La Cour d’Assises a statué, hier, jeudi, sur l’affaire ministère public contre Abdoul Karim Coulibaly, jugé pour  » homicide volontaire  » sur Amadou Kouyaté alias  » Dou « , courant 2020, en Commune III de Bamako. Ainsi, elle a requis 4 années d’emprisonnement ferme pour le jeune de 23 ans.

 

Selon les informations, c’est dans l’après-midi du dimanche 12 juillet 2020, vers 17 heures, que le jeune Abdoul Karim Coulibaly, apercevant le nommé Amadou Kouyaté alias  » Dou « , de passage au Camp militaire de la Base  »A », en Commune III du district de Bamako, lui demanda de lui apporter de l’eau à boire. Le refus de ce dernier déclencha des échanges de propos désobligeants. Au bout desquels, les deux protagonistes se lancèrent le défi d’aller en découdre, au crépuscule, au bord du marigot coulant derrière le camp. Au cours des empoignades, Abdoul Karim Coulibaly asséna quelques coups d’un couteau appelé « six » à la poitrine de son adversaire, Amadou Kouyaté alias  »Dou ». Ce dernier s’écroula et succomba le même jour des suites de ses blessures.

Après son forfait, Abdoul Karim Coulibaly se cacha dans une mosquée durant quatre jours, pour ensuite rejoindre son frère aîné à Sikasso. Ce militaire, ayant appris la triste nouvelle, le conduira à Bamako, où il le mettra à la disposition de la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Bamako-Coura, qui ouvrit immédiatement une enquête, à la suite de laquelle, il fut poursuivi et inculpé devant le magistrat instructeur pour  » homicide volontaire « .

Dans le box des accusés, Abdoul Karim Coulibaly a reconnu les faits. Ainsi, le président de la Cour lui demandera d’expliquer les circonstances de l’homicide. L’accusé souligna qu’il a reçu plusieurs coups au niveau des bras de la part de la victime, avant qu’il ne la poignarde avec un couteau qu’il détenait par devers lui. Alors qu’il exhibait ses cicatrices aux membres de la Cour, à la demande du Président, le Procureur a, quant à lui, refusé de fixer les cicatrices, arguant qu’il n’est pas  » un médecin ».

Selon le Procureur, l’accusé a poignardé Amadou Kouyaté alias  » Dou « , après avoir été le premier à le provoquer, en lui demandant de lui servir de l’eau. Poursuivant que «  l’accusé, qui comparaît devant vous, pour homicide volontaire, faits prévus et punis par les articles 199 à 201 du Code Pénal, a reconnu les faits, depuis l’enquête préliminaire « . Ajoutant qu’il a réitéré les mêmes propos à la barre. Ainsi, il a requis de le maintenir dans les liens de l’accusation.

De son côté, l’avocat de la défense a plaidé qu’en aucun moment, le parquet n’a pu apporter la preuve que son client était dans la dynamique de tuer Amadou Kouyaté alias  »Dou ».  » Je ne l’évoquerai pas, sinon on peut parler également de la légitime défense « . Ainsi, il a expliqué la bonne foi de son frère, qui l’a remis entre les mains de la Gendarmerie. A cet effet, l’avocat a plaidé pour les circonstances atténuantes à l’endroit de l’accusé, compte tenu de son jeune âge et de son statut de  » délinquant primaire « .

A l’issue des débats, la Cour a condamné Abdoul Karim Coulibaly à 4 ans de prison.

O.BARRY

Source: l’Indépendant