En partenariat avec la Direction des Ressources Humaines des Armées du ministère de la Défense et des Anciens Combattants, le centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité a lancé hier jeudi 2022, un atelier de réflexion sur la notion de secret de défense au Mali. Un atelier de deux qui a principalement pour objectif, d’échanger sur la notion de classification de l’information ; présenter le cadre légal et les procédures existants en matière d’habilitation et d’accès aux informations en lien avec la sécurité nationale et formuler des recommandations pour un système de Secret Défense clair et efficace.

Comme le reconnais certains traités et conventions internationales, que chaque Etat peut réserver l’application d’une de ses dispositions lorsque la protection des intérêts essentiels de sa sécurité l’exige, le Mali à l’instar de l’ensemble des pays du monde émet une grande réserve sur certaines informations relatives à armée et les services spéciaux liés à la défense, aux recherches, aux fabrications et aux produits de défense. A côté de ce premier cercle d’informations figure aussi un autre concernant la vente des matériels et des systèmes de défense dans ses aspects industriels, commerciaux et diplomatiques. L’intérêt de cette volonté n’est autre que la préservation de la sécurité de la nation, un impératif parmi les priorités de chaque Etat

Pour donc réactualiser ce secteur afin de l’adapter plus au contexte du moment, le centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité et la Direction des Ressources Humaines des Armées du ministère de la Défense et des Anciens Combattants ont lancé, hier 27 mai à Bamako, un atelier de réflexion sur la notion de secret de défense. Pendant deux jours, les participants issus de tous les services impliqués dans système au sein de l’armée vont, au cours de cet atelier, échanger sur la notion de la classification de l’information ; présenter le cadre légal et les procédures existants en matière d’habilitation et d’accès aux informations en lien avec la sécurité nationale et par ricochet formuler des recommandations pour un système de Secret Défense clair et efficace.

Entre l’impératif de sécurité de la nation que recherche l’application de cette mesure et la nécessité d’un contrôle démocratique des actes de l’exécutif qu’elle peut cacher, le représentant du ministre, le colonel Diakaridia Sidibé, directeur adjoint des Ressources Humaines des Armées du ministère de la Défense et des Anciens Combattants garde le juste milieu. En outre, il ne pouvait pas dissiper autant son penchant pour une marge de confidentialité des informations sécuritaires, compte tenu du phénomène actuel d’explosion des médias sociaux. « D’un côté on brandit l’impératif de sécurité de la nation et de l’autre on évoque la nécessité d’un contrôle démocratique des actions de l’exécutif. Dans le contexte actuel d’explosion du phénomène des médias sociaux, de nombreux motifs plaident pour que soit, même en démocratie, préservée dans l’action publique une zone de secret, au moins de confidentialité. Entre ces deux exigences, les démocraties recherchant un juste équilibre entre ces objectifs », a-t-il argumenté tout en souhaitant que cet atelier permette de faciliter « l’adoption d’un régime d’habilitation équilibré, fondé sur les principes de gouvernance démocratique dans l’intérêt supérieur de la nation », dans un avenir proche.

Présente pour fournir son expertise technique à cette initiative nationale et institutionnelle dans le cadre de la gouvernance du secteur de sécurité, le chef du bureau du centre de Genève pour la gouvernance du secteur de Sécurité DCAF au Mali, M. Alexis Ndayizeye a souligné que « les ajustements à apporter sur les pratiques, les procédures doivent être muris en toute professionnalisme de sorte qu’ils apportent des progrès quant aux aspirations de bonne gouvernance du secteur de sécurité et aux intérêts de la sécurité nationale » a-t-il souligné.

A noter que depuis 2015, DCAF accompagne le Mali, à travers le pouvoir exécutif et ses institutions, le parlement, les autorités indépendantes de contrôle externe et la société civile, les médias dans le cadre des réformes inclusives, participatives, basées sur les principes de respect des droits de l’homme et l’état de droit.

Issa Djiguiba

Source: LE PAYS