«L’environnement, un secteur pourvoyeur d’emplois et de richesses», c’était le thème d’une conférence-débat organisée samedi dernier par le Collectif citoyen pour la renaissance du Mali (CCRM). Objectif : sensibiliser la jeunesse sur les opportunités d’emplois dans le domaine de l’environnement. Parrainée par le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Modibo Koné, la rencontre a enregistré la présence du représentant du chef de l’Unité environnement, changement climatique et développement durable du Programme des Nations unies pour le développement Mali (Pnud), Oumar Tamboura.

 

Justifiant le choix et la pertinence de ce thème, la coordinatrice du CCRM a évoqué des contraintes : changement climatique, manque d’assainissement, d’hygiène auxquelles le Mali est confronté. Ces problèmes constituent, de l’avis de Mme Bamba Aminata Konaté, de véritables opportunités pour créer de la richesse et des emplois verts. «C’est fort de ce constat et avec plein de certitudes et aussi d’espoir que le Collectif citoyen pour la renaissance du Mali lance le programme des 1.000 emplois verts pour la période 2022-2025. Il nous permettra d’aider et d’accompagner 1.000 jeunes porteurs de projets dans lacréation de leurs entreprises vertes. Ce qui aura un impact significatif sur le développement socio-économique du pays», a-t-elle annoncé.

Dans son intervention, le ministre de l’Environnement du Développement durable a indiqué qu’au Mali aujourd’hui le coton transformé sur notre sol ne dépassent pas 0,2%, selon lui, nous perdons de la chaîne de valeur.

«Le Mali a la possibilité de faire des fibres de coton et tout le monde peut venir payer ça ici. Les bailleurs de fonds sont là. Les technologies existent.Nous avons la matière. Une volonté politique réelle suffirait pour résoudre en partie le problème de l’employabilité des jeunes. La première filature s’ouvrira très prochainement pour qu’on puisse développer le made in Mali», a annoncé le ministre Modibo Koné.

Parlant du thème à débattre, il a souligné que les secteurs de la vie économique repose sur l’environnement. «Quand vous prenez l’eau, nous avons le fleuve Niger et le fleuve Sénégal ici. Nous avons des affluents de ces cours d’eau, nous avons également des lacs. Nous avons d’un potentiel autour de l’eau. Elle est productrice d’énergie à travers les barrages hydroélectrique», a-t-il argumenté. À propos des déchets, le ministre Koné a annoncé que d’ici la fin de la Transition des partenaires vont s’installer à Bamako pour leur transformation.

Cette conférence a été marquée par plusieurs présentations dont celle de Kapoury Sanogo, chercheur au Centre international pour la recherche en agroforesterie (Icraf). Il a présenté les «expériences de Icraf dans l’entreprenariat communautaire»

Le chercheur a cité entre autres la création des centres de ressources ruraux, le renforcement des capacités des agents des services techniques sur l’entreprenariat communautaire.

Autres expériences, le directeur général de l’entreprise énergie, qui évolue dans le domaine de l’environnement, a souligné que sa société produit des poubelles à base des bidons recyclés. «Nous existons depuis deux ans, avons une quarantaine d’employés qui, aujourd’hui, produisent ces poubelles-là à hauteur d’environ 80 unités par jour», a expliqué Moussa Seydou Konaté.

Pour sa part, le chef de l’Unité environnement, changement climatique et développement durable du Pnud au Mali a rappelé les axes prioritaires de son organisation. «Le premier est relatif au climat, la résilience et la réduction de risque et catastrophe, le deuxième projet porte sur la biodiversité, la gestion des ressources naturelles et de l’assainissement dans la perspective de la prévention et de la réduction des conflits et le dernier concerne la promotion de l’accès aux énergies renouvelables contribuant à la création des richesses pour les communautés», a détaillé Oumar Tamboura.

Suite aux présentations, les participants ont posé des questions de compréhension. Elles ont porté entre autres sur les solutions concrètes d’employabilité, les opportunités dans le domaine de l’environnement et la problématique de la transformation des ordures. Les intervenants concernés ont apporté des réponses aux préoccupations soulevées.

Amadou GUÉGUÉRÉ

Source : L’ESSOR