Dans une affaire les concernant, l’ex-ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et son fils Thomas avaient été conviés à Bamako, capitale du Mali, par le juge d’instruction du Pôle économique et financier de Bamako. Censés être entendus le 20 juin dernier, les sujets français n’ont pas répondu à l’appel de la justice malienne et le mouvement ‘’Maliko’’ réagit et propose le lancement d’un mandat d’arrêt international.

Pointés du doigt dans l’affaire de passeport malien, l’ex-ministre français, Jean-Yves Le Drian et son fils, Thomas, ont été convoqués à Bamako par la justice malienne. Les deux ressortissants français devraient répondre à leur convocation le lundi 20 juin 2022. Cela, pour éclairer la lanterne du juge d’instruction sur le dossier en cours. Mais, le temps vient de donner raison à ceux qui, avant l’arrivée de la date indiquée, prédisaient l’absence des deux personnes. Pour sa part, le mouvement ‘’Maliko’’ dit avoir pris acte de cette absence. « Le mouvement Maliko a pris acte du refus de Monsieur Jean-Yves Le Drian, ancien ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et son fils Thomas Le Drian de répondre à la convocation du juge d’instruction du Pôle économique le lundi 20 juin 2022 ». Selon le mouvement plaignant, cette attitude de mépris vis-à-vis de la justice malienne « est la confirmation du non-respect par les dirigeants français de la justice malienne ». Pour la circonstance, le mouvement dit réitérer sa confiance et son soutien à la justice du Mali. Les membres du mouvement invitent la justice à procéder autrement. « Le mouvement Maliko encourage la justice malienne à engager d’autres actions telles que le mandat d’arrêt international », indique-t-on dans le communiqué publié hier mardi, 21 juin 2022. Il convient de rappeler que le mouvement Maliko a déposé, mardi 22 février 2022, une plainte devant le Pôle économique et financier de Bamako contre les deux personnes. Cela, pour leur implication dans l’attribution « du marché frauduleux » des passeports maliens. Pour justifier sa plainte, le Mouvement dit avoir constaté qu’en 2015, le marché de confection du passeport malien, précédemment détenu par la société canadienne « Bank Note », a été attribué par le gouvernement malien de l’époque à la société « Imediat ». Auparavant, cette société (Imediat) était connue sous l’appellation « Oberthur Technologie ». Et le montant du marché conclu entre le gouvernement malien et la société Imediat se chiffre à plusieurs milliards de F CFA, selon ‘’Maliko’’. Partant des constats du mouvement, il s’avère authentique que le marché a été, de gré à gré, attribué à cette société Imediat sans appel d’offres, ni appel à candidature aux autres sociétés. Une pratique qui, suivant les règles de passation des marchés publics au Mali, n’est pas normale. Le mouvement plaignant a donc estimé que les règles prévues en la matière ont été allègrement violées. Le problème, c’est qu’il ressort que l’actionnaire principal de la société Imediat, adjudicataire du marché public de confection du passeport malien, n’est autre personne que M. Thomas Le Drian, fils de Jean-Yves Le Drian. Ce dernier était ministre de la Défense au moment des faits. Le Mouvement dénonce le fait que l’ex-ministre français ait profité de sa position de membre influent du gouvernement français pour octroyer des avantages indus à son fils. Cela, via l’attribution du marché à la société Imediat. C’est ainsi que le juge en charge du dossier avait convoqué les deux personnes au Mali pour « atteinte aux biens publics et autres infractions ». La justice acceptera-t-elle d’émettre un mandat d’arrêt international contre les deux ?

Mamadou Diarra

Source: LE PAYS