En pleine vogue au Mali et partout dans le monde, de nos jours, le trafic des migrants et de la traite des êtres humains attire de plus en plus l’attention des autorités maliennes. Pour de pallier ce fléau menaçant les pays, le fruit d’une coopération franco-malienne vient d’octroyer aux Maliens, une Brigade de répression en la matière.

 

C’est en plein cœur de la Direction générale de la Police que la cérémonie d’inauguration de la Brigade de répression du trafic de migrants et de la traite des êtres humains (BRTMTEH) a eu lieu. Célébré en grande pompe, l’évènement a eu lieu le mardi 15 octobre courant. La cérémonie, selon la cellule de communication de la Police nationale, entre autres, enregistré :la présence du directeur général de la Police nationale, l’inspecteur général Moussa Ag Infahi, l’inspecteur en chef de la Police nationale, le contrôleur général Issa Konaté, et la délégation française dirigée par la directrice de la coopération internationale, Sophie Hatt…

Suivant les données de l’Organisation des Nations unies, dans la hiérarchie de l’enrichissement illicite inhérent à la criminalité orchestrée sur la scène internationale, le trafic de migrants occupe le deuxième rang après celui des stupéfiants. Ce qui, selon les experts en la matière, fait du dossier un sujet très sensible devant attirer l’attention des décideurs.

À titre de rappel, l’idée de bâtir la présente Brigade est issue de la réunion du Groupe de travail sur la lutte contre le trafic de migrants et de la traite des êtres humains tenue au Mali.

La réunion a eu lieu courant 17 février 2019 dans l’enceinte de l’Ambassade de la France au Mali. En l’occurrence, étaient, entre autres, présents : les membres de la Direction générale de la Police, ceux de l’Ambassade de la France et des experts. C’est suite à cela que l’arrêté n°2019-3336/MPC-SG du 10/10/2019 a été pris par les autorités compétentes en vue de concrétiser la réalisation de ce joyau.

Notons bien que cette Brigade aura en charge de lutter contre toutes les formes organisées de traite des êtres humains ; le trafic illicite de migrants ; les filières de transports nationaux et internationaux participant à la commission de ces crimes. Aussi, lit-on dans le communiqué de la cellule, ladite Brigade participera à la lutte contre le trafic des migrants et de la traite humaine dans le cadre de la coopération judiciaire internationale.

Présent à la cérémonie, le directeur général de la Police, Moussa Ag Infah, révèle que l’évènement s’inscrit dans le cadre d’un partenariat « fécond » entre les responsables de la DGPN (Direction générale de la police nationale) et ceux de la France. Cette Brigade servira, selon lui, non seulement à lutter contre les réseaux ou filières qui favorisent l’immigration irrégulière, mais aussi, et surtout, ajoute-t-il, elle favorisera l’implantation des jeunes désœuvrés et les sauvera de l’enrôlement à des fins militaires en les protégeant contre la prostitution voire la traite des êtres humains.

Sophie Hatt, quant à elle, trouve que « cette Brigade n’a pas seule vocation d’empêcher les départs des migrants. Elle démantèle surtout les filières qui ne sont pas que destinées au trafic des êtres humains, mais souvent en relation avec le crime organisé, le trafic de stupéfiants, voire le terrorisme », précise la directrice de la Coopération internationale.

Suivant un rapport publié en janvier dernier par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime sur la traite des personnes, dans 142 pays, le nombre de victimes de la traite des êtres humains est en recrudescence. D’après ce rapport, plus de 70% d’entre ces victimes sont des femmes. L’exploitation sexuelle totalisant près de 60% des causes de ce trafic est la première forme de violence subie.

Les données dépeignent aussi que le phénomène regroupe plusieurs types de réseaux criminels dont les plus courants sont la prostitution, le travail forcé, la mendicité forcée et le trafic d’organe. Hommes, femme, tout comme meneurs, se trouvent actuellement confronté à ce fléau, indique le rapport.

Dans une de nos publications, nous avons relayé dans votre quotidien du « Le Pays », une information qui faisait état de plus de 20 000 Nigérianes victimes de ce trafic d’êtres humains au sein de la capitale malienne. Ainsi trahies par leurs cocontractants, nos données expliquent que ces femmes nigérianes sont contraintes à la prostitution au sud du pays et dans certains endroits comme les lieux de l’orpaillage.

Mamadou Diarra

Source : Le Pays