L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a décidé d’aller en grève du 18 au 20 novembre si ses revendications ne sont pas satisfaites. Le secrétaire Général de la plus grande centrale syndicale du pays est revenu ce 3 novembre sur les raisons de cette action.

Dans son préavis de grève déposé le 2 novembre, l’UNTM « exige du Gouvernement l’extinction de tous les Accords signés de 2014 à 2020, et ce avant la fin de Décembre 2020 au terme d’un chronogramme précis avant le 10 novembre 2020 ».

La centrale a par ailleurs détaillé tous les points visés dans son document transmis au gouvernement:

« Pour 2014 :

Le règlement des droits des Compressés et des Partants Volontaires à la Retraite,

– L’octroi à tout le secteur privé du bénéfice des acquis signés entre le Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), le Gouvernement et l’UNTM sur les augmentations au terme d’un chronogramme de paiement précis au plus tard le 10 novembre 2020 ;

– La reprise immédiate des travaux de relecture des Conventions Collectives suspendue, au plus tard pour fin novembre 2020.

Pour 2019 :

La grille indiciaire (Point 1 des Accords signés en Janvier 2019) étant caduque du fait de l’acceptation de l’extension de la grille octroyée à certaines corporations, par le Président de la République et le Premier ministre,

L’UNTM : pour l’égalité de chances et de traitements, pour la non-discrimination, entre les travailleurs de même statut et de même catégorie,

Exige :

1°) L’octroi d’indemnités et de primes de spécificités par catégories à tous les fonctionnaires de façon équitable.

2°) La Fixation d’un chronogramme d’application immédiate pour répondre en la nécessité de restauration de l’égalité, de l’équité, de la non-discrimination (harmonisation des grilles) comme prônée par les Conventions Internationales et par notre arsenal juridique ; pour le 10 novembre 2020 au plus tard,

3°) L’extension des nouveaux âges à la retraite à tous les travailleurs selon leur Statut et leur catégorie dans le public, et ainsi que dans le privé, dans les Ambassades, et singulièrement dans celle aux Etats-Unis, et aux contractuels et Conventionnaires de l’Etat,

4°) L’amélioration des grilles salariales à appliquer dans le secteur privé conformément aux pourcentages obtenus dans la nouvelle grille des fonctionnaires ; avec comme date d’effet janvier 2021.

5°) L’application des mesures pour la réduction de la cherté de vie non respectée par les marchands, alors que les prix sont devenus érosifs pour les pouvoirs d’achat, meurtriers pour les démunis, les réfugiés ; exige l’effectivité des mesures partout avant le 10 novembre 2020.

6°) L’apport de l’assistance promise pour le fonctionnement de la SMTD au plus tard fin Novembre 2020 ;

7°) L’éradication de la violation de la liberté syndicale dans les secteurs public, parapublic, privé, et de plus en plus dans les Ambassades (USA) par la prise des mesures vigoureuses de protection du droit syndical et des responsables syndicaux ; au plus tard le 10 novembre 2020,

8°) L’utilisation de passerelles entre la Fonction publique qui a des problèmes d’effectifs et les collectivités à travers des initiatives facilitant ce transfert ; d’ici la fin du mois de novembre 2020,

9°) La suspension immédiate des activités des Bureaux de Placement devenus des entreprises antisyndicales, jusqu’à l’adoption ou la promulgation d’un nouveau Code du Travail, et l’option pour des retraits d’autorisations de création de Bureaux pour les créateurs remarquables dans les malversations et les violations du droit syndical ; au dépens des travailleurs

10°) La relance du chemin de fer pour la nouvelle année (Janvier 2021) le dernier délai possible, après les échéances non respectées par l’Etat ;

11°) L’adoption d’une politique de recrutement massif des jeunes (Point 11 des Accords) non mise en œuvre de 2019 à 2020.

Au total, la fonction publique d’Etat devrait recevoir pour l’année 2019, 8600 jeunes. Cela n’ayant pas été respecté, il faudra en 2021 près de 20000 jeunes pour pallier les dysfonctionnements de la Fonction Publique, et respecter les engagements signés, d’où la prise d’engagement ferme pour l’ouverture de concours de recrutement de 20 mille diplômés dans la Fonction Publique de l’Etat avant le 15 décembre 2020.

12°) Le point 12 des Accords et ses 6 premiers sous-points doivent faire l’objet d’un engagement plus déterminé de l’Etat. L’UNTM, rejette la relecture unilatérale du Code minier sans sa participation. Il faut le démarrage des travaux dans ce cas avant le mois de décembre 2020, pour un examen des contrats miniers. En outre le bilan de la privatisation des Sociétés et Entreprises d’Etat (SEE) ayant été biaisé, sa reprise correcte s’impose avant fin décembre 2020. II est à dénoncer le manque de mesures concrètes sur les autres sous-points.

