Ils s’étaient spécialisés dans le vol d’engins à quatre roues et écumaient la ville de Bamako et ses environs. Une ronde nocturne de la police les a mis hors d’état de nuire.

 

Le vol de véhicules n’est pas en passe de s’estomper dans le District de Bamako et ses environs. Le dernier cas enregistré date de la semaine dernière dans le secteur de Sébénikoro, en Commune IV du District de Bamako. C’est le commissariat du 9ème arrondissement, dirigé par le Compol Santigui Kamissoko, qui a hérité de cette affaire. Cet officier de police et ses hommes rompus à la tâche viennent de mettre fin aux activités illicites des trois individus suspectés de vol et de recel d’engins à quatre roues. Il s’agit des nommés M.D, B.D, et B.C, le cerveau de la bande. Le plus âgé a la quarantaine et le plus jeune avoisine la vingtaine. Qualifiés de professionnels par les limiers en charge du dossier, le trio voleur de voitures a dans son viseur les véhicules de marque « Toyota » tout type confondu et les « Mercedes 190 » surtout.
Le professionnalisme de la bande s’explique par les membres qui la composent. Cela, du fait que le cerveau du groupe est reconnu pour y être un véritable voleur de véhicules et de motos. Le nommé BD serait un ancien militaire radié pour mauvais comportement quant au reste de la bande, il serait aussi des futés du vol. Ces individus auraient à ce jour des tas de vols de voitures sur leur compte et des dizaines de plaintes qui n’arrêtent pas d’atterrir sur la table des limiers du 9ème arrondissement. Les policiers confirment d’ailleurs que B.C, la tête pensante du groupe et son acolyte B.D le militaire radié sont connus des registres pour des infractions de même type. Ce qui prouve qu’ils se sont quasiment spécialisés dans le vol de voitures.
Si chaque membre du groupe a un rôle bien déterminé dans ce genre de regroupement, il semblerait que dans le nôtre, chaque élément volait de son côté lors des opérations de vol, mais appartiennent tous à une seule bande dont le cerveau était le nommé BC. En sa qualité de premier responsable, il planifiait toutes les opérations à l’aide des clés passe partout pour les Mercedes et Toyota. Ce qui explique la facilité par la quelle, il disparaissait avec les véhicules d’autrui. Dans la pratique, la bande doit sa spécificité à un fait. Lorsqu’ils enlevaient un véhicule, on ne retrouvait que l’espace où la voiture était garée. « Ce sont des gens très malins, dès qu’ils enlèvent le véhicule, ils changent sa peinture et même la plaque. Ça reste introuvable », nous a expliqué le Compol Santigui.

Selon nos sources, il semblerait aussi que les butins soient mis en pièces détachées avant d’être vendus sur le marché noir. La bande a vécu ainsi jusqu’à la semaine dernière, où le chemin du cerveau de la bande croisa celui des hommes du Principal Santigui dans la nuit alors qu’il se trouvait en pleine opération. Dès lors, le trio dort derrière les barreaux pour « association de malfaiteurs, vol de véhicules et de motos ».
L’interpellation de la bande est intervenue, à la suite d’une opération de patrouille nocturne quotidienne. Pour rappel, ces rondes policières quotidiennes ont pour but de débarrasser la ville et ses environs des délinquants du point de vue sécuritaire. Il aurait fallu cette mesure policière pour mettre hors d’état de nuire ces mordus d’engins à quatre roues. Ainsi, cette nuit-là, à la date du 10 avril dernier, quelques temps avant l’interpellation de la bande, l’équipe de la Brigade des recherches se trouvait déjà en patrouille dans les coins relevant de son autorité.
Selon le principal Santigui, c’est aux environs de 23 heures que les patrouilleurs dans un véhicule banalisé tombèrent sur le nommé B.C au niveau d’un hôtel de la place. Ils le trouvèrent dans une posture suspecte seul dans le quartier au milieu des véhicules garés. Dans sa position, il se trouvait à ouvrir la portière d’un véhicule de type Mercedes 190, garé devant ledit hôtel. Pris de peur à la vue de l’équipe, le malandrin croyant ne pas être vu, s’est accroupi laissant ses clés à la voiture. Il sera interpellé puis conduit manu militari au commissariat pour y être entendu. Palpé dans les locaux, il sera trouvé sur lui, des clés passe partout de Mercedes et de Toyota. Interrogé, dans un premier temps, il nia tout en bloc avant de reconnaître les faits reprochés à lui. Au cours de son audition, les enquêtes ont permis aux limiers de savoir qu’un de ses véhicules volés récemment serait déjà en vente sur le marché noir.
D’une manière qu’eux seuls ont le secret, les limiers ont pu mettre la main sur cette voiture volée et aussi sur son acolyte qui l’écoulait en la personne de B.D après d’intenses poursuites au quartier de Djicoroni-Para en Commune IV du District de Bamako. Le professionnalisme des policiers aguerris du 9ème arrondissement a facilité la suite des évènements. Quelques temps après avoir mis la main sur B.D, tout est parti comme sur des roulettes dans l’interpellation du 3ème élément à Mamaribougou dans le Mandé. Par des techniques propres à eux, B.C et sa suite furent tous interpelés puis auditionnés mis à part un 4ème élément qui serait dans la nature. Dans la foulée, seul le véhicule volé a été retrouvé après une perquisition à leur domicile. Probablement, une fois la puce à l’oreille, ce dernier s’était enfui avec tout ce qui pouvait les impliquer davantage.
Durant leur audition, les nommés B.C et B.D ne se sont pas montrés loquaces afin de mettre la main sur leurs receleurs. Qu’à cela ne tienne ; les preuves semblaient suffisantes pour diligenter le dossier des trois et le transmettre au parquet du Tribunal de grande instance de la Commune IV du District de Bamako. Celui-ci se chargera de les faire comparaître pour qu’ils répondent des infractions suscitées. Entre-temps, les limiers ont contacté la victime pour qu’elle vienne retirer son bien. Quant aux suspects, au moment où nous quittions les locaux de la police, ils se trouvaient déjà en cellule en attendant d’être fixés sur leur sort. Pour le 4ème élément en fuite, le Compol Santigui assure que tout est déjà mis en œuvre pour lui mettre la main dessus.

Tamba CAMARA

Source : L’ESSOR