Certains établissements universitaires observent un arrêt des activités pédagogiques. Mais d’autres continuent avec les unités d’enseignement pour respecter le volume horaire qui doit être exécuté dans le semestre.

 

On a perdu l’habitude des grandes vacances scolaires et universitaires uniformes. Parce que ces dernières années, notre pays «expérimente» les années scolaires et universitaires en accordéon, autrement dit des années scolaires et universitaires qui se chevauchent. Le phénomène est plus criard au niveau des universités où pendant que certaines observent une pause dans les études, d’autres continuent d’enseigner des modules.

Il suffit de faire un tour dans certains établissements pour s’en rendre compte. Certains tentent d’apporter les explications à cette situation, d’autres y voient simplement un grave dysfonctionnement.

Au niveau de l’École supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC), les cours se déroulent normalement dans cet établissement de formation des journalistes tandis que dans d’autres, on a terminé avec les modules de l’année. Le chevauchement des années universitaires dans cette école se justifie par la pandémie du coronavirus qui a contraint à un arrêt momentané des cours.

Ce qui a joué sur le calendrier universitaire. Le directeur général de l’ESJSC, Pr Alassane Diakité, confirme le décalage provoqué par cette situation. C’est pourquoi, précise-t-il, les activités pédagogiques du premier semestre de l’année universitaire 2020-2021 se sont déroulées entre février et mars derniers. Quant aux grandes vacances, elles débuteront à la mi-octobre.

Dans le système Licence-Master-Doctorat (LMD), souligne le directeur des études de l’ESJSC, Bréhima N. Camara, l’année n’est pas calquée sur les saisons, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de période de vacances dans les universités et grandes écoles. Chaque établissement fait des programmations nécessaires. L’essentiel est de respecter le volume horaire qui doit être exécuté dans un semestre. Une fois tous les semestres sont bouclés, l’École de journalisme passera à l’année universitaire 2021-2022, explique Bréhima N. Camara.

Les étudiants de la Faculté de droit public (FDPU) n’observent pas les vacances universitaires et n’en observeront pas. L’établissement a même bouclé la première programmation des unités d’enseignement (UE) du semestre 1.

On explique à ce niveau aussi que l’année académique 2020-2021 a été perturbée par la pandémie du coronavirus. Mais on a pu afficher les résultats définitifs des examens de celle de 2019-2020 en fin juillet dernier et les travaux dirigés (TD), démarrés le 25 août passé, se poursuivent en même temps que la 2è programmation des UE du semestre 1. La FDPU doit accueillir les bacheliers de l’année 2021. Si elle devait observer les grandes vacances, les bacheliers de 2020 ne pourront pas démarrer les cours, déclare le secrétaire principal, Dr Mamadou Fomba.

L’École nationale d’ingénieurs-Abderhamane Baba Touré (ENI-ABT) a arrêté ses activités pédagogiques depuis le 31 juillet dernier, précise le directeur des études, Dr Kélètigui Dao. Les vacances durent deux mois. La reprise des cours est prévue pour le 20 septembre, donc aujourd’hui, confie-t-il. L’ENI-ABT met ses vacances universitaires à profit pour initier ses enseignants à la recherche, les perfectionner sur les programmes d’enseignement et les former sur les logiciels, laisse-t-il entendre.

Dans l’enseignement fondamental, la même disparité est plus ou moins ressentie. Au niveau de l’école fondamentale du Camp des gardes II, on a arrêté les cours depuis la énième grève déclenchée (le 23 août dernier) par les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. Depuis enseignants et élèves de cet établissement scolaire observent les grandes vacances.

Pour le Groupe scolaire Darsalam 2è cycle, les vacances scolaires ont démarré le 1er septembre dernier et cet établissement concerné par les travaux de réhabilitation des écoles, à l’initiative du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, est en train de faire peau neuve.

Les élèves du Groupe scolaire «Sama Camara Dantioko» 2è cycle de Missira sont aussi en arrêt des cours du fait des grandes vacances. Certains enseignants de cette école qui est en train d’être relookée se sont inscrits à des cours de perfectionnement.

Au lycée privé «Kodonso», les apprenants sont également en vacances, conformément au calendrier des vacances du ministère de l’Éducation nationale. Le directeur des études de l’établissement, Mamadou Cissoko, espère que «l’année scolaire redevienne normale» dans notre pays. À l’École de santé de Bamako (ESB), les élèves du 1er cycle qui sont admis après le Diplôme d’études fondamentales (DEF) ont bouclé leur session et sont en vacances. L’administration scolaire de cet établissement se projette déjà sur la nouvelle rentrée scolaire (2021-2022).

Rappelons que le ministère de l’Éducation nationale profite des vacances scolaires pour accélérer les travaux de réhabilitation de 2.000 salles de classes des établissements scolaires publics à l’initiative du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Le département envisage aussi de rouvrir à la prochaine rentrée scolaire toutes les écoles restées fermées dans les Régions de Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal du fait de la crise sécuritaire.

 

Sidi Y. WAGUÉ

Source : L’ESSOR