Face aux déficits de financement du secteur Eau et Assainissement au Mali, les Organisations de la Société Civile () multiplient les initiatives afin de mobiliser le maximum de fonds pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD 6).

 

Ce mardi 14 septembre 2021, la Coalition Nationale-Campagne Internationale pour l’Eau Potable et l’Assainissement (CN-CIEPA/WASH) a regroupé des OSC du pays autour de l’élaboration et le partage d’un document de mobilisation de fonds auprès des partenaires techniques et financiers pour un soutien aux actions des OSC/Wash. C’était à travers un atelier de travail tenu au siège de la CN-CIEPA.  

C’est dans le cadre du partenariat entre la CN-CIEPA et le Secrétariat de SWA (Assainissement et Eau pour Tous) que les organisations de la société civile ont initié cet atelier de partage de document de Plaidoyer. Au moins seize (16) organisations de la société civile ont pris part à cette rencontre.

Selon les initiateurs, au Mali, le taux d’accès à l’eau potable est estimé à 69% au niveau national ; 79,7% au niveau urbain et semi-urbain et 65,6% au niveau rural. Le parc hydraulique non fonctionnel est estimé à 32%. Ce qui fait qu’au niveau national, seulement 35% de la population a un système d’assainissement. Ainsi, la CN-CIEPA et ses partenaires lancent un cri de cœur aux autorités nationales pour trouver une résolution rapide à cette situation qu’ils jugent une violation grave contre les droits humains.

Selon Dounatié Dao, président de la CN-CIEPA/Wash, le secteur d’eau et assainissement, bien que cité prioritaire par les plus hautes autorités du pays et malgré les efforts qu’elles y consentent, les résultats sont loin de l’attente des populations. « Vous savez très bien que des efforts sont consentis par l’État et par les partenaires au développement, mais force est de constater qu’au niveau des organisations de la société civile, l’accompagnement n’est pas à la hauteur des défis que nous nous sommes assigné. Donc, c’est dans ce cadre que nous avons élaboré un document de Plaidoyer qui sera soumis au Secrétariat de SWA pour nous permettre de soumettre un document de mobilisation des ressources auprès des partenaires », précise-t-il.

L’État doit mieux faire !

Selon le président de la CN-CIEPA/Wash, l’État du Mali doit impérativement penser à une meilleure répartition des ressources. Cela, selon lui, en accordant un budget conséquent au secteur de l’Eau et Assainissement tout en respectant strictement les engagements SWA de l’ODD 6 à l’horizon 2030 et de réduire la forte dépendance du secteur des financements extérieurs.

Chez les partenaires techniques et financiers, l’on est aussi conscient du manque de financement dont souffre le secteur. A l’image de Mme Traoré Chantal Bengali, coordinatrice pays de IRC Wash, qui estime que le secteur, en terme de financement, est très timide surtout en ce qui concerne l’apport de l’État. « Quand vous regardez le budget alloué au secteur (3,6%), vous comprendrez que le financement du secteur n’est pas une grande priorité. Aujourd’hui, plus de  80% des financements viennent de l’extérieur. Cela est très dommage. C’est vrai qu’il y a beaucoup de priorités telle que la sécurité, mais ce n’est pas une raison pour laisser les services sociaux de base, facteurs clés de la stabilité », a-t-elle déploré.

Toutefois, la représentante des partenaires techniques et financiers a plaidé pour une synergie d’actions entre les partenaires afin d’arriver à un meilleur résultat.

Amadou Kodio / Afrikinfos-Mali