens ministres, de Bréhima Camara, directeur par intérim de l’ESJSC, de Pr. Alassane Diakité, directeur sortant de l’ESJSC, des organisations patronales et syndicales du secteur de la communication au Mali et les récipiendaires.

Première école publique de formation en journalisme, l’Ecole supérieur de journalisme et des sciences de la communication vient de mettre sur le marché de l’emploi ses premiers produits. Il s’agit de 21 étudiants spécialisés en télévision, radio et presse écrite.

Selon Bréhima Camara, directeur par intérim de l’ESJSC, ces étudiants qui viennent de sortir ont effectué deux stages à la suite desquels ils ont rédigé leurs mémoires. Lors de ces stages, a-t-il poursuivi, l’établissement a eu de très bons échos venant des différentes entreprises d’accueil. Pour lui, c’est un baromètre, un témoignage, car ils sont sur la bonne voie.

Ils ont été baptisés “Promotion Diomansi Bomboté”. M. Bomboté, journaliste émérite, a formé plusieurs générations de journalistes au sein du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) de Dakar. La promotion dit mesurer le poids de ce nom. “Ce n’est pas facile de marcher sur les traces de Bomboté, c’est notre doyen. Il fait partie de nos encadreurs et c’est de lui que vient l’idée de création de cette école et c’est quelqu’un qui a formé la majorité des professeurs qui nous dispensaient des cours. On sait qu’on ne pourra pas atteindre son niveau, mais on fera de notre mieux à travers tout ce qu’il nous a appris et tout ce qu’il continue de nous apprendre”, a promis Aminata Cheick Tall, porte-parole des récipiendaires.

La naissance de cette école qui fut un long combat est aujourd’hui un soulagement pour les anciens du métier qui pensent que la relève sera assurée. “C’est progressivement qu’une relève s’exerce. Le corps professoral est constitué à majorité de journalistes qui ont 40 à 50 ans de métier, dont le baptême donné à notre aîné, notre doyen Diomansi Bomboté nous honore tous. Généralement, au Mali et parfois en Afrique, c’est quand on n’est plus qu’on pense à vous honorer et il a eu la chance d’être honoré de son vivant”, s’est réjoui Tiona Mathieu Koné, formateur à l’ESJSC.

Quant à Diomansi Bomboté, qui n’a malheureusement pas pu effectuer le déplacement pour des raisons de santé, dans son discours lu par Salif Sanogo, il a fait savoir que l’exigence professionnelle qui prend appui sur la conscience personnelle est nécessairement conditionnée par l’élaboration de pratiques rigoureuses, des principes et des codes de déontologie, une éthique professionnelle qui nous font l’obligation de traquer les faits avérés et de les exposer avec exactitude, bref, d’agir de manière indépendante et responsable.

Il a ajouté que ce haut degré de responsabilité exige une maîtrise exemplaire de la pratique de la profession et que c’est à cela que s’attèle l’enseignement de notre école de journalisme. Le parrain poursuivra que la légitimité du journaliste se fonde sur sa capacité à assumer pleinement la liberté responsable des médias.

“La déontologie journaliste apparaît alors comme une sorte de tables de la loi en matière professionnelle. Elle est impersonnelle et s’applique normalement en tout temps et en tous lieux.  Le travail journalistique ne doit s’inscrire dans aucune volonté de plaire ou de nuire. Le journaliste arbitre les faits de façon neutre. Cette posture n’est pas de tout repos, tellement le journaliste est au confluent de tant d’intérêts inconciliables. En voulant faire ce qu’il estime en âme et conscience être son travail, il arrive qu’il s’attire une bonne dose de haine de la part de ceux qu’il dérange”, a-t-il souligné.

A l’en croire, ce qui lui a valu d’être retenu comme parrain de cette promotion peut être perçu comme la reconnaissance d’un investissement personnel.

“Mais cet investissement à lui seul, même s’il est bien réel est dérisoire. C’est toute une équipe à laquelle je faisais allusion tantôt qui, à travers ma personne, est saluée. Au nom de tous, je dis merci. Merci M. le ministre Pr Amadou Kéïta, merci à vous tous mes collègues, merci aux jeunes sortants pour l’immense honneur que vous me faites, que vous faites en vous lançant dans la profession de journaliste”, a-t-il conclu.

S’adressant aux récipiendaires, il signalera que leur défi, en tant que jeunes journalistes maliens, est de faire en sorte que la presse malienne ne soit pas réfractaire à la culture démocratique. Pour qu’elle soit toujours fière d’eux, il les invite à rester fidèles aux principes que leur école leur a inculqués et que c’est ainsi qu’elle sera fière d’eux et tout le peuple malien aussi.

Le Pr. Amadou Kéita, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a rappelé que tout comme la création de l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de la communication en 2015, notre pays vient de faire le pari de la diversification de l’offre de formation par l’adoption par le Conseil national de transition, des projets de lois des trois nouvelles universités.

“Ces universités contribueront sans aucun doute à mettre un frein à l’accumulation des défis structurels de notre système d’enseignement supérieur, mais aussi et surtout elles seront un pôle de développement des régions de Gao, Sikasso et Tombouctou. Le chantier était et reste le même pour notre école de journalisme. En effet, elle a pour finalité de contribuer à améliorer le visage de nos organes de presse nationaux, publics et privés, en mettant à leur disposition des professionnels de grande société”, indiquera-t-il.

A l’entendre, malgré les difficultés auxquelles l’école de journalisme est confrontée, elle est parvenue à des résultats tangibles dont la qualité mérite d’être saluée. Par sa voix, le gouvernement a adressé ses sincères félicitations à l’ensemble du personnel d’encadrement de l’école.  Notons enfin que la promotion compte trois majors : Boubacar Diallo pour la presse écrite, Kouane Diarra pour la radio et Aminata Simpara pour la télé.                                

Marie Dembélé

Source: Aujourd’hui-Mali