Dans le but d’amener les journalistes à mieux contribuer aux actions de sensibilisation et de plaidoyer en faveur de la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) et les Violences Sexuelles Liées aux Conflits (VSLC), le projet JUGE pour les Survivantes de la violence basée sur le Genre, en partenariat avec l’Avocat Sans Frontière et Wildaf, a organisé deux sessions de formation à l’intention de quarante journalistes, soit vingt participants par session. C’était du 11 au 14 mai 2022 au COMADDH, sis à Medine (Bamako).

Financé par l’Union européenne et l’Agence française de Développement, ces sessions de formation visent à initier les hommes de médias aux actions de lutte contre la VBG et VSLC en les dotant des outils de compréhension sur l’ampleur et la gravité des deux phénomènes, sur l’impunité des auteurs de la pratique et des freins induits à tout processus de réconciliation.

Au total, quarante participants ont pris part à ces deux sessions de formation. Il s’agit des journalistes venus des régions de Ségou et de Mopti et de Bamako. En deux jours de formation, les hommes et les femmes de médias ont été initiés sur les cas de généralités relatifs à la VBG et VSLC ; les types de violences ; les questions de prise en charge et le rôle des journalistes dans la sensibilisation et la défense des acteurs concernés.

Dans son intervention, le chef du projet JUGE pour les Survivantes de la violence basée sur le Genre, Saïfoulaye Saïdou Sidibé, a précisé que son projet est présent au Mali depuis le 25 fevrier 2020 et intervient dans le District de Bamako, ainsi que dans les régions de Gao, Koulikoro, Ségou et de Mopti. « Le Projet JUGE a pour objectif d’améliorer la situation des droits humains au Mali et plus particulièrement celle des droits des femmes en ciblant les actes de VBG et de VSLC », a-t-il ajouté.

Ainsi, afin d’atteindre ces objectifs, le projet vise à renforcer les connaissances en matière de VBG et de VSLC de tout un ensemble d’acteurs afin de toucher toutes les couches de la société malienne : avocats, para-juristes, acteurs de la chaîne pénale, médecins, étudiants, leaders communautaires, journalistes et la population en général.

Selon les initiateurs, des activités en parallèle permettront d’identifier les cas de VBG afin de les porter devant les juridictions nationales compétentes et de mener des actions de plaidoyer visant à renforcer le cadre légal par l’adoption d’un texte d’incrimination des VBG, et d’influencer les politiques publiques, les attitudes sociales et les processus politiques concernant les VBG et les VSLC.

Pour les bénéficiaires, notamment les journalistes, c’est une aubaine de participer à cette formation qui ne fait que renforcer leurs capacités en matière de la lutte contre les Violences basées sur le Genre (VBG) et les Violences sexuelles liées aux Conflits (VSLC). Pour Habibatou Traoré de Ségou TV, ce sont des genres qui peuvent permettre de rompre le silence sur les cas de violences. « Pour moi, il faut continuer à rappeler aux acteurs de la société et surtout aux journalistes que c’est un devoir pour nous de combattre le phénomène. Donc, des initiatives comme celles-ci doivent continuer, pour briser ce mal dans nos sociétés », a-t-elle lancé.

Pour sa part, Nouh Berthé de la radio Maria de Mopti a estimé que les communications faites par les facilitateurs permettent d’éviter l’amalgame en la matière. « Souvent dès qu’on parle de VGB ou de VSLC, automatiquement les gens pensent que ce sont seulement les femmes qui sont concernées. Avec les notions qu’on a vues, les gens ont compris davantage que les hommes peuvent en être autant victimes que les femmes », a-t-il témoigné.

Les sessions ont été clôturées par des remises d’attestations de participation aux différents bénéficiaires de la formation.

Amadou Kodio

Source : Ziré