Après la mutation «arbitraire» du secrétaire général du comité syndical de l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (Angesem) dans un autre service, un dialogue de sourd s’est installé entre la direction et le personnel. Conséquence : les employés de l’Agence observent un sit-in illimité depuis lundi.

L’enceinte de l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (Angesem), un bâtiment flambant neuf situé vers la Zone industrielle, ressemble aujourd’hui à une cour de récréation. Le calme habituel qui caractérise ce service est désormais interrompu par les travailleurs qui ont investi les lieux avec les chaises de bureau. Certains agents sont assis à même le sol. Ici le mot d’ordre est : “Sans le retour de notre camarade secrétaire général Mamadou Doumbia, pas de travail et la situation va perdurer ainsi le temps qu’il faudra”. Pour le secrétaire aux revendications du comité syndical de l’Agence, Idrissa Maïga, il est temps de clarifier la situation du secrétaire général. “Près de trois mois après cette mutation, ils sont toujours en train de nous tourner en rond. Cette mutation, pour nous, est une sanction qui lui a été infligée par la directrice suite à la visite du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable. Lors de cette visite, il a lu au nom de tout le personnel notre plateforme revendicative”. Et quelques jours après cette visite, a-t-il ajouté, leur camarade a été muté.

“Le ministre nous a dit de vive voix qu’il n’est pas responsable de son affectation. Idem pour la directrice. Mais, après des investigations, non seulement au niveau du département mais aussi dans d’autres structures, nous sommes arrivés à la conclusion que la décision émane bien de notre directrice, qui pense qu’en agissant ainsi, elle pourra étouffer notre comité syndical. Que non ! Nous sommes déterminés à mener cette lutte jusqu’au bout”, a averti M. Maïga, rappelant que la décision du sit-in illimité a été prise à la suite d’une assemblée générale.

Il précisera que cet arrêt de travail concerne toutes les stations au Mali. Quant aux conséquences de ce mouvement d’humeur, elles sont néfastes pour notre environnement avec l’arrêt du traitement des eaux usées industrielles et ménagères. Déjà une odeur nauséabonde se dégage de la cour de l’Angesem.

De plus, l’Agence a en charge le traitement des eaux usées des hôpitaux. Outre le retour de leur secrétaire général, les agents exigent aussi de meilleures conditions de travail, la fin de la gestion opaque des ressources du service…                           

                Kassoum Théra

Source: Journal Aujourd’hui mali