Les responsables du Fonds africain pour la culture ont organisé une conférence de presse, mercredi dernier, à leur siège à Sogoniko pour expliquer les procédures de financement des projets et les perspectives du fonds. La conférence était animée par le président du conseil d’administration du Fonds africain pour la culture, Jean-Luc Gbati Sonhaye, en présence de l’ancien ministre de la Culture, Cheik Oumar Sissoko, de l’artiste peintre, Abdoulaye Konaté, (tous deux membres du conseil d’administration du Fonds africain pour la culture), et le directeur général de la BICIM. étaient aussi présents, le président de la Fédération malienne des artistes, Kary Coulibaly et d’autres invités.

 

«Le Mali est un pays de culture par excellence. Cela se justifie par la désignation du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, récemment à Addis-Abeba par ses pairs de l’Union africaine (UA) comme champion de la culture», a rappelé Jean Luc Gbati Sonhaye. Il a aussi remercié les donateurs avant d’expliquer la vision et l’objectif du Fonds pour la culture. Celui-ci vise à appuyer et accompagner la professionnalisation du métier d’artiste et des acteurs culturels des pays africains et de la diaspora africaine. Le Fonds africain pour la culture (AFC) est une organisation panafricaine, couvrant les régions d’Afrique. Elle a été lancée en juin 2017 aux Seychelles par des grands artistes peintres africains, lors de l’atelier international de créations artistiques. Dès sa création, le Fonds africain pour la culture a établi un accord de siège avec notre ministère de la Culture pour s’installer à Bamako.
Dans le premier appel à projets, on a recensé plus de 500 projets. Le jury a retenu 12 projets d’artistes dont 2 Maliens, avec le soutien de l’Union européenne. Les 12 projets retenus proviennent de 11 pays du continent africain (Afrique du Sud, Djibouti, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Nigéria, Rwanda, Tanzanie, Tunisie et Ouganda).
En outre, 5 projets ont été sélectionnés pour constituer la liste de réserve : 3 projets d’individus et 2 projets d’organisations culturelles. Les propositions inclues dans cette liste de réserve pourraient éventuellement bénéficier d’une subvention, seulement si l’un des 12 bénéficières n’est pas en mesure de signer le contrat de subvention et mettre en œuvre le projet dans les trois mois suivant la publication et la communication des résultats. Le montant total de l’enveloppe financière destinée à couvrir le financement des projets sélectionnés, est d’environ 44 milliards de Fcfa. Un nouvel appel à projets sera fait en avril prochain.
Le conférencier a rappelé que des artistes ont été les premiers à faire des dons d’œuvres pour soutenir la vision panafricaine. Il s’agit d’Abdoulaye Konaté, de Cheik Diallo, de Souleymane Ouologuem. «La vision de ce fonds est que les projets africains soient financés par les africains eux-mêmes», a expliqué le conférencier.
Sa mission est de soutenir la créativité, la production, la professionnalisation tout le long de la chaine de valeur du secteur culturel et créatif. La particularité du Fonds africain pour la culture est qu’il est mis en place par des artistes africains, toutes disciplines confondues.
C’est une structure indépendante qui finance les artistes à travers un appel à projets. En plus, le fonds développe un programme spécifique de soutien aux jeunes artistes et femmes. Il est soumis à un code strict de gouvernance sous la commande d’un conseil d’administration.
La mise en place de ce fonds s’explique par l’absence de mécanismes adaptés, et de ressources adéquates pour financier les projets d’artistes africains et des entrepreneurs culturels. Cette situation handicape le développement du secteur culturel dans notre continent.
Cependant, plusieurs Etats africains ont fait des efforts pour augmenter le budget en faveur de la culture, multipliant ainsi les opportunités de financement de l’art et de la culture. Ces sources de financement demeurent aléatoires et dispersées. C’est à la suite de ces constats que certains artistes africains ont muri l’idée de mettre en place une structure africaine de financement pour soutenir les artistes africains.

Amadou SOW

L’Essor