Il faut, pour la stabilité sociale des propositions claires, vérifiables, participatives, sur toutes ces questions avant la fin de l’année.

Pour 2020:

Les Accords Gouvernement-SYNTADE prouvent le caractère anti-démocratique, et attentatoire aux droits et libertés de l’Homme par l’OCLEI.

Une Commission d’identification et de corrections des difficultés et insuffisances de la Loi 2014-015 du 27 mai 2014 a été créée. Elle a finalisé ses travaux. Mais l’Etat, contrairement aux Accords signés le 03 novembre 2017, permet à l’OCLEI de poursuivre ses activités publiques de terrain, en violation des Accords avec le SYNTADE, l’UNTM exige l’adoption des textes corrigeant les difficultés et les insuffisances de ladite Loi pour le 10 novembre 2020 au plus tard à travers :

  • L’adoption des conclusions de la Commission,
  • L’arrêt immédiat des activités illégales de terrain de l’OCLEI,
  • La mise en place légale d’une équipe formée sur les bases des textes.

1°) L’intégration définitive des Enseignants communautaires dans la Fonction Publique des collectivités

Cette année 2020 a été marquée par une crise scolaire aiguë. Si l’Ecole est une préoccupation des pouvoirs publics, de la classe politique, si elle est essentielle dans la construction de l’avenir du pays, et dans la formation des générations futures, l’UNTM exige :

L’intégration pour raison nationale, et sans condition de tous les Enseignants officiant dans 4384 Ecoles Communautaires reparties sur toute l’étendue du territoire national, pour un total d’environ 16014 enseignants, pour le 10 novembre 2020, soit avant l’ouverture de l’année scolaire 2020-2021.

La régularisation de la situation administrative des enseignants (cas matricule 0100).

Des examens appropriés pour une intégration des contractuels de l’Etat dans tous les cas, avant la fin du mois de décembre 2020.

2°) La situation politique et sécuritaire

2020 aura été une année de turbulences politiques ayant mis à nu la faillite de l’Etat, de la Démocratie.

L’UNTM constate avec amertume l’absence de perspectives d’amélioration de la situation générale du pays.

Le renversement non-constitutionnel entériné en fait par la classe politique devait ouvrir des pages d’une République plus adaptée à nos besoins, plus ouverte à prioriser la restauration de la sécurité et de l’intégrité territoriale, l’animation politique à travers des reformes sans ambiguïté.

Les rencontres dites concertations Nationales ont mis en lumière les velléités de conservations d’acquis illicites, d’accaparement de la souveraineté populaire par des groupes, dans l’exclusion totale du peuple, de la société civile.

L’UNTM face à toutes les manœuvres subtiles ou criardes, affirme ne plus accepter, à l’instar d’autres regroupements patriotes, de laisser le pays, comme par le passé, aux seules mains d’hommes et de femmes aux compétences politiques, professionnelles douteuses et qui par leurs comportements ont plongé le pays dans le chaos.

Après le Président de la Transition, après le Premier Ministre de la transition les concertations parce qu’ayant pris des allures de carnaval des convoitises, des ambitions, n’ont pu esquisser un avenir clair, stabilisant.

L’UNTM en tout cas, n’aidera pas des fossoyeurs du pays.

Le Conseil National de la Transition est un champ de bataille pour la prééminence dans la conception des textes du nouveau-Mali. Mais s’ils doivent être élaborés sans les syndicats, sans la société civile, bref sans les couches laborieuses véritables, que nul ne s’attende à une accalmie du front politique.

C’est parce que notre choix d’épurer, de rénover fait peur, que l’on a feint de ne pas comprendre la démarche pour une dynamique nationale afin de surmonter les difficultés du pays. En tant que syndicat, I’UNTM veillera à la mise en place d’un pouvoir crédible. Cela passe par le Conseil National de la Transition, et malgré les menaces, ce Conseil doit voir le jour le plus tôt possible, où la grève ainsi initiée continuera, en illimitée si besoin était. Le 15 novembre au plus tard, avec ou sans les calculateurs, le CNT devra être mis en place.

A l’instar du CNT qui est attendu, le Conseil Economique, Social et Culturel, une institution qui se caractérise par sa proximité à cette laborieuse population tarde à être mise en place en violation de la Constitution du 25 février 1992. Cette Institution à budget quasiment négligeable en comparaison aux autres institutions et à ses confrères des autres pays doit être installée courant novembre plus tard conformément à la loi fondamentale, aux textes en vigueur et à son statut et Règlement Intérieur ».

Source: Malivox