Des milliers d’élèves des écoles publiques du Fondamental de Bamako ont marché ce lundi 13 janvier 2020 sur la Primature bloquant ainsi quelques artères principales de la ville. Les marcheurs se sont rendus à la Cité ministérielle de Bamako en scandant «on veut étudier».

 

L’image est forte. Mais, ce qui semble être une sortie spontanée est en fait un mouvement suscité par un collectif de parents d’élèves dénommé «Mouvement la Voie de la Commune V». Le 9 janvier dernier, dans une correspondance, le Collectif a informé les autorités de la marche pour ‘’exhorter les autorités à engager les négociations avec les syndicats’’.

Partis des écoles de la Commune V du District de Bamako, des élèves ont traversé, à pieds, à une heure de pointe, le pont Fahd, pour rallier la Cité administrative pour exiger la reprise des cours dans les écoles publiques paralysées depuis plus d’un mois par des mots d’ordre de grève des syndicats signataires du 15 Octobre. Ce, alors que leurs camarades des écoles privées sont en classe. Une injustice face à laquelle les écoles publiques ont crié leur ras-le-bol.

Selon le Porte-parole du Collectif des parents d’élèves, El Hamine BAGAYOKO, ils ont été reçus par le Secrétaire général de la Primature, en présence de certains membres de son cabinet. «Ils nous ont dit que le Gouvernement fait tout pour la reprise de l’école et que ce sont les syndicats qui refusent», a-t-il expliqué à sa sortie de la rencontre. «Nous ne cherchons pas à savoir qui a tort ou qui a raison, nous voulons que nos enfants aillent à l’école», indique M. BAGAYOKO qui a annoncé que la prochaine sortie se fera en direction des syndicats en grève.

Au cours du mois de décembre 2019, ce Collectif d’enseignants a, dans un premier temps, observé un arrêt de travail de 120 heures allant du lundi 16 au vendredi 20 décembre 2019. Un arrêt de travail renouvelé à partir du lundi 6 janvier 2020 face au fait que le gouvernement n’a pas répondu favorablement à ses exigences. Face à cette situation qui rappelle bien le mauvais souvenir de l’an passé où l’école malienne a frôlé l’année blanche, les élèves ont marché hier, à l’initiative d’un collectif de parents d’élèves pour inviter le gouvernement à trouver un terrain d’entente avec les enseignants grévistes.

Le moins qu’on puisse, c’est que l’école est prise en étau entre des autorités incapables d’honorer leur engagement et des enseignements déterminés à avoir des meilleures conditions de vie.

Aux dernières nouvelles, on apprend que les manifestants qui étaient regroupés dans la matinée au pied du monument de la Paix ont été finalement dispersés par la Police.

Par ailleurs, en raison du décès du chef du département de tutelle ce 10 janvier, les syndicats d’enseignants ont annoncé dans un communiqué la suspension des manifestations qui étaient programmées ce début de semaine.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin