Ouvertes ce vendredi 13 novembre 2020, puis immédiatement suspendues à la demande de la partie syndicale, les négociations entre le Gouvernement et l’Union national des travailleurs du Mali (UNTM) ont repris le dimanche 15 novembre 2020 dans les locaux du Ministère du Travail et de la Fonction publique. Ces négociations ont entamée à la suite au préavis de grève déposé par la centrale le 2 novembre 2020. Si aucun accord n’est trouvé avant ce lundi l’UNTM déclenchera une grève de 72 heures à partir du 18 novembre 2020.


A l’entame des travaux, une minute de silence a été observée à la mémoire du feu Mohamed Lamine DIARRA, à l’ancien président ATT et à Jerry RAWLING du Ghana. A cette rencontre, outre le ministre Porte-parole du Gouvernement, Me Harouna Toureh, on notait également la présence de trois autres membre de l’exécutif, à savoir : le ministre des Transports et des infrastructures, Makan Fily DABO ; le ministre de l’Industrie, du commerce et de la promotion des investissements, Arouna NIANG, ainsi que  celui des Mines, de l’Energie et l’eau, Lamine Seydou Traoré.

Dans son discours d’ouverture de négociations, le ministre du Travail et de la Fonction publique, Me Harouna Mahamadou Toureh, non moins porte-parole du Gouvernement, a insisté sur le fait que cette rencontre se tient à un moment difficile pour notre pays. Me Harouna Mahamadou Toureh, a aussi rappelé aux syndicalistes qu’ils étaient face à un gouvernement de transition qui a reçu pour mission essentielle la refondation du Mali.

L’objectif étant de rétablir la sécurité sur le territoire national, mais aussi de trouver un accord avec les partenaires sociaux. Pour lui, il s’agit de trouver les meilleures conditions de travail pour les travailleurs du secteur public et privé afin de préparer l’avenir d’un monde meilleur pour les maliens. «Nous avons le devoir de ne rien entreprendre qui puisse compromettre cette vision lors des concertations nationales qui ont abouti à la mise en place des organes de transition», a-t-il insisté.

Lors du dernier conseil des ministres, dit-il, le président, le vice-président et le premier ministre ont instruit au Gouvernement d’intégré la résolution des préoccupations du front social comme parmi les priorités des priorités de l’action gouvernementale.

«Avec sérénité, respect des uns et des autres, nous allons nous mettre à votre écoute. Notre objectif principal est d’apporter une solution globale à l’ensemble de cette crise pour que l’avenir de nos travailleurs ne soit pas compromis», a-t-il indiqué.

Pour lui, il s’agit de mettre fin aux revendications catégorielles intempestives dans le monde du travail. «Nous sommes venus avec des propositions concrètes préparées par des hommes d’expériences que nous vous proposerons au moment venu », a-t-il promis.

De son côté, Abdourhamane Infa Touré, président de la commission de négociations a répondu que l’UNTM n’est pas une centrale qui dérange. «Nous avons compris ce que le Gouvernement attende de nous ; en retour, nous lui demandons de répondre favorablement aux questions posées, parce que nous ne sommes pas venus chercher l’impossible », a-t-il répondu.

«Nous avons eu beaucoup de procès verbaux, de conciliations avec les différents gouvernements et les procès verbaux ont valeur de lois. Ce sont des lois qu’il faut rappeler pour faire le nouveau Mali. Et ce sont ces lois que nous avons rappelées dans notre préavis. », a-t-il poursuivi.

Pour lui, si les Gouvernements passés, dans les limites de leurs possibilités, n’ont pas pu toucher certains points, l’UNTM demande au Gouvernement de les régler pour qu’on puisse passer à autres choses. «Les Maliens souffrent, il faut que ça change.  Nous attendons de vous des réponses positives», a-t-il conclu.

Pour rappel, l’UNTM exige du gouvernement de la transition, l’extinction de tous les Accords signés de 2014 à 2020, et ce avant la fin de Décembre 2020 au terme d’un chronogramme précis avant le 10 novembre 2020. À savoir le règlement des droits des compressés et des partants volontaires à la retraite ; l’octroi à tout le secteur privé du bénéfice des acquis signés entre le CNPM, le Gouvernement et l’UNTM sur les augmentations au terme d’un chronogramme de paiement précis au plus tard le 10 novembre 2020 ; la reprise immédiate des travaux de relecture des conventions collectives suspendue, au plus tard pour fin novembre 2020.

Aussi, l’UNTM exige l’octroi d’indemnités et de primes de spécificités par catégories à tous les fonctionnaires de façon équitable et la fixation d’un chronogramme d’application immédiate pour répondre à la nécessité de restauration de l’égalité, de l’équité, de la non-discrimination (harmonisation des grilles) comme prônée par les Conventions Internationales et par notre arsenal juridique au plus tard le 10 novembre 2020.

Abdoulaye OUATTARA / Afrikinfos-Mali