secrétaire général Union nationale  travailleurs  Mali (Untm) Yacouba Katilé cote maouloud ben kattra

Quand un syndicat est politisé, il n’est plus crédible. Le déclenchement de la grève générale de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) des 21 et 22 août 2014, n’a pas sa raison. C’est une grève politique. Pourquoi nous affirmons qu’elle est une grève à connotation politique? Toutes les revendications de l’UNTM datent des différents gouvernements du président ATT. Le président ATT a été renversé le 22 mars 2012. Tout le nord du pays a été occupé. L’UNTM sursoit à ses revendications vue la situation exceptionnelle que traverse notre pays.

Aujourd’hui, cette même situation exceptionnelle persiste. Yacouba Katilé et Mahmoud Ben Kattra n’ont pas voulu aller en grève sous le président Dioncounda Traoré et pourquoi?

 

 

Rappelons que c’est un ministre proposé par l’UNTM en charge des Sociétés et Entreprises d’Etat dans un des gouvernements du général Moussa Traoré qui a liquidé toutes les Sociétés étatiques par le biais du Programme d’Ajustement Structurel (PAS).

 

 

Beaucoup de choses se sont passées dans le parcours de l’UNTM. Les travailleurs du Soudan ont participé à l’émancipation des travailleurs soudanais et du peuple soudanais pour l’accession de notre pays à l’indépendance. L’UNTM a été le syndicat qui a approuvé le programme de l’US-RDA pour la construction de notre pays.

Au coup d’état, tous les syndicalistes révolutionnaires ont été bâillonnés et un syndicat a été mis en place sous la botte du CMLN.A la naissance de l’UDPM, le même scénario a continué. C’est le slogan du syndicalisme responsable qui suivait tous les ordres du régime militaro-civil de Moussa Traoré.

 

 

Les travailleurs, surtout le monde enseignant a subi toutes les humiliations morales et matérielles avec la complicité de certaines structures de l’UNTM dont le SNEC que dirige M. Ben Kattra. Beaucoup de Maliens se rappellent de des arrestations des enseignants de la division III du SNEC de Bamako en 1980. Ils ont été jugés et déportés à Gao.

Certains sont morts au moment où nous publions notre papier, mais beaucoup sont aussi vivants et ils ont eu à occuper de grands postes de responsabilité. Cela s’est passé avec la complicité du Syndicat national pour l’Education et la Culture (SNEC) et à l’époque, c’était le colonel Youssouf Traoré du BEC (Bureau exécutif central) qui était chargé de l’éducation et de la culture.

 

 

La division III du SNEC avait discuté avec le colonel Youssouf Traoré et elle était sur le point d’avoir de bons résultats pour tous les enseignants du Mali mais le bureau central du SNEC de l’époque a trouvé inadmissible que le membre du BEC discute avec une division du syndicat enseignant alors que le bureau central du syndicat est là. Avec l’arrestation des militants SNEC, le BN-SNEC de l’époque n’avait pas levé le petit doigt et nous disons d’ailleurs qu’il était complice de l’arrestation de ces braves militants.

 

 

Après le sommet de La Baule en 1990, les opposants africains en général et en particulier ceux du Mali ont eu un parrain : le parti socialiste français du président François Mitterrand. L’UNTM (membre du mouvement démocratique) s’était associé aux différentes associations dont l’ADEMA association et le CNID- association avec leur aile militaire composée des «officiers félons» (selon Moussa Traoré) pour renverser le régime CMLN-UDPM.

L’UNTM n’avait eu ni l’audace, ni le courage de même d’annoncer une grève générale des travailleurs du 19 novembre 1968 à juin 1990.Les travailleurs et la majeur parti de l’armée traversaient une misère atroce du 19 novembre 1968 à mars 1991. Seule la branche révolutionnaire du SNEC des années 1970 avait grevé et elle a connu toutes les humiliations du chef de la sécurité du CMLN qui les a poussés jusqu’à chanter à la radio.

