La ministre de la Santé et du développement social, Diéminatou SANGARÉ, a présidé ce jeudi 10 novembre 2022, l’ouverture des travaux du tout premier forum national organisé par son département pour définir les axes des réformes paramétriques des régimes de retraite. L’événement a eu lieu, à l’hôtel Maeva palace, à l’ACI 2000 en présence des ministres en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Amadou KEITA et son collègue déléguée auprès du Premier ministre, en charge de des réformes politiques et institutionnelles, Fatoumata Sékou DICKO.

 

On y notait la présence du vérificateur général, Samba Baby, du représentant du maire de la Commune IV, Abdalla YATTARA ainsi que les directeurs centraux.

L’objectif général visait à définir les axes des réformes paramétriques des régimes de retraite au Mali.

A l’ouverture des travaux, Diéminatou SANGARÉ, a présenté la retraite comme la situation sociale et financière d’un individu qui, ayant atteint l’âge minimum requis, cesse son activité professionnelle, en général de manière définitive, et perçoit régulièrement un revenu sous forme de pension versée par l’Etat ou de ressources provenant de ses cotisations passées ou de son patrimoine.

Par ailleurs, la ministre SANGARÉ a soutenu que ce Forum intervenait à la suite de la décision n°485/CM/CIPRES adoptée  lors de  la 23è session ordinaire du Conseil des Ministres de la CIPRES  tenue à Niamey du 7 au 8 décembre 2016, où il avait été signalé aux Etats membres d’organiser au plan national, un Forum sur la retraite. D’où l’organisation de cette rencontre.

La présidente de la séance a indiqué que depuis l’indépendance, le Gouvernement de la République du Mali avait adopté une série de mesures législatives et réglementaires afin de renforcer la couverture des risques sociaux de la population.

« La retraite fait partie des quatre garanties du socle de protection sociale et notre attention doit être portée aussi sur l’accès à cette garantie par les acteurs du monde agricole et du secteur informel », a-t-elle affirmé.

Elle a révélé, qu’environ, 40 millions de personnes âgées d’au moins 60 ans étaient à la retraite sur le Continent africain en 2015.

La ministre Diéminatou SANGARÉ a montré que ces chiffres qu’elle tenait de l’Association Internationale de la Sécurité Sociale (AISS), devraient doubler en 2030, et atteindre les 200 millions en 2050.

Ainsi, elle a reconnu que le taux de couverture des régimes de retraite serait de 5 à 10% de la population.

Elle a déploré que ce taux soit très faible au Mali. Car, a-t-elle fait savoir, la retraite est réservée en grande partie aux fonctionnaires, aux personnels des organismes internationaux et aux salariés du secteur privé.

Ce constat est confirmé, selon la ministre, par une étude de la Banque Mondiale relative aux régimes de retraite contributifs formels de 32 pays africains dont 12 de la zone de la Conférence Interafricaine de Prévoyance Sociale (CIPRES).

Aux dires de la ministre de la Santé, les gouvernements doivent mettre en œuvre les politiques judicieuses visant à garantir la pérennité des régimes de retraite face à l’accroissement de l’effectif des retraités, à la baisse du nombre d’actifs et à l’essor du secteur informel.

Toutefois, Diéminatou SANGARÉ dans son propos, a fait savoir que la Conférence Interafricaine de Prévoyance Sociale (CIPRES) tenue au Cameroun, du 27 au 29 juillet 2016, n’était pas restée en marge de cette préoccupation. Car, selon elle, l’objectif visait à approfondir l’analyse des facteurs et des contraintes qui menaçaient la viabilité financière et la pérennité des systèmes de retraites au sein de la zone ; et à proposer des approches stratégiques pertinentes pour la réforme des retraites.

Elle a indiqué que les recommandations du forum confortent la volonté malienne d’étendre les champs d’application matériel et personnel de la protection sociale clairement énoncée dans le document de Politique Nationale de Protection Sociale et de ses plans d’actions.

La ministre Diéminatou SANGARÉ a rappelé que le nouveau Code des pensions des fonctionnaires, des militaires et des parlementaires avait été adopté suivant la loi N°2018-053 du 11 juillet 2018.

Pour la branche vieillesse invalidité et décès gérées par l’INPS, selon elle, l’observation révèle qu’elle connaît un déficit grandissant d’année en année. Madame la ministre de la Santé a tenu à souligner que ce déficit technique était comblé par les excédents importants des branches des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles et des Prestations Familiales.

Par SABA BALLO

Source : Info-Matin