Le rapport 2018 du Bureau du Vérificateur général révèle des lacunes et dysfonctionnements quant à certaines procédures administratives et de décaissements des sous à l’Université de Ségou. Les inspections des vérificateurs ont porté sur les opérations de dépenses effectuées en 2017.

 

Selon le rapport du Vérificateur Général 2018, l’Université de Ségou n’a pas pris de mesures visant à corriger les lacunes et dysfonctionnements relevés dans le rapport. Pour le Vérificateur Général, le Régisseur d’avances a effectué des dépenses irrégulières. Il ne respecte pas le seuil de paiement autorisé. De plus, il a payé des dépenses inéligibles ou qui ne sont soutenues par aucune expression de besoins.

L’Université de Ségou admet des fournisseurs n’ayant pas la capacité juridique. Elle a ordonné le paiement de fournisseurs en l’absence de documents établissant le respect de leurs obligations fiscales tels que le quitus fiscal ou l’attestation de déclaration mensuelle de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).

Le rapport poursuit que le Comptable-matières de l’Université de Ségou n’est pas nommé par arrêté interministériel. Contrairement à la réglementation en vigueur, « il est nommé par Décision du Recteur, en lieu et place d’un arrêté conjoint du Ministre de l’Economie et des Finances et du Ministre chargé de l’Enseignement Supérieur ».

Ce n’est pas tout, le rapport affirme que « les Commissions d’ouverture des plis et d’évaluation des offres de l’Université de Ségou ont sélectionné des fournisseurs ne répondant pas aux critères contenus dans les Dossiers d’Appel d’Offres (DAO) ».

« A titre d’illustration, les états financiers d’un titulaire de marché ont été certifiés par un Comptable agréé au lieu d’un Expert-comptable », souligne le rapport 2018.

De plus, le titulaire d’un marché de construction a proposé dans son personnel des techniciens en Dessin Bâtiment en lieu et place de techniciens en Génie Civil.

Le plus grave dans toutes ses anomalies, c’est le fait que selon le rapport que« L’Université de Ségou ne retient pas, à la source, l’impôt sur les revenus fonciers. Elle n’a pas procédé à ladite retenue au motif qu’elle n’est pas paramétrée dans le Système Intégré de Gestion de la Dépense/ Programme de Réforme Économique pour le Développement (SIGD/.PRED) ».

Le rapport du BVG a été remis au président de la République. Plusieurs dossiers sont sur le point d’être acheminés à la justice.

Mamadou Sidibé

SourceArc en Ciel