À l’initiative des groupements politiques, des syndicats et des associations, des milliers de Maliens ont manifesté leur soutien à l’armée malienne lors d’un meeting tenu le samedi dernier au boulevard de l’Indépendance. C’était en présence de plusieurs chefs de partis politiques dont le Chef de file de l’opposition, des leaders syndicaux, dont Hamandoun Amion Guindo, secrétaire général du CSTM. 

« Halte aux tueries de nos militaires et civils partout au Mali » ; « Non au détournement de nos fonds » ; « Vive l’armée malienne » ; « Le Mali, Un Peuple-Un But- Une Foi » ; « Le Mali est un et indivisible » ; « Vive l’armée malienne » ; « Les généraux au front » ; « IBK=ennemi du peuple » ; « Kidal Ka seguin so (que Kidal revienne au Mali) » ; « Stop à l’entreprise terroriste, la corruption, l’impunité au Mali » ; « Non au génocide de la France au Mali » tels sont, entre autres, ce qu’on pouvait lire sur les affiches des milliers de manifestants , tous venus  pour apporter leur soutien indéfectible à l’armée malienne dans son combat contre le terrorisme.

Malgré les divergences entre les uns et les autres, les Maliens, politiques comme apolitiques, acceptent de se retrouver et de travailler main dans la main quand il s’agit de l’unité entre les fils de ce pays. Oui c’est ce qui a été prouvé le vendredi dernier. Pour la stabilité, l’unité du Mali et le soutien aux FAMa, les Maliens se sont retrouvés en frère. Oui des frères soudés contre l’ennemi !

Le message donné par les initiateurs du meeting lu par Hamandoun Amion Guindo était fort et prouve aux militaires sur le terrain qu’ils ont tout un peuple derrière eux. Après avoir déploré l’insécurité partout au Mali  avec ses lots de morts, civils comme militaires, les initiateurs du meeting ont affirmé que les Forces armées du Mali (FAMa) doivent constituer le rempart contre toutes ces menaces.  Pour eux, les soldats maliens qui ont enregistré plusieurs pertes en vies humaines  dans leurs rangs à Nampala, Soumpi, Guiré, Dioura, Mondoro, Boulkessi, Indelimane, sont victimes de la mauvaise gouvernance. Cette mauvaise gouvernance est, selon Hamandoun Amion Guindo, caractérisée par « des détournements de sommes prévues pour l’achat de matériels et équipements militaires ; l’absence de couverture aérienne ; les  changements trop fréquents au sein de la chaîne de commandement ; le manque de reconnaissance des lourds sacrifices consentis ». Aussi, affirme-t-il que pour mettre un terme aux manquements et pallier les insuffisances constatées, les  Forces de Défense et de Sécurité ont d’abord et surtout besoin de leur peuple.

Face à cette situation, le FSD, la plateforme Anko Mali Dron, l’ADP-Maliba, le RPDM, la ligue démocratique pour le changement, le PACP, le CSTM, le CDTM…ont salué « la mémoire de toutes les victimes tombées sur le champ d’honneur » et ont réaffirmé leur confiance « aux Forces armées du Mali (FAMa) et à toutes nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS ». Ils ont, ensuite précisé que la défense du territoire national et la sécurité des personnes et des biens doivent incomber prioritairement et principalement à nos Forces de Défense et de Sécurité.

Les exigences des initiateurs du meeting !

Les initiateurs du meeting invitent les gouvernants à mettre à la disposition des soldats maliens tous les moyens matériels leur permettant de gagner la guerre contre l’ennemi. « Nous exigeons à cet effet leur équipement adéquat, l’implantation de camps et de postes de sécurité réunissant les conditions minimales d’efficacité et de sécurité, la mise en œuvre de choix tactiques et stratégiques efficaces, une plus grande performance des renseignements, l’application ferme dans la plus stricte équité des règles et de la discipline militaires… », a déclaré le syndicaliste Guindo. Ils demandent aussi « la mise immédiate à la disposition de la justice de toutes les autorités civiles, politiques et militaires impliquées dans les détournements des deniers prévus pour les achats de matériels et d’équipements militaires ». Ce n’est pas tout, ils exigent la reconnaissance des sacrifices consentis par nos soldats blessés ou tombés sur le champ d’honneur « notamment par des soins appropriés, des actes de solidarité à l’endroit des veuves et des orphelins et des honneurs à leur rendre ».

Avant de terminer, Hamandoun Amion Guindo, au nom de tous les organisateurs, a invité le peuple malien pour plus de soutien et de collaboration avec les FAMa.

Le régime IBK accusé d’avoir trahi l’armée

Dès sa prise de parole, le Chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaila Cissé, a indiqué que l’armée malienne a été trahie par les autorités en place. Pour lui, l’armée mérite le soutien de tous les Maliens.
 « Nous devons être reconnaissants envers l’armée, nous devons lui montrer qu’elle ne se bat pas seule, que nous sommes avec elle. », a déclaré le président du FSD avant d’ajouter : « Nous pensons que notre nation doit mettre la main à la poche pour que les veuves aient une pension, pour que les orphelins des militaires puissent avoir des bourses d’études. Ceux qui vont au combat doivent s’assurer que la nation est derrière eux. »

Soumaila Cissé revient sur les 1230 milliards. Pour lui, cette somme doit être utilisée comme il le faut. « Il est important que les 1230 milliards servent effectivement à l’armée, qu’il n’y ait pas de corruption, qu’il n’y ait pas de faux-fuyant », a-t-il laissé entendre.

Se prononçant sur la présence des forces étrangères au Mali, le Chef de file de l’opposition a été on ne peut plus clair : « Les autres doivent nous aider dans le respect de nos  traditions, dans le respect de nos choix avec beaucoup de dignité et beaucoup d’honneur. Le Mali est un pays d’honneur, un pays d’histoire ».

Il a enfin précisé que l’armée malienne est la seule force sur laquelle les populations doivent compter pour sortir de cette crise.

Boureima Guindo

LE PAYS