Dans la foulée pour renverser Moussa Traoré, on nous a fait comprendre par le canal des experts des «démocrates sincères et patriotes convaincus», qu’on pouvait faire une augmentation de 300 % sur les salaires des travailleurs maliens. Moussa Traoré est parti mais, ceux qui l’ont fait partir n’ont jamais pu faire en une seule fois une augmentation de 25%.Il faut reconnaître qu’il y’a eu une augmentation substantielle des salaires si on les comparait à ceux des années 80 et aujourd’hui certaines catégories touchent dix fois leurs salaires de 1990.

 

 

De mars 1991 à nos jours, combien de fois l’UNTM a été en grève générale ?

Nous avons entendu, la voix de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). après le coup d’état du 22 mars 2012. Elle s’est associée au Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) pour dénoncer le coup d’état et avait lutté pour le retour à une vie constitutionnelle normale. Elle l’avait obtenue. Elle n’a jamais eu à présenter ses doléances au régime de transition, vue la situation exceptionnelle que traverse le Mali.

Septembre 2013, le président IBK arrive au pouvoir. C’est le début du grincement des dents de l’UNTM qui présente au gouvernement un cahier de charge de 17 revendications.

 

 

L’UNTM se plaint de n’avoir jamais été reçue par le gouvernement IBK. Qu’est ce qu’il cherche par là? Un positionnement ou une crédibilité? Qui est son parrain ?

 

 

Nos analyses nous poussent à croire, qu’il y’a des ennemis au pouvoir IBK qui sont entrain de faire des manipulations. Jamais, nous n’avons vu un régime aussi menacé et calomnié, trois mois seulement après son avènement, que le régime IBK. Le président Modibo Keita a été harcelé et beaucoup de mensonges ont été dits sur lui par le canal de ses ennemis, le président Alpha Oumar Konaré a subi aussi beaucoup de choses sur lui et il a eu à les dénoncer dans son discours d’adieu le 08 juin 2002.

 

 

Le président IBK a subi le comble d’égoïsme sur lui. En voyant les revendications de l’UNTM, c’est le même scénario d’après le 22 mars 2012. C’est la manipulation de ceux qui ont pensé qu’ils allaient avoir le pouvoir sur un plateau d’or avec le maintien du président-général ATT aux commandes de l’état jusqu’aux élections du 29 avril 2012. Le Seigneur de l’univers, qui n’a pas de compte à rendre à quelqu’un en a décidé autrement. C’est la raison pour laquelle, tous les actes posés par le président IBK sont vus comme du mensonge. Toute une presse à la solde du règne ancien, est au travail quotidien. C’est l’égoïsme et ce dernier, ne fera prospérer aucun individu et aucun peuple.

 

 

Il faut reconnaître aussi qu’ils ont leur raison car tous les avantages qu’ils avaient avec le pouvoir ancien ont été coulés à l’eau. Le président IBK doit comprendre qu’il y a «des hommes qui rient pour vous mais qui ont le sang qui coule sous la gencive». Nous disons que ça ne sert à rien de faire des manipulations pour déstabiliser le régime. On peut prétendre creuser un trou pour son ennemi mais on ne sait pas si on ne tombera pas dedans.

 

Les travailleurs maliens doivent balayer devant leurs portes. Tous les dossiers de corruption, de délinquance financière qui sont au pole économique proviennent de leur mauvaise foi envers le peuple malien qu’ils doivent servir avec loyauté et dignité. En obtenant ce qu’ils cherchent comme amélioration de leurs conditions de vie et de travail, ils doivent arrêter avec leurs mauvaises habitudes envers les citoyens maliens.

 

Mais, nous demandons que le président IBK doit changer dans son comportement quotidien : il faut qu’il ait plus de communication, qu’il accorde plus d’audience au peuple pour qu’il soit réellement au top de la vérité. Ainsi, il pourra couper l’herbe sous les pieds de ses adversaires. Il faut qu’ils montrent (lui et son gouvernement) qu’ils sont debout et non couchés comme le disent ses adversaires qui manipulent aujourd’hui l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM).

 

Que Dieu sauve notre pays. Amine !

Yacouba Aliou, Bamako

SOURCE: Inter De Bamako